Les trois trimestres de la grossesse

Quels sont les symptômes de la fausse couche ?

Publié par Ysabelle Silly  |  Mis à jour le par Marion Bellal

La fausse couche est un accident fréquent, qui concerne 15 % à 20 % des grossesses. Quels sont les symptômes d’une fausse couche ? Le détail.

 

La fausse couche désigne l’interruption spontanée et non-volontaire de la grossesse,avant la 22è semaine d’aménorrhée (soit environ 5 mois), date de viabilité du fœtus. Ce terme est contesté par certaines personnes. En effet, le 27 mars 2022, un collectif baptisé « Fausse couche, vrai vécu » a publié une tribune dans le quotidien Le Monde en réclamant à ce que ce traumatisme soit de préférence appelé « arrêt naturel de grossesse », arguant que l’expression « fausse couche » est péjorative et « culpabilise et invisibilise »les femmes qui souffrent.

De nombreuses femmes sont confrontées à cet événement (15 % des grossesses en moyenne). La fréquence des fausses couches augmente avec l’âge de la mère : elle est de 40 % au-delà de 40 ans. C’est pendant les trois premiers mois que le risque est le plus important. En général, la grossesse semblait débuter normalement, quand soudainement, la femme enceinte observe quelques pertes de sang, parfois accompagnées de douleurs au bas-ventre. Dans la majorité des cas, les causes des fausses couches ne sont pas connues de façon certaine.

Les symptômes quand on fait une fausse couche : comment savoir si la grossesse s’est arrêtée ?

La fausse couche précoce, voire très précoce : une hospitalisation rarement nécessaire

Dans le cas d’une fausse couche dite précoce (avant 14 semaines d’aménorrhée), le fœtus est généralement expulsé par voie naturelle. Si la fausse couche est très précoce, elle peut aussi passer inaperçue. Lorsque l’expulsion du fœtus se fait ainsi naturellement, l’hospitalisation n’est pas nécessaire.

Si l’arrêt d’un début de grossesse est détecté à la première échographie, le ou la médecin peut décider de programmer une aspiration. Cet acte est pratiqué sous anesthésie générale et ne nécessite habituellement qu’une journée d’hospitalisation. Concrètement, on introduit un petit tube relié à une pompe, afin d’aspirer l’intérieur de l’utérus. D’autres médecins préfèrent au contraire attendre l’expulsion naturelle du fœtus, pour éviter une hospitalisation plus ou moins bien vécue. Pourtant, il faut savoir que plusieurs jours peuvent s’écouler entre l’annonce de l’arrêt de la grossesse et la venue de la fausse couche. Une attente souvent très angoissante. Les futures mamans sont alors nombreuses à parler de désarroi et de grande solitude. Malgré tout, si l’avortement semble ne pas se déclencher facilement, une intervention médicale est toujours possible.

En cas de fausse couche précoce, des saignements peuvent apparaître, en général sous la forme d’une hémorragie brutale et continue. Des contractions plus ou moins douloureuses peuvent être ressenties. Les futures mamans peuvent aussi percevoir la disparition des signes de la grossesse, comme un dégonflement des seins survenant soudainement, ou l’apaisement des nausées. La fausse couche peut également être annoncée par de fortes douleurs ou des crampes. Malgré tout, il arrive souvent que les femmes enceintes ne ressentent aucun symptôme particulier et que ce soit au cours d’une échographie de contrôle qu’elles apprennent alors la perte de leur bébé.

La fausse couche tardive : au bout de 3 mois de grossesse

Entre la 14è et la 22è semaine d’aménorrhée, après trois mois de grossesse donc, on parle de fausse couche tardive. Les femmes peuvent ressentir les mêmes symptômes que ceux d’un accouchement, avec des contractions douloureuses, régulières, et/ou la perte des eaux. Des saignements peuvent aussi donner l’alerte. Mais là encore, c’est souvent lors d’une échographie que l’on s’aperçoit que le cœur du fœtus ne bat plus. Dans tous les cas, au moindre doute, il ne faut pas attendre pour consulter notre gynécologue ou notre sage-femme, voire se diriger vers les urgences, afin de s’assurer que le futur bébé est en bonne santé.

Entre la 22è semaine d’aménorrhée et le 7è jour après une naissance, on ne parle plus de fausse couche, mais de deuil périnatal. En cas de mort fœtale in utero après 4 mois et demi de grossesse, il faut se préparer à un véritable accouchement, d’un bébé sans vie. Cette situation extrêmement douloureuse se déroule au sein d’une équipe médicale formée, notamment sur le plan psychologique. S’ils le souhaitent, les parents peuvent voir leur enfant à la naissance, mais ce n’est pas une obligation.

Pertes de sang : fausse couche précoce ou règles ?

Attention aux conclusions hâtives : il arrive qu’une femme enceinte perde un peu de sang à la date théorique de ses règles, pendant les deux ou trois premiers mois de la grossesse.Ces pertes n’ont aucun caractère de gravité et ne témoignent pas d’une fausse couche. Des saignements ou l’absence de mouvements du bébé (surtout en fin de grossesse, quand il n’a plus beaucoup de place pour bouger) n’annoncent pas forcément une mort fœtale in utero. De plus, à ce stade, il est fréquent que la future maman saigne après un toucher vaginal, car le col est plus fragile. Dans tous les cas, un avis d’un ou une médecin est indispensable.

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