Grossesse alitée : quand vous devez rester en position allongée

Publié par Barbara Benattasse  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Au début, au milieu ou en fin de grossesse, votre médecin vous conseillera peut-être de rester alitée. Quel est l’intérêt de rester en position allongée ? Combien de temps devez-vous rester dans cette position ? On vous en dit plus. 

Se reposer, ça veut dire quoi exactement ?

En fonction des femmes et de leur état, le repos est très variable. Cela va du simple arrêt de travail, avec une vie normale chez soi, à du repos, en partie allongé (par exemple, 1 heure le matin et 2 heures l’après-midi), voire à être complètement allongée, à domicile ou à l'hôpital (ce dernier cas étant bien plus rare). 

Heureusement, le plus souvent, les médecins ou la sage-femme prescrivent un « simple » repos, avec des heures où il faut s’allonger, mais pas une grossesse complètement alitée. 

Comment éviter l'alitement ?

Il n'y a pas de technique pour éviter une grossesse alitée. Chaque grossesse est différente et il n'existe pas réellement de moyen de prévoir quoi que ce soit.

Rassurez-vous, on ne prescrit pas un repos total pour n’importe quelle raison. 

Quel est l’intérêt de la position allongée ?

Tout est une question de gravité. La position allongée évite une trop forte pression sur le col, rencontrée lorsque le corps est à la verticale. 

Cause : pourquoi décide-t-on d’aliter une femme enceinte en début, milieu ou fin de grossesse ?

Durant les grossesses à risque, il arrive que le médecin demande à la future maman de rester alitée en début, milieu ou en fin de grossesse. De même, lorsque plusieurs signes font penser que l’accouchement peut avoir lieu avant l’heure : c’est une menace d’accouchement prématuré. Pour l’éviter, on prescrira du repos, afin d’enrayer les contractions utérines trop fortes. 

Plusieurs facteurs peuvent nécessiter de garder cette position allongée. Parmi ceux-ci : 

  • Un placenta mal implanté, qui provoque des saignements, avec confirmation du diagnostic par une échographie, peut conduire à l’alitement. La future maman doit se reposer pour éviter un accroissement de l’hématome, dû au décollement du placenta ;
  • un utérus mal formé, qui peut provoquer de fortes contractions utérines. Dans ce cas, on peut également pratiquer un cerclage (on ferme le col de l’utérus avec un fil en Nylon) ;
  • une longueur de col en dessous de 25 mm ;
  • une modification du col avant huit mois de grossesse, associée à des contractions utérines régulières et douloureuses ;
  • une rupture de la poche des eaux prématurée (avant le septième mois de grossesse). 

Hypertension, grossesse gémellaire... D’autres facteurs qui favorisent la grossesse alitée

Le plus souvent, il s’agit d’atténuer les effets d’une complication de la grossesse, comme, par exemple, l’hypertension. Dans un premier temps, le repos à la maison suffit. Par la suite, une hospitalisation est possible.

Pour les grossesses multiples, et même gémellaires : le repos est indispensable. Aussi, l’arrêt de travail intervient généralement au cours du cinquième mois, ce qui ne veut pas dire que la future maman sera forcée de passer le reste de sa grossesse complètement allongée.

Cependant, si le fœtus ne se développe pas bien (retard de croissance in utero), on conseillera à la maman de rester alitée, et surtout, de s’allonger sur le côté gauche pour permettre une meilleure oxygénation du placenta, et donc d’alimenter au mieux le fœtus.

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Être alitée : en général, combien de temps reste-t-on allongée ?

Tout dépend de l’état de santé de la future maman, de celui du bébé, bien sûr, et du terme de la grossesse. En général, cela dure entre 15 jours et un mois. Le repos est temporaire. Les cas de grossesse entièrement allongée (7/8 mois) sont rarissimes. Ce n’est donc pas parce qu’une grossesse commence difficilement qu’elle se terminera allongée. L'immobilité est toujours transitoire.

