La dépression pendant la grossesse

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le

L’expérience de la maternité est vécue différemment par chaque femme. Certaines mamans, plus vulnérables, peuvent éprouver un profond mal-être pendant leur grossesse. Enceinte, comment prévenir la dépression ? On fait le point.

Repérer les signes de la dépression pendant la grossesse

Rassurez-vous, ce n’est pas parce que vous avez un coup de blues que vous faites une dépression. La grossesse est un moment de remaniement psychique, il est tout à fait légitime de se poser des milliards de questions. Ce stress d’adaptation très fréquent n’a pas lieu d’être médicalisé. Mais quelquefois, l’anxiété devient « débordante », incontrôlable, la maman éprouve un mal-être durable qu’elle-même n’ose parfois pas s’avouer. Il peut prendre plusieurs formes : dévalorisation de soi, malaise physique important, troubles du sommeil, fatigue irraisonné … « La maman a l’impression que cette grossesse lui est étrangère et cela la peine profondément. Cet état de mal-être soulève une immense culpabilité », explique Françoise Molénat, présidente de la société française de psychologie périnatale.
Il arrive aussi que ce trouble psychologique soit plus insidieux car pas toujours conscient. La grossesse réactive en effet l’histoire familiale de chaque parent, des émotions, des sensations qui n’ont pas forcément été mentalisées. « Ce stress lié à des expériences précoces d’insécurité passe de manière privilégié sur le plan somatique », poursuit la spécialiste. Autrement dit, un malaise psychique peut se traduire aussi par des symptômes physiques tels que l’, la ou encore un accouchement difficile.

Les solutions pour prévenir la dépression pendant la grossesse

  • Côté professionnels

D’une manière générale, toute forme de malaise exagéré, durable qui entrave la sécurité intérieure de la femme enceinte doit alerter les professionnels. L’entretien prénatal, qui a normalement lieu à la fin du premier trimestre de la grossesse avec une sage-femme, permet aux futures mamans d’aborder librement toutes les questions qu’elles se posent. C’est aussi à ce moment-là qu’elles peuvent confier leur malaise. Mais seulement 25 % des couples en bénéficient actuellement. « On est confronté à un challenge difficile », reconnaît le Dr. Molénat. « Le grand problème de la prévention de cette dépression est que dans la mesure où elle touche à l’image de soi, aux capacités maternelles, au regard des autres, elle est très difficile à identifier. Mais si les différents professionnels concernés élargissent leur écoute et travaillent ensemble, on pourra apporter des réponses. »
Le rôle de la prévention est d’autant plus important que dans 50 % des cas, la dépression pendant la grossesse débouche sur une dépression du post-partum, comme le montrent plusieurs études. Ce trouble psychologique qui touche 10 à 20 % des jeunes mères survient après l’accouchement. La maman ressent une grande détresse et éprouve des difficultés à s’attacher à son bébé. Dans des cas extrêmes, son comportement peut affecter le bon développement de l’enfant.

  • Côté maman

Si vous éprouvez un malaise important, si vous avez l’impression que cette grossesse a déclenché quelque chose en vous qui n’était pas souhaité, il faut tout d’abord de ne pas rester seule. L’isolement est un facteur précipitant toutes formes de dépression. Dès que vous le pouvez, parlez de vos angoisses à une sage-femme ou un médecin et même à vos proches. Les professionnels vous apporteront des réponses et s’il le faut, vous orienteront vers une consultation psychologique. Les préparations à la naissance centrées sur le corps comme le yoga ou la sophrologie sont également très bénéfiques pour se relaxer et reprendre confiance. Ne vous en privez pas.

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