Fausse couche précoce : comment la prévenir et la prendre en charge

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Ysabelle Silly

Au moins 15 % des femmes connaissent une fausse couche au cours des premières semaines de leur grossesse. Pour limiter les risques et mieux les prendre en charge, le Collège national des gynécologues et des obstétriciens Français (CNGOF) a édicté des recommandations.

Fausses couches précoces : pourquoi surviennent-elles ?

« J'avais entendu son cœur battre à peine 10 jours plus tôt aux urgences. Et là, plus rien. J'ai eu du mal à réaliser, mais je voulais en finir le plus vite possible pour mieux retenter. »

Une anomalie chromosomique de l'embryon est souvent en cause

Comme beaucoup de femmes enceintes (1 sur 4), Mélissa a été confrontée à une fausse couche : sa grossesse s’est interrompue brutalement après 6 semaines alors que rien ne laissait présager cette issue fatale. Au moins 15 % des grossesses se terminent par une fausse couche précoce (avant 14 semaines d’aménorrhée). Les causes de ces avortements spontanés sont souvent inconnues, mais le plus souvent la fausse couche interrompt une grossesse qui, de toute manière, n’aurait pas pu se poursuivre. L’embryon présentant une ou plusieurs anomalies chromosomiques qui empêchent son développement. La mère expulse alors un œuf qui n’est pas viable, c’est une sorte de sélection naturelle, même si c'est une réalité très dure à entendre lorsque ça arrive.

Comment éviter une fausse couche précoce ? Les facteurs de risque identifiés

Il existe de nombreux facteurs de risques associés à la survenue d’une fausse couche précoce énoncés par le Collège national des gynécologues et des obstétriciens Français (CNGOF). Parmi ceux-ci :

  • l’âge maternel (après 35 ans) ;
  • un indice de masse corporelle maternel (IMC) supérieur ou égal à 25 ;
  • une consommation excessive de café ou d’alcool;
  • le tabagisme;
  • un antécédent de fausse couche précoce ou d’interruption volontaire de grossesse (IVG) ;
  • une malformation congénitale ;
  • et certains troubles de la fertilité.

Le risque de fausse couche augmente également si la femme est exposée à des ondes électromagnétiques à des doses supérieures à 50 Hz ou bien si le père est âgé de plus de 45 ans.

A découvrir en vidéo :

En vidéo : "Jai peur de la fausse couche" : réponse du sage-femme

Signes et symptômes : comment savoir si on fait une fausse couche ?

« Un matin en me réveillant, j’ai vu un petit peu de sang sur ma culotte, se rappelle Cynthia. J'ai tout de suite téléphoné à ma gynéco qui m’a reçue en urgence. Et oui, il s’agissait bien une fausse couche, j'étais à 2 mois. »

Saignements et douleurs pelviennes

Une fausse couche se manifeste en effet généralement par des saignements et des douleurs pelviennes. D’autres signes peuvent donner l’alerte, comme des seins qui dégonflent d’un coup, ou des nausées qui s’apaisent. Mais quelquefois, il n’y a aucun signe annonciateur et c’est à l’examen échographique que le verdict tombe.

Perte de sang, règles, fausse couche : pour le savoir, consultez !

Attention, une perte de sang ne signifie pas forcément que l’on va faire une fausse couche. Dans tous les cas, si vous ressentez tous ces symptômes, mieux vaut se rendre aux urgences de gynécologie les plus proches de chez vous, le médecin pourra évaluer la situation rapidement. Le diagnostic repose sur l'échographie vaginale, qui permet de déterminer si l'embryon a une activité cardiaque et si une fausse couche est en cours.

Fausse couche précoce : quel traitement, quelle prise en charge ?

La grossesse doit être évacuée rapidement pour éviter tout risque d’infection. En principe, le corps expulse tout seul le sac embryonnaire. Auparavant, on recommandait d’attendre que la nature fasse son travail, et on s’assurait simplement, via l’échographie, que tout était redevenu normal quelques semaines plus tard.

Aujourd’hui, en cas de grossesse arrêtée au premier trimestre, les médecins peuvent laisser quelques jours tout au plus pour espérer que l'embryon soit expulsé naturellement. Mais très vite, deux options thérapeutiques sont généralement proposées : l’aspiration chirurgicale ou le misoprostol. Ce dernier est un médicament administré par voie vaginale afin de déclencher des contractions utérines qui faciliteront l’expulsion de l’embryon. L’application de misoprostol peut être renouvelée. Dans tous les cas, la patiente doit être informée des avantages et des inconvénients de chaque technique. Lorsque la fausse couche est incomplète, c’est-à-dire que des débris d’embryon persistent dans l’utérus, un traitement chirurgical est indiqué.

Plus besoin d'attendre pour essayer de mettre en route une nouvelle grossesse

La survenue d’une fausse couche est un événement difficile à vivre pour la plupart des couples. Constat d’échec, sentiment de vide, déprime… autant de sentiments qui s’entremêlent, et toujours cette même peur de ne plus réussir à être enceinte ou de perdre à nouveau un bébé. Au moins une femme sur quatre fera une fausse couche dans sa vie, ce qui ne l’empêchera pas de devenir mère à son tour.

Un bilan médical n’est prescrit qu’après trois fausses couches consécutives. Il faut savoir que les traitements utilisés pour évacuer la fausse couche n’ont pas d’impact sur la fertilité ultérieure. Et, contrairement aux idées reçues, une femme qui souhaite de nouveau être enceinte n'a plus besoin de différer son projet de grossesse. Jusqu’à présent, les gynécologues conseillaient aux femmes d’attendre au moins trois mois. Cette recommandation n’a plus lieu d’être. Une grossesse suivant rapidement une fausse couche aurait même plus de chances d'être menée à terme, selon une étude américaine publiée en 2010.

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