Qu’est-ce que l’IMG, ou interruption médicale de grossesse ?

Publié par Barbara Benattasse  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse Avec le gynécologue-obstétricien Roger Bessis installé à Paris.

À l’annonce d’une malformation ou d’une maladie grave chez leur futur enfant, certains parents préfèrent recourir à l’interruption médicale de grossesse. Une décision intime et douloureuse. Comment se déroule-t-elle ? Que dit la loi ? Toutes les infos sur l’interruption médicale de grossesse, avec les éclairages du gynécologue-obstétricien, Roger Bessis.

Avec le gynécologue-obstétricien Roger Bessis, installé à Paris.

Environ 7 000 IMG sont réalisées chaque année en France, dans 80 à 90 % des cas, la cause est liée à une maladie du fœtus.

IMG : l’annonce choc

« Les futurs parents se rendent à l’échographie comme à un spectacle. Ils ne s’attendent pas à recevoir une mauvaise nouvelle. Or l’écho sert à "savoir", pas à "voir" ! », insiste le gynécologue obstétricien Roger Bessis. Il arrive qu’à ce rendez-vous, tant attendu par le couple, tout bascule. Une nuque trop épaisse, un membre manquant… Le fœtus ne ressemble pas vraiment au bébé imaginé. S’ensuivent des tas d’examens pour qu’enfin le terrible diagnostic tombe : l’enfant est atteint d’un handicap, d’une maladie incurable ou d’une malformation qui perturbera sa qualité de vie future.

L’interruption médicale de grossesse peut alors être envisagée par les parents. Elle relève d’un choix strictement personnel. D’ailleurs, « ce n’est pas au médecin de la proposer, mais au couple d’amener le sujet », précise le gynécologue-obstétricien.

Dans tous les cas, l’IMG relève de la décision de la femme enceinte, et d’elle seule en cas de désaccord au sein du couple.

Définition : que veut dire IMG ? De quoi s’agit-il ?

L’interruption médicale de grossesse (ou IMG) est un avortement dit thérapeutique. Elle ne sera réalisée que si la grossesse met gravement en danger la santé de la femme enceinte ou si l’enfant à naître est atteint d’une affection particulièrement grave et incurable. Elle peut être pratiquée à tout moment de la grossesse.

Avortement thérapeutique : IMG ou IVG ?

On parlera d’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) lorsque la mère ne désire pas garder l’enfant pour des motivations autres que médicales.

L’IMG est, quant à elle, une intervention fortement recommandée par des professionnels de santé en raison d’un grave problème de santé de la femme encinte ou du bébé.

Loi : la procédure d’autorisation légale pour une interruption médicale de grossesse (IMG)

Si le médecin qui suit la grossesse envisage une IMG, il soumet la demande à une équipe médicale pluridisciplinaire, qui doit donner sa validation.

Lorsque l’IMG est demandée pour la sécurité de la femme enceinte, la demande est examinée par une équipe pluridisciplinaire comprenant au moins quatre personnes, incluant : un médecin qualifié en gynécologie obstétrique, un médecin choisi par la femme enceinte, un psychologue ou un assistant social tenu au secret professionnel, un ou des praticiens spécialisés dans l’affection dont la femme est atteinte.

Si l’enfant à naître souffre d’une affection grave, la patiente est adressée à un Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN). Elle est prise en charge par une équipe médicale composée d’au moins : un médecin gynécologue obstétricien devant exercer son activité dans un établissement de santé, un médecin spécialiste en pédiatrie néonatale, un médecin spécialiste en échographie fœtale ainsi qu’un spécialiste en génétique médicale.

Une fois tous les éléments révélés (échographies, examens complémentaires…), la décision appartiendra à l’équipe pluridisciplinaire. Après concertation, s’il apparaît que le risque est fondé, les professionnels de santé établissent les attestations permettant de pratiquer l’IMG. Dans tous les cas, la femme enceinte doit donner son accord. Elle (seule ou en couple) peut demander à être entendue préalablement par l’équipe ou par certains de ses membres.

