Idées reçues sur les fausses couches

Publié par Marilyne Clarac  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Perdre un bébé en devenir est une expérience douloureuse à vivre, malheureusement assez fréquente en début de grossesse (15 à 20 % des cas). Le point sur les idées reçues concernant les fausses couches.

 

Définition : quand parle-t-on d'une fausse couche ?

La fausse couche désigne l’interruption spontanée et non-volontaire de la grossesse, avant la 22ᵉ semaine d'aménorrhée (soit environ 5 mois), date de viabilité du fœtus. Le sac gestationnel, dans lequel se trouve l'embryon, est alors expulsé par voie naturelle. 

Il s'en produit chaque année 23 millions dans le monde

Perte de sang pendant la grossesse : est-ce forcément une fausse couche ?

De légères pertes sanguines intermittentes peuvent être physiologiques, et donc, tout à fait normales. Néanmoins, elles doivent être signalées, dans tous les cas, à votre gynécologue.

Fausse couche précoce ou règles ? Peut-on faire une fausse couche sans s’en rendre compte ?

Tout dépend du stade de la grossesse. Parfois, une semaine de retard de règles cache un début de grossesse qui ne se poursuit pas. Au-delà, il est difficile d’ignorer la fausse couche... Il y a de nombreux signes révélateurs. 

Signes et symptômes : comment savoir si on fait une fausse couche ?

Plusieurs signaux peuvent mettre la puce à l'oreille à la femme enceinte. Parmi ceux-ci : 

  • Les saignements (abondants ou non) vaginaux. Le sang est d’abord rouge clair puis devient rouge foncé ; 
  • les caillots de sang rouge ou brunâtre ; 
  • de fortes douleurs au niveau du bas du dos ou abdominales ; 
  • l'absence brusque des symptômes et signes de la grossesse (nausées, vomissements, tensions, douleurs des seins...). 

Il faudra ainsi consulter un professionnel de santé s'ils se manifestent, afin de réaliser une échographie qui pourra confirmer ou non cette fausse couche. 

Fausse couche : peut-on l'éviter en s'abstenant de faire du sport ou de porter des charges lourdes ?

Il est effectivement conseillé de ne pas trop forcer quand on est enceinte. Si ce n’est pas la peine de déménager votre appartement, il ne vous est pas non plus interdit de porter un pack d’eau. On évite donc les choses trop lourdes.

S’agissant du sport, une étude anglo-saxonne a démontré que les femmes qui pratiquent plus de 7 heures de sport par semaine ont quasiment quatre fois plus de risque de faire une fausse couche que celles qui ne font aucun exercice.

Stress et fausse couche : les liaisons dangereuses ?

Y a-t-il un lien entre le stress des futures mamans et le risque de faire une fausse couche ? Une étude publiée en 2017 dans la revue spécialisée Scientific Reports a démontré que le stress augmente le niveau de cortisol (substance présente et mesurable dans les urines) des femmes. Une montée en flèche de cette substance serait responsable des avortements spontanés.

Le corps interprète cette hausse comme une détérioration des conditions de vie. Mais globalement, même si des petites études montrent parfois le contraire, une fausse couche évacue seulement un œuf non viable. Ainsi, d’autres facteurs que le stress entrent sûrement en compte dans le déclenchement d’une fausse couche.

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Causes : quelles sont les autres raisons à l'origine d'une fausse couche ?

Elles sont multiples. Elle peut être due à : 

  • Un traumatisme physique ou psychologique : accident, perte d'un proche, chute...
  • des anomalies chromosomiques pour l'embryon qui fait qu'il n'est donc pas viable (c'est la cause de 80 % des fausses couches) ;
  • une infection bactérienne, comme la toxoplasmose ou la listériose, qui endommage le fœtus.
  • L'âge de la future maman peut avoir un impact (à 40 ans, il y a 40 % de risques de faire une fausse couche) ; 
  • une malformation de l'utérus ;
  • une insuffisance hormonale, avec une production insuffisante de progestérone ne permettant pas de poursuivre la grossesse ;
  • une maladie virale comme la rubéole et la varicelle qui sont dangereuses pour le bon développement de l’embryon et entraînent des malformations fœtales graves ou une fausse couche ;
  • une béance du col, qui ne fait plus office de verrou de l’utérus. Un cerclage du col de l’utérus en début de grossesse (à la fin du troisième mois) permet alors à la grossesse de se développer normalement ;
  • l'incompatibilité rhésus entre les groupes sanguins de la mère et du bébé (mère rhésus négatif, bébé rhésus positif) ce qui peut entraîner, sans injections d’immunoglobulines anti-D, la destruction des globules rouges du fœtus et l’arrêt de la grossesse ; 
  • la consommation de substances telles que l’alcool, le tabac (cigarettes) ou encore de la cocaïne sont des facteurs de risque