Grossesse alitée : quelles positions ? Peut-on rester assise ?

Chaque grossesse est différente. Certaines futures mamans pourront être en position assise, tandis que d'autres, dans des cas beaucoup plus rares, devront rester allongées, en alitement forcé, la plupart du temps. 

Alitée pendant la grossesse : peut-on bouger, faire des exercices ?

La pratique d'exercices dépend du type de repos prescrit par le gynécologue. Il ne faut pas hésiter à demander au médecin ou à la sage-femme qui suit la grossesse si l’on peut se promener, faire nos courses, notre ménage… Ou si, au contraire, il faut vraiment ralentir le rythme.

Dans les cas les plus surveillés, si la sage-femme passe faire des monitorings à la maison, c’est elle qui indique ce que l’on peut se permettre. Elle conseille en général quelques mouvements qui ne nécessitent pas de bouger beaucoup, afin d’améliorer la circulation sanguine et de soulager les maux liés à l’alitement.

Prise de poids, mauvaise circulation sanguine... Quelles sont les répercussions d’une grossesse allongée sur le corps ?

Le fait de n'avoir presque aucune activité physique réduit la dépense énergétique quotidienne. Ainsi, les muscles “fondent”, la prise de poids est plus importante, principalement au niveau du ventre, et la circulation dans les jambes stagne. 

La colonne vertébrale est, elle aussi, mise à rude épreuve. La kinésithérapie est donc souhaitable, même pendant la grossesse et, bien entendu, après, pour les cas où la position allongée est recommandée.

On peut également porter des bas de contentions, pour améliorer la circulation sanguine des jambes. 

Activités durant la grossesse : comment occuper une femme enceinte alitée ?

Il est vrai que cette période d'immobilité n’est pas facile. Beaucoup de mamans en profitent pour préparer l’arrivée du bébé (merci les catalogues, l'ordinateur portable et le wifi !). 

On peut également s'occuper en faisant de la lecture, en apprenant une nouvelle langue étrangère ou en débutant une nouvelle activité manuelle. C'est aussi le moment de revoir tous ses films préférés ou de s'aventurer dans de nouvelles séries à suspense !

Profitons de ce temps calme pour prendre soin de soi : on fait le plein de produits de beauté, on se fait des masques et des soins profonds de la peau (avec des produits hypoallergiques autorisés durant la grossesse)...

Pour celles qui ont un repos médical plus strict, une sage-femme passe à domicile. Outre son rôle d’assistance et de contrôle médical, elle rassure les femmes, fragilisées durant cette période, et les aide à préparer au mieux leur accouchement. Elle s'assurera du bien-être de l'enfant et de la maman et du bon déroulement de la fin de la grossesse. 

Lorsque l'alitement ne suffit plus...

Parfois, lorsqu'il s'agit d'une grossesse à risque, il peut être nécessaire pour la future maman d'être hospitalisée en fin de grossesse, afin d'éviter un accouchement prématuré. 

Il peut être décidé par le médecin (notamment avant 34 semaines d'aménorrhées), de procéder à la maturation des poumons du bébé, par le biais d’une injection de corticoïdes à la maman, en prévention d’un possible accouchement. Cette injection réduirait considérablement le risque de décès des nouveau-nés ou de toute autre complication respiratoire par la suite.

Le but étant, tout de même, si possible, d'attendre la 37e semaine d'aménorrhée pour accoucher. L'enfant aura ainsi le temps de se développer et tous ses organes vitaux seront formés. 

Grossesse alitée : peut-on avoir de l’aide ?

Mairie, Conseil général et équipes médicales peuvent aider les femmes enceintes « cloîtrées » chez elles. Par ailleurs, il est possible de solliciter les maternités qui travaillent avec tout un réseau de professionnels (obstétriciens, sages-femmes, psychologues, travailleuses familiales, aides ménagères…) qui peuvent également leur venir en aide.