Est-il possible de suivre un régime pour maigrir pendant la grossesse ?

Publié par Najwa Chaddou  |  Mis à jour le par Marion Bellal

En collaboration avec Jean-Philippe Carrasco (Diététicien)

Régime et grossesse, est-ce compatible ? Surveiller ses kilos pendant la grossesse, c’est possible et souvent conseillé. En revanche, ce n’est pas la période idéale pour se lancer dans un régime afin de perdre du poids. Nos conseils pour une alimentation équilibrée afin de prendre soin de soi, autant que de son futur bébé !

Au fur et à mesure de notre grossesse, il peut être inquiétant, voire anxiogène, d’observer les chiffres de notre balance grimper, grimper, grimper… Remettons déjà les pendules à l’heure : il est tout à fait normal de prendre du poids alors qu’on est enceinte. Mais, point trop n’en faut. Si on est en situation de surpoids ou d’obésité avant notre grossesse, notamment, il est possible que notre médecin nous conseille d’adapter notre alimentation et de suivre un régime.

Comment faire pour perdre du poids pendant la grossesse ? Est-ce possible ?

Quelles sont les femmes enceintes concernées par le suivi d’un régime pour maigrir ?

Nous voici enceinte, à nous le ventre bien rond et la poitrine généreuse ! Sans surprise, le terme même de grossesse nous renvoie à celui de… grosse. Un terrain fertile pour la résurgence ou l’apparition de troubles du comportement alimentaire. Si on y a été sujette, il est indispensable d’en faire part aux professionnels du corps médical qui suivent notre grossesse, médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme. Nous affamer ou réduire nos apports alimentaires pendant la grossesse pourrait mettre en danger notre futur bébé, et nous-même.

Ces recommandations pendant la grossesse valent pour tous les types de régime amaigrissant : régime hyperprotéiné, régime hypocalorique, régime sans sel

Il est, en revanche, vivement recommandé d’adapter son alimentation à notre état de femme enceinte, afin de contrôler notre prise de poids tout en répondant à nos besoins nutritionnels et à ceux du fœtus. Ainsi, les régimes alimentaires réputés pour être très équilibrés, à l’instar du régime méditerranéen ou de la méthode SLIM-Data, peuvent être adaptés pendant la grossesse. Être une femme enceinte peut aussi être compatible avec un régime alimentaire choisi et établi en amont, comme un régime végétarien ou végétalien (avec des suppléments, notamment en B12) ou une alimentation sans gluten.

Pour rappel, une alimentation équilibrée, se base sur la consommation de :

  • Cinq fruits et légumes par jour ;
  • Du pain, des céréales et d'autres sucres lents, du type légumineuses, à chaque repas ;
  • Trois produits laitiers par jour ;
  • Des protéines (viande, poisson, oeuf, soja...) chaque jour ; 
  • De l'eau.

Si notre poids avant la grossesse peut être une source d’inquiétude pour son bon déroulé, il peut être conseillé de suivre un régime, même en étant enceinte. « Une femme en surpoids ou obèse peut tout à fait perdre du poids en étant enceinte, sans mettre en danger le bon développement du fœtus. Certaines de mes patientes ont perdu plus de 10 kg », explique Jean-Philippe Carrasco, diététicien.

Mais prudence : seules les femmes ayant un indice de masse corporelle supérieur à 25 (IMC = poids / taille²) sont concernées par un éventuel régime pour maigrir en cours de grossesse.

Calculez votre IMC en remplissant les cases ci-dessous.

Combien de kilos une femme enceinte prend-elle en moyenne ?

En moyenne, au cours de la grossesse, la prise de poids, inévitable, varie entre 9 et 15 kg selon la corpulence. En cas de grossesse gémellaire, la prise de trois à quatre kilos supplémentaires, en moyenne, est conseillée.

Le poids pris pendant la grossesse est réparti entre celui du fœtus, qui augmente chaque semaine, les réserves de graisse dans le corps de la future maman, l’utérus qui grandit, lui aussi, et le placenta.

Quel régime alimentaire pendant la grossesse ? Que peut manger une femme enceinte ?

Notre conseil pour ne pas (trop) grossir, ni au début, ni au milieu, ni à la fin de la grossesse !

