IMG : témoignage

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Voici le témoignage d'une maman qui a dû arrêter sa grossesse avant le terme car son futur bébé était atteint d'une maladie rare.

"Je voulais en finir au plus vite"

A 23 semaines de grossesse, Caroline a mis au monde une petite fille sans vie…

Ma grossesse se déroule normalement, mais, bizarrement, je sens que quelque chose cloche…

A l'écho des 21 semaines, j'ai la "brillante" idée d'amener mon fils de 7 ans avec moi pour lui faire vivre une expérience que je sais inoubliable. Mais j’ignore alors dans quel sens elle va être inoubliable.

Le médecin m’annonce que c'est une fille... je l'espérais tellement ! Puis, soudain, il aperçoit son fémur gauche : il forme un angle à 90°. Je suis en état de choc.

Mon conjoint et moi avons notre rendez-vous en génétique deux jours plus tard. Nous entrons dans le bureau du docteur, le diagnostic tombe : notre bébé souffre de la maladie des "os de verre". Les enfants qui en sont atteints ont les os si fragiles que le passage dans le vagin, au moment de l’accouchement, provoque de multiples fractures. On me laisse le choix : accoucher tout de suite ou mettre au monde un enfant mort-né... A l’instant même, nous avons l’impression qu’un autobus se jette sur nous.

Je décide d’accoucher le plus rapidement possible, me sentant incapable de tenir encore des semaines en sentant bouger mon bébé, sachant qu’il ne va pas survivre. L’interruption de grossesse est d’abord programmée sept jours plus tard, puis reportée à la semaine d’après. J’attends ce jour comme une condamnée à mort. Je suis à bout, je veux en finir au plus vite.

Je donne finalement naissance à une petite fille, à 23 semaines de grossesse. Elle pèse 365 grammes. Les médecins nous mentionnent qu’il est important, pour notre processus de deuil, que nous passions du temps avec elle... Ce que nous avons fait.

Aujourd’hui, je suis à nouveau enceinte, de 13 semaines. Ma grossesse est un sujet tabou alors que ce devrait être un moment merveilleux ! Mais la peur me paralyse et m'empêche de m'attendrir... Voilà où j’en suis.

Caroline, maman de bébé Rosalie

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