Comment gérer la déception à l’annonce du sexe de bébé ?

Publié par Marie Lanen  |  Mis à jour le par Najwa Chaddou

Ça y est, vous êtes enceinte ! Oui, mais le sexe du bébé n’est pas celui auquel vous vous attendiez et vous êtes déçue. Comment faire pour surmonter cette déception ? La réponse avec Marie-José Soubieux, psychanalyste à l’Institut de puériculture de Paris.

Quand votre test de grossesse s’est révélé positif, vous ne pensiez qu’à une chose, voir votre bébé. Au moment de la deuxième échographie (pour les plus chanceuses, lors de la première écho), le médecin vous a annoncé que votre bébé était une fille ou un garçon. Mais, au lieu de sauter de joie, vous avez ressenti de la déception, voire de l’appréhension, ce n’est pas ce que vous imaginiez. Il est vrai que les couples totalement indifférents au sexe de leur futur enfant sont rares. Inconsciemment, chaque personne rêve d’avoir un garçon ou une fille. Quand on analyse les songes des femmes enceintes, les préférences sont parfois visibles. Cette part d’imaginaire est importante dans le déroulement de la grossesse. D’ailleurs, dès l’enfance, à travers ses poupées et ses doudous, une femme construit, dans sa tête, l’image d’un enfant imaginaire. Les petits garçons, eux aussi, s’imaginent avec un bébé, comme quand ils jouent au papa et à la maman.

A partir de quelles semaines peut-on connaître le sexe du bébé ?

L'échographie est le moyen de connaître le sexe du bébé, souvent lors de la première à la fin du premier trimestre, cependant le sexe du bébé est bien souvent confirmé avec certitude au moment de l'échographie morphologique qui se pratique entre la 20e et 22e semaines de grossesse. 

Sexe de bébé : les causes de la déception

Tous les psychanalystes sont d’accord pour dire que pendant la grossesse, beaucoup dechoses enfouies remontent à la surface de la future maman, en cause : le lien à ses propres parents. Or, le sexe de bébé n’échappe pas à cette règle. Une femme qui a eu de mauvaises relations avec sa mère peut à la fois avoir envie d’une fille afin de réparer les erreurs commises ou, au contraire, préférer avoir un petit garçon par peur de la confrontation.     

Accepter d'avoir un garçon

Quand la future maman attend un petit homme, c’est la relation au frère et au père, surtout si celle-ci était conflictuelle ou très patriarcale, qui peut susciter appréhension et peur chez ces femmes. Mais surtout, elles se demandent souvent « comment vais-je élever un garçon ? ». L’attente de ce bébé suscite beaucoup de questions quant à l’éducation qu’il « faut » donner. Certaines pressions familiales peuvent également être la cause d’un certain stress : avoir un garçon par exemple, c’est perpétuer le nom de famille, c’est donc très important…
Parfois, la déception du papa empêche la future maman d’être épanouie et heureuse, elle se sent responsable car elle n’a pas pu satisfaire son conjoint. On fait porter à la maman beaucoup de poids sur les épaules.

En vidéo : Que faire si je suis déçu(e) du sexe de mon bébé ?

Comment accepter le sexe du bébé ?

En général, il s’agit plus de peur et d’appréhension que d’un véritable rejet de l’enfant. Il est primordial de mieux se comprendre afin de vivre une belle grossesse, d’être heureuse et surtout, de ne pas culpabiliser. Le processus d’acceptation va se mettre tout doucement en marche. Imaginez le bébé, ce que vous pourriez faire avec lui/elle, parlez-lui, caressez votre ventre, n’hésitez pas à mettre le futur papa à contribution. Le plus important : ne vous braquez pas. Familiarisez-vous tranquillement avec votre bout’chou. Le plus important, c’est de pouvoir en parler. Si vous attendez un petit garçon, n’hésitez pas à aller voir une amie qui en a un, demandez-lui des conseils. Votre entourage est aussi là pour vous aider, vous chouchouter et surtout vous déstresser… N’oubliez pas non plus le corps médical : sage-femme, obstétricien et échographiste sont également présents pour vous écouter et vous aider dans le processus d’acceptation. Pas d’inquiétude : à la naissance, votre déception s’envolera.

Comment faire face à la déception lorsqu'elle est trop forte ?

Quand la déception est trop forte
Il existe de rares cas où la déception est tellement forte que la future maman a du mal à s’investir dans sa grossesse. Cela arrive quand elles ont vécu un deuil de parents ou d’enfants. Ce sentiment de déception est aussi récurrent dans les familles où la violence a été omniprésente. Dans ces cas particuliers, et/ou si la future maman le désire, un (ou plusieurs) entretien avec un psychologue est utile afin de déterminer d’où vient exactement cette déception, et apporter ainsi toute l’aide nécessaire.