Notre conseil pour éviter de voir les kilos s’accumuler à vitesse grand V alors qu’on est enceinte : on oublie les adages populaires du type « Enceinte, on mange pour deux ! » Le fait d’attendre un bébé ne signifie pas qu’on doit céder à toutes les tentations, ni multiplier les quantités. Mieux vaut suivre le proverbe selon lequel il ne faut pas manger deux fois plus, mais deux fois mieux. Eh oui, la règle d’or pour maîtriser notre prise de poids pendant notre grossesse tout en ayant suffisamment d’apports nutritionnels, pour nous et pour notre futur bébé, consiste à adopter une alimentation équilibrée.

Et on nous dit dans l’oreillette que c’est également le meilleur régime post-partum possible, pour perdre nos petits kilos après notre accouchement…

Fruits, sel, sucre… Le secret des repas idéaux durant la grossesse

Objectif : Se (faire) préparer des assiettes équilibrées, sans mettre de côté les féculents, le pain, le beurre… tout ce qui, d’après nous, « fait grossir » ! Mais il faut, avant tout, penser à notre futur bébé : celui-ci a besoin de tous les apports nutritifs, surtout de bons gras, même salés, et de sucre (mais pas n’importe lesquels !).

Les apports caloriques nécessaires en cas de grossesse varient : il est recommandé d’avoir, en moyenne, un apport de 2 170 calories par jour au cours du premier trimestre, de 2 360 calories par jour pendant le deuxième trimestre, puis de 2 600 calories par jour au troisième trimestre.

Attention donc à ne pas être carencée. On mange de tout, notamment des fruits et des légumes, en quantité suffisante, pour éviter les fringales, et en privilégiant les aliments riches en fer et en protéines, car on en a besoin. Prudence aussi à ne manquer ni de vitamine D, ni de calcium, ni d'acide folique. Des apports alimentaires insuffisants ne sont pas à prendre à la légère pendant la grossesse. Cela peut entraîner, par exemple, des risques d’hypotrophie fœtale, soit un bébé avec un petit poids à la naissance.

Maigrir alors qu’on est enceinte : les “coups de pouce” sont-ils autorisés pendant la grossesse ?

Yaourt 0 %, barre chocolatée hyperprotéinée… les produits allégés en sucre ou en graisse nous narguent. Il serait si simple d’en consommer, mais sont-ils réellement efficaces et sans danger pour notre futur bébé ?

Les produits allégés sont-ils efficaces et compatibles avec une grossesse ?

Pendant la grossesse, les produits allégés sont plutôt déconseillés. « S’autoriser un vrai yaourt par jour, même au lait entier, est bien plus bénéfique que deux yaourts allégés et transformés qui tiendront moins bien au corps », explique Christine Coquart, nutritionniste.

En consommant de l’allégé, la future maman envoie de faux messages nutritionnels au fœtus. En clair : si nous buvons un, voire deux sodas « light » dans la journée, notre organisme envoie, à chaque fois, un « message sucré » à notre futur bébé. On l’habitue, sans s’en rendre compte et avant même qu’il ne soit né, au goût du sucre !

Pas d’édulcorants au menu pendant la grossesse

Les produits contenant des édulcorants, tout sauf naturels, apportent certes un goût sucré tout en étant moins caloriques, mais peuvent être dangereux pour le fœtus. Ceux à éviter absolument sont les édulcorants qui contiennent de l’aspartame, à cause de la présence de phénylalanine. Cet acide aminé est toxique pour les bébés atteints de phénylcétonurie. Donc, en attendant la naissance pour dépister cette maladie héréditaire qui touche un enfant sur 17 500, mieux vaut s’abstenir !

Les hyperprotéinés sont-ils des produits qu’on peut ajouter à notre alimentation enceinte ?

Enceinte, on relègue les produits hyperprotéinés au fond du placard ! Notre futur bébé, qui grandit en nous, demande beaucoup d’énergie. « Les barres et autres canettes hyperprotéinées, consommées en remplacement d’un repas, n’apportent que 600 calories par jour, alors que le corps en réclame entre 1 000 et 1 200 minimum », explique Jean-Philippe Carrasco. Certes, nous allons perdre quelques kilos en en consommant, mais on va surtout fondre autant en muscles. Résultat ? Fatigue, irritabilité… On n’a pas vraiment besoin de ça en ce moment, ni notre futur bébé !

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