Faire l’amour peut-il provoquer une fausse couche ?

Non ! Rassurez-vous, vous avez tout à fait le droit d'avoir des relations sexuelles pendant votre grossesse, sauf en cas de contre-indication médicale (ouverture du col de l’utérus, fissure de la poche des eaux, crise d’herpès génital ou autre MST, placenta praevia...)

La fausse couche ne survient-elle qu'au premier trimestre ?

Si une fausse couche arrive la plupart du temps en début de grossesse, avant la fin du premier trimestre. Cependant, elle peut se produire tout au long de la grossesse.

Peut-on avoir une fausse couche tardive ? Quelles sont les causes ?

Il peut aussi y avoir une fausse couche tardive à partir du quatrième ou cinquième mois. Dans tous les cas, sachez que cette évacuation est synonyme d’un bon fonctionnement du corps et de sa fertilité. Étant donné que l’œuf n’est pas viable, il interrompt la grossesse.

Faut-il systématiquement faire un curetage ou une aspiration après une fausse couche ?

Non, pas du tout. Il peut y avoir une expulsion spontanée et complète. L’échographie de contrôle le prouvera. Dans ce cas, il n’y aura aucune intervention médicale et vous pourrez rentrer chez vous. En revanche, si l’expulsion est incomplète, vous prendrez des comprimés (Misoprostol) pour évacuer le reste. 

Après un contrôle, si besoin, le médecin aura recours à une aspiration (pour vider l’utérus) ou à un curetage (pour racler la muqueuse) sous anesthésie générale.

Douleur : la fausse couche est-elle douloureuse ?

La douleur est souvent l'un des signes de la fausse couche. Elle peut apparaître avant, pendant et après l'expulsion du sac embryonnaire. Cela peut prendre la forme de crampes pelviennes ou de contractions. Les médecins prescrivent alors des antalgiques afin de soulager la patiente. 

Par ailleurs, les douleurs sont souvent plus fortes lorsque la femme utilise un traitement médical par Misoprostol pour ouvrir plus rapidement le col et expulser l'embryon. En cas d'échec, une aspiration en urgence du contenu utérin pourra être réalisée. 

Quand on a déjà fait une fausse couche, risque-t-on plus d’en faire d’autres ?

Les fausses couches à répétition (à partir de 3, ou de 2 si vous êtes âgée de plus de 38 ans) sont peu fréquentes. Le médecin procédera alors à une véritable enquête médicale afin de connaître les raisons : dépistage du diabète, établissement du caryotype parental (étude des chromosomes) ou encore réalisation d’un bilan infectieux.

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Quand retomber enceinte après une fausse couche ?

Une fausse couche ne compromet, en aucun cas, la réussite d’une grossesse ultérieure. Si vous souhaitez refaire un bébé, médicalement, rien ne s’y oppose, vous pouvez recommencer vos essais. Vos règles réapparaîtront normalement un mois après. La décision appartient à chacun.

Attendre deux à trois cycles pour penser à concevoir un nouvel enfant est toutefois, parfois, le temps de faire le deuil du futur bébé disparu.

Le risque de fausse couche augmente-t-il quand le père approche les 40 ans ?

On sait déjà que l’âge de la mère peut avoir une influence : les fausses couches sont deux fois plus fréquentes à 40 ans qu’à 20 ans. Le risque augmente par ailleurs d'environ 30 % lorsque le futur père a plus de 35 ans, par rapport à des couples où l'homme a moins de 35 ans.