Accouchement

Mis à jour le par Estelle Hersaint

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Entre hâte, fascination et peut-être une pointe d’appréhension, tous les parents attendent l’accouchement comme le moment, enfin, de la rencontre avec leur bébé. Et après des mois d’attente et de préparation, c’est enfin le jour J !

Les semaines avant l’accouchement

Si vous entrez dans notre 37e semaine d'aménorrhée (SA), bébé est sur le point d’arriver ! Une grossesse dure en effet entre 37 et 42 SA. A partir de 37 SA, un bébé est considéré comme né à terme.

A savoir : un bébé né avant 37 SA, soit 8 mois de grossesse, est considéré comme prématuré. Cependant, il existe plusieurs stades de naissance prématurée, en fonction de l’âge gestationnel :

  • La très grande prématurité (moins de 28 SA) ;
  • La grande prématurité (entre 28e et 32e SA) ;
  • La prématurité moyenne, voire tardive (entre 32e et 37e SA)

Selon l’Inserm, environ 6,9 % des bébés nés (viables) seraient des bébés prématurés, soit environ 55 000 bébés par an.

Où accoucher ?

Très vite, avant même que notre ventre ne s’arrondisse, vient le moment de choisir quel type d’accouchement on désire. C’est un vrai projet auquel il faut penser afin de se sentir en sécurité et en harmonie avec notre corps comme avec bébé.

Accoucher en maternité est souvent l’option privilégiée par de nombreux parents, mais il est aussi tout à fait possible d’accoucher à la maison ou dans une Maison de naissance.

Outre le lieu de votre accouchement, vous pourrez aussi réfléchir à toutes les manières dont vous souhaitez accoucher : est-ce qu’un accouchement dans l’eau vous tente ? Un accouchement naturel ou physiologique est-il fait pour moi ? Avec ou sans péridurale ? etc.

Mais peu importe votre choix, l’essentiel est que vous soyez en confiance et confortable, afin que ce moment soit la plus belle expérience possible.

Sage-femme ou gynéco, avec qui accoucher ?

De la grossesse à l'accouchement et même après, de nombreux professionnels de santé accompagnent et assurent le suivi médical et psychologique de la future maman. L’intérêt, c’est de se sentir bien entourée et d’être certaine que bébé se porte bien.

Sage-femme, gynécologue, auxiliaire de puériculture, doula… De nombreux professionnels peuvent vous accompagner selon l’accouchement que vous souhaitez.

Une sage-femme joue par exemple un rôle essentiel, en offrant un accompagnement holistique et personnalisé aux femmes enceintes. Elle est formée pour vous accompagner de A à Z, du suivi de la grossesse jusqu’à l’accouchement. Et même après ! Pour vérifier le bon développement de votre bébé et s’assurer que votre corps se remet correctement de cette expérience. Techniquement, elle est capable de répondre à au moins 90 % des besoins en matière de santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale.

Exerçant en libéral ou en maternité, elle est compétente dans les grossesses dites physiologiques, c'est-à-dire une grossesse se déroulant normalement. Elle peut pratiquer toutes les échographies nécessaires (notamment celle de dépistage), assurer les consultations prénatales, les séances de préparation à la naissance, accoucher la future maman, procéder aux premiers examens de l’enfant, conseiller lors de l’allaitement… et s'il y a la moindre complication médicale, elle vous enverra vers un médecin compétent (souvent un gynécologue obstétricien) qui pourra prendre le relais.

Plus classiquement, un gynécologue obstétricien peut tout aussi bien assurer le suivi de grossesse d’une future maman. Il a les mêmes compétences qu’une sage-femme et bien plus encore. Et si une sage-femme peut s’en occuper, il est aussi souvent appelé pour sortir bébé. De même si une césarienne est nécessaire, s’il faut utiliser des instruments ou plus globalement, ou si la grossesse est à risque.

En effet, en cas de diabète gestationnel, hypertension, grossesse multiple, possibilité d’accouchement prématuré… si la grossesse présente des risques de complications (on parle alors de grossesse pathologique), c’est de toute façon un gynécologue obstétricien qui assurera le suivi de votre grossesse et qui, le cas échéant, vous accouchera.

Quelles démarches administratives avant d’accoucher ?

C’est le moment d’oublier sa phobie administrative : enceinte, de nombreuses démarches sont à effectuer avant d’accoucher.