Décider d’une interruption de grossesse en France

En France, une femme a le droit d’interrompre sa grossesse pour raison médicale à tout moment. Autant, donc, se laisser le temps de la réflexion. Les futurs parents ont tout intérêt à rencontrer les spécialistes concernés par la pathologie de leur enfant (chirurgien, neuro-pédiatre, psychiatre…) pour imaginer d’éventuelles solutions.

Si le couple choisit, finalement, l’interruption médicale de grossesse, c’est la femme enceinte qui doit formuler une demande auprès d’un centre de diagnostic anténatal pluridisciplinaire. Un groupe d’experts examine le dossier et rend un avis favorable ou défavorable.

Si les médecins s’opposent à l’IMG (cas exceptionnel), il est tout à fait possible de se tourner vers un autre centre de diagnostic.

IMG : prise de médicaments, opération… Comment se déroule l’intervention ?

La patiente se voit d’abord administrer des médicaments pour "arrêter" la grossesse. L’accouchement est ensuite déclenché par injection d’hormones, provoquant les contractions, l’ouverture du col et l’expulsion du fœtus. La mère, pour supporter la douleur, peut bénéficier d’une péridurale.

Cette intervention ne peut avoir lieu que dans un établissement de santé, hôpital public ou clinique privée, où la femme est entourée de professionnels de santé.

Au-delà de 22 semaines d’aménorrhée, le médecin "endort" préalablement l’enfant in utero, en injectant un produit via le cordon ombilical.

 

IMG : quelles sont les règles pour les mineures ?

Si la femme est mineure non émancipée, le consentement de l’une des personnes investies de l’exercice de l’autorité parentale ou du représentant légal est recueilli avant la réalisation de l’interruption volontaire de grossesse pour motif médical mentionnée à l’article L. 2213-1.

Il arrive que la femme mineure non émancipée souhaite garder le secret de cette grossesse. Dans ce cas, le médecin doit s’efforcer d’obtenir le consentement d’une des personnes investies dans l’exercice de l’autorité parentale, ou le représentant légal.

Si la mineure non émancipée ne veut pas effectuer cette démarche ou si le consentement n’est pas obtenu malgré la demande, l’IMG ainsi que les actes médicaux et les soins qui lui sont liés peuvent être pratiqués à la demande de la jeune femme. Dans ce cas précis, elle pourra se faire accompagner par la personne majeure de son choix.

La vie après une IMG

IMG : doit-on faire des obsèques ?

Pour les enfants nés après 22 semaines d’aménorrhée ou pesant plus de 500 g, une déclaration à l’état civil est obligatoire suivie d’une inhumation ou d’une crémation. Le couple doit s’adresser à sa commune pour l’organisation des obsèques.

Une femme ayant subi une IMG peut-elle bénéficier de son congé maternité ?

Si l’interruption médicale de grossesse a lieu avant 22 semaines d’aménorrhée, le médecin peut établir un arrêt de travail. Au-delà de ce délai, la mère pourra bénéficier de son congé maternité et le père, de son congé paternité.

Après un IMG, combien de temps faut-il pour retomber enceinte ?

Cela peut être très rapide, cependant, le plus important est de se sentir prête et d’avoir fait le deuil de cette perte. Un suivi psychologique est d’ailleurs systématiquement proposé à la maman et au couple pour les aider à gérer ce "vide".

 

Oui
il y a 22 jours
Cela pourrait être bien mais, je pense que plus que la parentalité c'est la vie de tous les jours. Apprendre à faire une machine, le ménage, etc. C'ét...
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Photo de profil de Clemence T
36 points
Non
il y a 19 jours
Que l on cesse de rajouter ou creer des cours bidons et que l on donne les moyens aux enseignants d apprendre le français, les mathématiques, l histoi...
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