Fausses couches à répétition : les causes et les traitements

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Joséphine Argence

Entre 2 et 5 % des femmes connaissent plusieurs fausses couches consécutives. Quelles sont les causes de ces avortements spontanés ? Quelles solutions pour lutter contre les fausses couches à répétition ? Quels traitements ? Explications.

Faire une fausse couche alors qu'on venait d'apprendre qu'on attendait un bébé, voire que l'on était enceinte depuis un moment déjà, est une expérience très douloureuse que bien peu de gens peuvent comprendre, sauf peut -être celles qui sont passées par là.

Précoce, tardive... Qu'est-ce que la fausse couche ?

La fausse couche désigne un arrêt spontané de la grossesse avant la 22ème semaine d’aménorrhée (SA), soit environ cinq mois, qui est la date de viabilité du fœtus. Une fausse couche est précoce quand elle survient avant 12 SA. On considère qu’une fausse couche est tardive lorsqu’elle survient entre 14 et 24 SA.

Pourquoi fait-on des fausses couches à répétition ?

Problème de nidation, anomalie chromosomique… la plupart du temps, cet accident malheureux se produit de manière totalement fortuite, et n’empêche pas le bon déroulement d’une grossesse future.

Mais parfois, il arrive qu’une femme connaisse plusieurs fausses couches successives. C’est le cas pour 2 à 5 % des femmes. Elles font ce que l’on appelle des fausses couches à répétitionau moins 2 avortements spontanés successifs. A la douleur et la culpabilité, s’ajoute alors l’incompréhension. Pour autant, si ces expériences sont bouleversantes et frustrantes, il ne faut pas désespérer, car elles se terminent bien souvent par un heureux événement. De plus, bien que cela reste très désagréable, faire plusieurs fausses couches n’est pas dangereux pour la santé (du moins la santé physique). Il n’y a également pas plus de risques de complications lors des prochaines grossesses, ni de conséquences sur la fertilité.

Quels sont les examens et bilans après 2 à 3 fausses couches ?

A partir de deux fausses couches, un bilan complet est proposé afin de comprendre les mécanismes qui ont provoqué ces avortements spontanés.

Fausse couche : une anomalie chromosomique

La moitié des fausses couches répétées sont liées à des anomalies chromosomiques. Cette anomalie peut être accidentelle lors de la fécondation, ou être portée par l’un des membres du couple. La conséquence : elle va entraîner la formation à répétition d’œufs anormaux. Une consultation génétique peut être envisagée, afin de rechercher ces anomalies : il s'agira d'établir le caryotype sanguin. L’analyse se résume à une prise de sang faite à chaque membre du couple. Le généticien va vérifier que le nombre de chromosomes correspond à la normalité, et surtout que leur composition est correcte. Notons qu'un âge maternel avancé (grossesse tardive) augmente le risque d'anomalies génétiques chez l'embryon, et donc de fausse couche de ce type.

Endométriose, synéchies... Des causes utérines à l'origine de fausses couches à répétition ?

Parfois, l’anomalie se trouve au niveau de l’utérus. Utérus cloisonné (séparé par une cloison), bicorne (en deux parties), synéchies (accolement des deux faces de l'intérieur de l'utérus), endométriose (présence de morceaux d’endomètre en dehors de la cavité utérine)… Ces malformations d'origine congénitale ou pathologique peuvent gêner l’implantation de l’œuf et entraîner un avortement spontané. Des examens d'imagerie (échographie pelvienne ou IRM) permettent de détecter ce type de problème. Pour compléter cet examen, le médecin peut prescrire une hystérographie ou hystéroscopie (radio de l’utérus et des trompes), afin de vérifier la qualité de la muqueuse de l’utérus.

Fausses couches à répétition : des troubles de l’ovulation

Près de 15 % des avortement spontanés sont liés à une insuffisance ovarienne. Ce trouble se traduit notamment par des ovulations de mauvaise qualité pouvant compromettre la grossesse.

 

Fausses couches à répétition : des dérèglements hormonaux

De nombreux dérèglements hormonaux peuvent provoquer des fausses couches répétitives, comme par exemple une augmentation de la prolactine, un déficit en œstrogènes/progestérone, un problème de thyroïde… Pour détecter ces anomalies, un bilan hormonal doit être réalisé au 3e jour du cycle. Un dosage de la TSH est également nécessaire pour repérer un dérèglement thyroïdien.

Fausses couches à répétition : les problèmes immunologiques et thrombophiliques

Il arrive que les fausses couches répétées aient une cause immunologique. Le système immunitaire de la mère produit des anticorps qui rejettent l’embryon. Quelquefois, c’est une maladie qui provoque l’interruption de la grossesse. La thrombophilie par exemple, entraîne la formation de petits caillots de sang à l’intérieur des vaisseaux.

Fausses couches à répétition : quand ça vient de l'homme

En cas de fausses couches à répétition, l’homme doit lui aussi passer des examens. Grâce au spermogramme, le biologiste pourra ainsi examiner la qualité du sperme.

Comment éviter les fausses couches à répétition ?

En fonction des résultats médicaux des examens réalisés face à des fausses couches à répétition, plusieurs traitements sont possibles. En cas d’anomalies génétiques, chromosomiques ou utérines, une fécondation in vitro est parfois proposée. Lorsqu’on décèle un dérèglement hormonal, un traitement à base d’hormones spécifiques prescrites à un certain moment du cycle permet bien souvent de régler le problème. Une chirurgie peut être envisagée, notamment en cas d'endométriose.

Les traitements pour réduire le risque de fausses couches

Enfin, en l’absence de causes identifiées par les spécialistes (ce qui arrive souvent), on donne à certaines femmes de l’aspirine : 75 mg par jour dès le début de la grossesse. Un anticoagulant, l’Héparine, est également prescrit. Enfin, dans tous les cas, les fausses couches répétées nécessitent un accompagnement psychologique important.