DPI : le témoignage de Laure

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A 27 ans, Laure a eu recours au DPI pour concevoir sa petite fille. Maman épanouie aujourd’hui, elle nous raconte ce long parcours pour donner la vie.

Pourquoi j’ai choisi le diagnostic préimplantatoire (DPI)

J’ai une maladie génétique rare, la neurofibromatose. J’ai la forme la plus légère qui se manifeste  par des taches, et des tumeurs bénignes sur le corps. J’ai toujours su que ce serait compliqué pour avoir un bébé. La caractéristique de cette pathologie, est, qu’enceinte je peux la transmettre à mon bébé et qu’on ne peut pas savoir à quel stade il la contractera. Or c’est une maladie qui peut être très grave et très handicapante. Il était hors de question pour moi de prendre ce risque, et de gâcher la vie de mon futur enfant.

DPI : mon parcours à l’autre bout de la France

Le moment venu de faire un bébé, je me suis renseignée sur le diagnostic préimplantatoire. J’ai rencontré une généticienne à Marseille qui m’a mis en relation avec  un centre à Strasbourg. Il n’y en a que quatre en France qui pratiquent  le DPI, et c’est à Strasbourg qu’ils connaissaient le mieux ma maladie. Nous avons donc traversé la France  avec mon mari et rencontrer des spécialistes afin d’en savoir plus sur cette technique. C’était début 2010.
Le premier gynécologue qui nous a reçus était franchement odieux, sec et pessimiste. J’ai été extrêmement choquée par son attitude. C’était déjà assez difficile de démarrer ce processus,  alors si en plus le personnel médical nous mettait des bâtons dans les roues, nous n’allions pas y arriver. Nous avons ensuite pu rencontrer le professeur Viville, il a été très à l’écoute. Il nous a tout de suite mis en garde, en nous disant qu’il fallait se préparer à ce que ça échoue. Les chances de succès sont très minces. Le psychologue avec qui nous nous sommes entretenus par la suite, nous a aussi sensibilisés à cette éventualité. Tout cela n’a pas entaché notre détermination, nous voulions ce bébé. Les démarches pour faire un diagnostic préimplantatoire sont longues. J’ai retiré un dossier en 2007. Plusieurs commissions  l’ont examiné. Il fallait que les experts reconnaissent que la gravité de ma maladie justifie que je puisse avoir recours au DPI.

DPI : de déroulement de l’implantation

Une fois que notre demande a été acceptée, nous avons passé tout un tas d’examens longs et contraignants.  Le jour J est arrivé. On m’a fait une ponction ovarienne. C’était très douloureux. Je suis retournée à l’hôpital le lundi d’après et j’ai reçu l’implantation. Sur les quatre follicules, il n’y en avait qu’un de sain. Deux semaines plus tard, j’ai fait un test de grossesse, j’étais enceinte. Quand j’ai réalisé, une immense joie m’a aussitôt envahie. C’était indescriptible. Ca avait marché ! Du premier coup, ce qui est très rare, mon médecin m’a même dit : «  vous êtes extrêmement peu fertile mais énormément féconde ».
Ma grossesse s’est ensuite bien déroulée. J’ai aujourd’hui une petite fille de huit mois et à chaque fois que je la regarde je prends conscience de ma chance.

Le diagnostic préimplantatoire : une épreuve difficile malgré tout

Je voudrais dire aux couples qui vont se lancer dans ce protocole, que le diagnostic préimplantatoire  reste une épreuve très difficile  psychologiquement et qu’il faut être bien entouré. Physiquement aussi, on ne vous fait pas de cadeau. Les traitements hormonaux sont pénibles. J’ai pris du poids et les sautes d’humeurs étaient fréquentes. Un examen des trompes m’a particulièrement marqué : l’hystérosalpingographie. On ressent comme une décharge électrique. C’est aussi pour cela que je crois que je ne referais pas de DPI pour mon prochain enfant. Je penche plutôt pour une biopsie du trophoblaste, un examen qui a lieu au début de la grossesse. Il y a 5 ans, personne dans ma région ne pratiquait ce test. Ce n’est plus le cas maintenant.

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