Dès votre première visite médicale, renseignez-vous sur les maternités où vous souhaiteriez accoucher. Car dans les grandes villes, il faut bien souvent faire preuve de patience et appeler de nombreuses fois avant de trouver un service qui peut vous prendre en charge. Très vite également, pensez à votre futur mode de garde. Souvent dès 6 mois de grossesse, vous pouvez vous inscrire provisoirement en crèche pour votre bébé ou commencer d’ores et déjà les recherches pour trouver l’assistante maternelle de vos rêves. Dès votre quatrième mois, vous pouvez commencer à vous inscrire pour vos séances de préparation à l’accouchement.

En parallèle, vous devez déclarer votre grossesse auprès de la Sécurité sociale, avant la fin de votre troisième mois afin d’être prise en charge tout au long de la grossesse. Cette déclaration peut se faire en ligne avec la carte Vitale et la participation de votre médecin. Une fois cette déclaration faite, la CAF devrait être prévenue automatiquement. Vous pourrez ainsi faire les démarches nécessaires pour bénéficier d’aides, comme la prime de naissance ou certaines allocations.

Le terme approchant, songez à mettre dans votre valise pour la maternité tous les documents dont vous aurez besoin (carte Vitale, carte d’identité, dossier de suivi …). Après la naissance, le papa (ou une personne déléguée) aura 5 jours pour déclarer la naissance en mairie.

Concernant le travail, vous êtes libre de dire à votre employeur que vous êtes enceinte quand bon vous semble. Techniquement, il faut envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception en y joignant un certificat médical annonçant votre grossesse, ainsi que le terme supposé.

Se préparer avant d’accoucher : les cours de préparation à l’accouchement 

L’accouchement est souvent source de stress, voire de peur. Mais pas de panique, des nombreux moyens sont mis en œuvre pour vous informer et vous préparer à ce moment. Et notamment les cours de préparation à l’accouchement. Sophrologie, yoga, piscine, chant… De nombreuses méthodes alliant bien-être, corps et esprit, existent pour appréhender avec sérénité votre accouchement et créer un premier lien avec votre futur bébé. Acupuncture, haptonomie, sophrologie… si seules 8 séances sont prises en charge par la Sécurité sociale, il est tout à fait possible de tester de nombreux autres cours et d’en cumuler bien plus (à votre charge cependant). A vous de choisir celles qui vous correspondent le mieux, selon votre projet d’accouchement, quitte à en essayer plusieurs.

Bien des choses sont à prévoir avant l’arrivée d’un bébé car une grossesse est rythmée par de nombreux rendez-vous. Entre les échographies, les consultations médicales, l’inscription à la crèche ou à la maternité… il y a de quoi s’y perdre ! Cela dit, pas d’inquiétude : après le premier rendez-vous médical qui viendra confirmer votre grossesse, les professionnels de santé seront là pour vous guider. Pour ne rien n’oublier, tenir un calendrier de grossesse peut être une bonne idée : version papier ou via une application dédiée, afin d’être sûre de ne rien oublier.

Bébé dans les starting-blocks

Bébé arrive, c’est enfin le jour J ! Entre hâte et excitation, vous sentez que votre corps change et se transforme pendant que bébé bouge et se met en position pour sortir.

Si l’accouchement est différent pour chaque femme, et même d’une grossesse à une autre, il existe cependant des signes qui ne trompent pas et annoncent l’arrivée prochaine de votre bébé. Ils peuvent se manifester quelques heures, voire quelques jours avant l’accouchement.

Premier signe auquel on ne peut échapper : les contractions. D’abord légères, elles vont progressivement s’intensifier et se rapprocher dans le temps. Chez certaines femmes, ces contractions s’accompagnent de nausées, parfois de vomissements.

Au fil des contractions, il est probable que vous perdiez le bouchon muqueux, une substance gélatineuse qui bloque normalement l’ouverture du col de l’utérus. Sa perte signifie que le col commence doucement à se dilater.

Dernier signe, et parfois le plus impressionnant : la rupture de la poche des eaux. Elle peut arriver au début du travail, pendant le travail, voire pas du tout. Dans ce cas, une fois à la maternité, un médecin pourra procéder au déclenchement de l’accouchement.

Malgré tous ces signes, pas d’urgence néanmoins : le travail actif peut durer plusieurs heures ! Il n’est donc pas urgent de se rendre à la maternité. Vous avez le temps pour rassembler toutes vos affaires, de prévenir votre conjoint, un parent ou un ami si vous avez envie de compagnie et de soutien, mais aussi pour qu’il vous assiste si besoin (comme pour vous amener à la maternité).

