Protégeant notre futur bébé pendant la grossesse, le liquide amniotique est un liquide clair et stérile. Il lui permet de bouger à sa guise dans le ventre de sa maman, notamment lorsqu’il donne des petits coups, mais aussi d’être protégé de tous les dangers extérieurs. Il l’aide aussi à ne pas avoir froid en maintenant une température constante de 37 °C.
Couleur, quantité, odeur : qu’est-ce que le liquide amniotique ?
Nourri par le placenta, le fœtus flotte dans le liquide amniotique. Ce liquide, composé d’eau à 96 %, le protège et favorise son développement in utero. Dès les premières semaines, la poche des eaux (composée de deux membranes, l’amnios et le chorion) se forme autour du fœtus et se remplit du liquide protecteur. Progressivement, ces membranes s’étirent afin de laisser toute la place au futur bébé.
Le liquide amniotique est fabriqué dans les premiers temps par les membranes du sac amniotique. À partir du 4e mois de grossesse, c’est le futur bébé lui-même qui le sécrète et le renouvelle. En effet, sa peau devient imperméable (processus de kératinisation) et ne laisse donc plus librement passer l’eau. Ce sont ses reins et ses poumons (encore en formation mais capables de fonctionner) qui vont prendre le relais.
A savoir :la couleur du liquide amniotique, mais aussi son aspect et son odeur, sont des informations importantes pour l'équipe médicale. En effet, une couleur teintée (verdâtre, marron…) peut révéler une souffrance fœtale.
Qu’est-ce qui produit le liquide amniotique ? Quand perd-on les eaux ?
Dès lors, la bonne quantité de liquide amniotique est garantie par l’équilibre entre ce que sécrète le fœtus et ce qu’il ingère in utero. Le liquide amniotique sera alors essentiellement composé d’eau puis, au fur et à mesure des semaines de grossesse, de sels minéraux, d’acides aminés, de cellules fœtales et bien sûr, de l’urine de notre futur bébé. Perpétuellement renouvelé, le liquide amniotique est avalé, dégluti puis éliminé en urinant. Le fœtus en absorbe entre 200 et 500 ml par jour. Son volume augmente progressivement pour atteindre en moyenne 600 ml en fin de grossesse.
Au moment de l’accouchement, le liquide amniotique s’écoule normalement dès le début du travail : c’est ce qu’on appelle la rupture de la poche des eaux, ou perte des eaux.
Accouchement : comment savoir si on a perdu les eaux ? Comment se rendre compte qu’on perd les eaux ?
Lors de la grossesse, la femme enceinte peut avoir des sécrétions vaginales importantes, en particulier lors du dernier trimestre. Il est donc difficile de différencier ces pertes vaginales et la rupture de la poche des eaux.
La future maman peut parfois vivre une rupture de la poche des eaux provoquant un important flot d’eau incolore et inodore. Dans ce cas aucun doute, elle a bel et bien perdu les eaux. Cependant, un petit filet d’eau peut s’écouler de manière discontinue lorsque la poche des eaux n’est que fissurée. Pour savoir si on a un véritablement perdu les eaux, on peut placer une protection hygiénique dans son sous-vêtement. Lorsque celle-ci est régulièrement mouillée, sans effort, ni toux, cela signifie que votre poche des eaux s’est rompue. Des contractions utérines peuvent survenir en amont et/ou accompagner la perte des eaux.
Quel est le rôle du liquide amniotique ? Protège-t-il des infections ?
Le liquide amniotique a un rôle protecteur à différents niveaux. Ce liquide clair et limpide peut être comparé à un coussin douillet, qui entoure le bébé. Il le protège ainsi des chocs externes et du froid, en le maintenant à une température constante de 37 degrés. L’eau permet les mouvements actifs du fœtus, indispensables au développement de sa motricité dans le ventre de sa mère. Il favorise également le développement de ses sens en termes de goût, d’odorat et d’audition.
Mais le liquide amniotique a surtout un puissant rôle antibactérien. La plupart des infections ne passent en effet pas à travers le placenta, sauf dans certaines situations extrêmes, lorsque la maman est, par exemple, infectée par la toxoplasmose ou le cytomégalovirus (CMV).
Et si le liquide amniotique est trop abondant ou insuffisant ?
Lors de l’échographie, le/la gynécologue ou la sage-femme évalue le volume de liquide amniotique. Cette estimation lui permet de dire si tout semble normal. Si le professionnel soupçonne une anomalie, observe une diminution des mouvements du fœtus ou une fissure des membranes, il peut décider de mesurer la quantité de liquide.
À noter : toutes les femmes ont à peu près la même quantité de liquide amniotique avant la perte des eaux. En cas d’anomalies, il y a plusieurs explications.
Plusieurs techniques peuvent être utilisées afin d’évaluer un éventuel oligoamnios (diminution de liquide amniotique) ou un hydramnios(excès de liquide amniotique).
L’hydramnios : le liquide amniotique est présent en excès dans la poche des eaux
L’hydramnios est un excès de liquide amniotique. Il peut être plus ou moins rapide selon les causes. Quand il est rapide, il s’accompagne de symptômes tels que des douleurs utérines, des contractions… La cause principale d’un liquide amniotique trop abondant est un diabète gestationnel. Toutefois, les causes sont multiples : prééclampsie, une infection, une anémie, des malformations du fœtus…
Est-ce dangereux d’avoir trop de liquide amniotique ?
Une quantité trop importante de liquide amniotique peut aussi être un signe révélateur de malformations fœtales. Souvent, c’est l’intestin de bébé qui est bouché : il y a un problème au niveau de l’œsophage, qui ne communique pas avec l’estomac. Le bébé ne peut donc pas déglutir correctement et le liquide s’accumule dans la poche des eaux.
Plutôt rare, l’hydramnios présente plusieurs risques : un accouchement prématuré, une rupture prématurée des membranes, une présentation du bébé en siège…
L’oligoamnios : le liquide amniotique est insuffisant et/ou qu’il y a eu perte des eaux
Dans le cas d’un liquide amniotique insuffisant, on parle d’oligoamnios, ce qui correspond généralement à une rupture de la poche des eaux. C’est l’anomalie du liquide amniotique la plus fréquente.
Elle peut arriver à différents moments de la grossesse et provoquer des complications plus ou moins importantes selon le développement du fœtus :
- Un mauvais développement des poumons
- Des anomalies de l’appareil locomoteur
- Une rupture prématurée des membranes et un risque infectieux augmentant les risques d’un accouchement prématuré
L’oligoamnios peut être dû à différentes malformations fœtales (malformation rénale, anomalie chromosomique…), à un diabète gestationnel de la maman, à un trouble du placenta…
