Il arrive que certaines mamans se sentent déprimées durant la grossesse et qu’elles n’osent pas en parler à leur proche. Que faire lorsque cela arrive ? On fait le point.
Symptômes et signes : comment se traduit une dépression prénatale ?
La baisse de moral est normale et peut arriver de temps en temps durant la grossesse. Elle diffère de la dépression dite « prénatale » qui va se traduire par différents signes et symptômes, à surveiller attentivement. Parmi ceux-ci :
- Les changements d’humeur ;
- la fatigue ;
- les troubles du sommeil ;
- une forte anxiété ;
- une perte d’intérêt pour ses activités habituelles ;
- un sentiment de désespoir, de culpabilité et de dévalorisation ;
- une incapacité à se concentrer ou à prendre des décisions.
Anxiété, baisse de moral et angoisse de la femme enceinte : pourquoi je déprime ?
Future maman déprimée, la faute aux hormones
C’est surtout lors du premier trimestre de la grossesse que le risque de déprime est important. Le taux élevé de progestérone, hormone de la sérénité et de l’équilibre, nécessaire à la nidation de l’œuf, peut entraîner des crises de larmes et de la fatigue chez certaines futures mamans. Puis, surviennent les maux spécifiques de cette période (nausées, vomissements, inquiétude, fatigue, sommeil et appétit perturbés…) qui peuvent déstabiliser les femmes déjà fragilisées.
En vidéo : Je me sens déprimée alors que je suis enceinte, que faire ?
Dépression pendant la grossesse et contexte médical compliqué
La dépression peut saisir les futures mamans dont la grossesse a été difficile à mettre en route, ou ayant eu recours à un traitement contre l’infertilité. De nombreuses études suggèrent qu’après s’être focalisé de longs mois sur la conception, ces femmes sont parfois déstabilisées par la réalité de la grossesse.
La dépression peut aussi toucher une personne qui a déjà des enfants et qui a connu des difficultés lors d’une grossesse ou d’un accouchement précédent. De la même façon, lorsque la grossesse en cours est associée à des complications médicales ou s’il y a des risques pour le bébé, le degré d’angoisse est tel que, parfois, cela se transforme en dépression.
L’angoisse à l’approche de la naissance
Il peut y avoir un second pic de blues au cours du huitième mois de la grossesse. On traverse à ce moment précis une période de découragement bien légitime. D’abord physiquement, le corps est plus lourd, voire douloureux, au niveau des articulations, du dos, du bassin. On dort mal, on ressent beaucoup de désagréments comme des crampes, des remontées acides. La libido est parfois en totale hibernation.
Tout cela crée un contexte qui favorise la dépression. Enfin, ce bébé qui occupe tant de place, au propre comme au figuré, sera bientôt là, et la perspective de l’accouchement peut être vécue comme angoissante, voire terrifiante, pour certaines femmes. Les nouvelles mères peuvent également être anxieuses à l’idée de penser à la maternité, car c’est une nouveauté.
Grossesse : déprime liée à l’histoire personnelle
D’autres événements peuvent influer sur le bien-être psychique de la future maman et, parmi eux, une histoire personnelle douloureuse : un abandon ou des relations difficiles avec ses propres parents, des antécédents d’abus physiques ou sexuels dans l’enfance.
Lorsque la future mère a déjà souffert de dépression avant d’être enceinte, elle est aussi plus vulnérable, tout comme la maman qui vit dans des conditions difficiles, sans aide extérieure, isolée, sans le soutien de sa famille ou d’amies. Un deuil ou une mésentente, voire une rupture au sein du couple, ou simplement un déménagement sont des événements plus ou moins difficiles, et autant de bouleversements pouvant entraîner un sentiment de déprime chez la future maman.
Dépression prénatale : quand on pleure et qu’on ne se sent pas bien, bébé le ressent ?
On sait aujourd’hui que les émotions d’une femme enceinte imprègnent le fœtus. Celui-ci n’est pas entièrement protégé par la frontière placentaire. En effet, lorsque la maman ressent beaucoup de stress ou d’angoisse, celui-ci se transmet au futur bébé qui a également son taux de cortisol (hormone du stress) qui augmente. Plus la période de stress est longue chez la femme enceinte, plus le niveau de cortisol augmente dans le liquide amniotique.
Mais l’on sait aussi, au vu de découvertes récentes, que le bébé a une formidable capacité de résilience, qui lui permet de s’adapter et de surmonter les “incidents de parcours”. Alors évitez de culpabiliser lorsque cela arrive, tout cela est nouveau et demande une réadaptation. Il faut plutôt tenter de trouver une solution, et du soutien, pour aller mieux. Pour son propre bien-être et celui de son enfant.
Femme enceinte : comment gérer la dépression pendant la grossesse ?
Une femme enceinte déprimée a du mal à exprimer ce qu’elle ressent et à comprendre ce qui lui arrive. Pourtant, la première étape vers la guérison est souvent d’en parler, à son entourage familial ou amical ou à son médecin. Plusieurs solutions existent. Quelques séances de psychothérapie donnent de bons résultats et peuvent permettre d’éviter, après la grossesse, une dépression du post-partum.
Il ne faut pas hésiter à multiplier les rendez-vous chez la sage-femme incluant le cours de préparation à l’accouchement et à poser toutes les questions que vous avez en tête, car il n’y a pas de mauvaises questions. Le principal est que cela vous rassure.
Grossesse : vers qui se tourner si on est déprimée ?
En complément, les méthodes de relaxation permettent à la future maman d’évacuer stress et anxiété. Parmi les médecines douces, l’acupuncture, les traitements homéopathiques ou l’exposition à la lumière blanche (luminothérapie) peuvent aussi se révéler efficaces.
Vous pouvez vous tourner vers notre forum pour recueillir témoignages et petits mots de bienveillance.
Enfin, des unités spécialisées peuvent également vous accueillir si vous vous sentez en grande difficulté. Au besoin, un traitement antidépresseur peut également être proposé.
Pour résumer, lorsque vous pensez avoir une dépression prénatale, le premier réflexe sera de bien s’entourer (avec ses proches et pourquoi pas un accompagnement psychologique) et de ne pas être trop dure avec vous-même.
Vous avez envie d’en parler entre parents ? De donner votre avis, d’apporter votre témoignage ? On se retrouve sur https://forum.parents.fr.