L’accouchement par voie basse

Une fois à la maternité, les choses sérieuses commencent ! L’équipe médicale vous prend en charge et après un rapide examen, vous fera tranquillement patienter en chambre ou vous emmènera directement en salle de travail.

Afin de soulager la douleur principalement due aux contractions lors de votre accouchement (surtout pendant la phase de travail), il est tout à fait possible de demander une péridurale qui peut être mise en place dès le début. D’autres solutions existent pour calmer la douleur : prendre un bain, pratiquer différentes techniques respiratoires, faire appel à l’hypnose ou au chant prénatal… Toutes techniques que vous aurez suivies pendant vos séances de préparation à la naissance.

Ensuite, il n’y a pas mille manières de mettre un enfant au monde : l’accouchement aura lieu par voie basse ou par césarienne.

Lors d’un accouchement par voie basse, le début du travail se fait spontanément, le corps sait faire. En général, un accouchement se déroule en trois principales étapes :

  • La dilatation du col de l’utérus : ce sont les premières contractions qui vont aider à l’ouverture du col, qui petit à petit, au fil des contractions, va atteindre environ 10 cm de diamètre. Cette phase peut durer plusieurs heures.
  • La naissance du bébé (ou expulsion) : c’est le moment de pousser ! La tête du bébé est déjà bien engagée et il arrive doucement. Une fois la tête sortie, le reste de son petit corps suit rapidement. Souvent, en une trentaine de minutes, bébé est né !
  • La délivrance : juste après la naissance, les contractions reprennent pour décoller et évacuer le placenta. Il faudra un peu pousser pour l’expulser mais c’est généralement assez rapide.

Après de rapides examens, vous pourrez prendre bébé dans vos bras, en peau à peau afin d’enfin faire sa connaissance.

La césarienne

Opération courante (environ 20 % des accouchements), une césarienne est une chirurgie visant à extraire le bébé du ventre de sa mère sans passer par les voies naturelles. C’est un peu impressionnant mais parfois nécessaire afin que la mère et le bébé se portent bien.

La césarienne peut être programmée à l’avance, si par exemple bébé est jugé un peu trop gros, si la maman vit une grossesse à risque ou si bébé est mal positionné. Elle peut aussi être réalisée en urgence, après le début du travail, si l’accouchement se passe mal, s’il est prématuré ou encore si bébé présente des signes de souffrance fœtale.

Les complications liées à l’accouchement

Même si dans plus de 95 % des cas, un accouchement se déroule sans encombre, il peut arriver plusieurs complications… et la liste est longue.

Ces complications peuvent toucher le bébé comme la maman. Il peut s’agir par exemple d’une modification du rythme cardiaque du bébé durant la première phase du travail, un cordon mal placé, ou encore, une encéphalopathie anoxo-ischémique (EAI), supposant un manque d’oxygène au niveau du cerveau du bébé. Une infection néonatale peut également survenir juste après la naissance à cause d’un placenta ou un liquide amniotique anormal, d’un accouchement trop long, etc.

Concernant la maman, le principal risque, c’est l’infection, l’hémorragie dite de délivrance, ou l’apparition d’une hypertension artérielle ou d’une pré-éclampsie.

Rassurez-vous néanmoins. Toutes ces complications sont rares et généralement bien prises en charge par le personnel soignant.

Et après ? Le post-partum

Après l’accouchement, vous entrez dans une nouvelle étape : le post-partum. Il n’existe pas de définition toute faite du post-partum, puisqu’il est différent pour chacune. On le définit souvent comme la période qui suit l’accouchement, mais en réalité, c’est bien plus complexe que cela. Si communément, les médecins s’accordent pour dire qu’il ne dure que 4 semaines, ou l’État une dizaine de semaines, selon la sage-femme Anna Roy, il durerait plutôt 3 ans.

Parce que le post-partum, c’est récupérer d’un accouchement, aimer un corps souvent différent, apprendre à devenir parent, redéfinir son couple, appréhender de nouvelles émotions. Douter, essayer, se tromper, être très triste ou très heureuse… Parce qu’entre la grossesse, l’accouchement, et la découverte du métier de parents, il est normal qu’on mette un peu de temps avant de trouver et retrouver ses repères.