Quelle prise de sang doit être réalisée pendant la grossesse ?

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Si on n’aime pas trop les prises de sang (voire, si c’est carrément la peur panique), il va falloir prendre sur soi lors de la grossesse. Un grand nombre d’examens sanguins nous seront demandés pour s’assurer de notre bonne santé et de celle du futur bébé. On fait le point.

Pour s’assurer que bébé va bien, et nous aussi, un grand nombre d’analyses sanguines sont réalisées au cours de notre grossesse. Des prises de sang facultatives peuvent également être demandées par notre médecin si on a une disposition à telle ou telle pathologie, par exemple du diabète. Sans oublier que, lorsqu’on apprend qu’on est enceinte, on peut déjà réaliser une prise de sang, afin de confirmer le résultat du test de grossesse. Courage donc si vous craignez les piqûres !

Résultat positif au test de grossesse : quel taux de bêta-HCG pour être enceinte ?

Surprise : le test de grossesse est positif ! Qu’on ressente le besoin de confirmer le résultat ou que notre médecin nous le recommande, par exemple en cas de suspicion ou d’antécédent de grossesse extra-utérine ou de fausse couche, on peut effectuer une prise de sang afin de doser l’hormone HCG (Hormone Chorionique Gonadotrope). Celle-ci est sécrétée par le placenta à partir de la nidation de l’embryon dans l’utérus. Durant les premières semaines de grossesse, le taux d’HCG double toutes les 48 heures. Le maximum est atteint vers la dixième semaine d’aménorrhée (12 semaines de grossesse), avant de décroître. Doser l’hormone HCG est ainsi la manière la plus fiable de confirmer qu’on est enceinte.

On peut se rendre directement auprès d’un laboratoire pour réaliser cette prise de sang mais, sans ordonnance, elle ne sera pas remboursée par la Sécurité sociale. L’examen coûte environ 18 euros.

Le dépistage de la rubéole lorsque l’on est enceinte : faut-il être à jeun ou pas ?

La rubéole est une maladie bénigne, mais qui peut être dangereuse pour le fœtus si elle est contractée au cours du premier trimestre de la grossesse. Le seul moyen de savoir si on a une immunité vaccinale suffisante est de faire une prise de sang afin de mesurer son taux d’anticorps antirubéoleux. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour l’effectuer.

Si le test n’est pas concluant, on devra refaire tous les mois cette sérologie pour vérifier qu’on n’a pas été contaminée, jusqu’à la dix-huitième semaine d’aménorrhée. La vaccination contre la rubéole étant interdite pendant la grossesse, il est conseillé de se faire vacciner avant d’être enceinte ou après la naissance.

Enceinte : quand faire une prise de sang pour savoir si on a déjà eu la toxoplasmose ? Où en faire une sans ordonnance ?

Comme pour la rubéole, le dépistage de la toxoplasmose est obligatoire chez les femmes enceintes. Cette infection, si elle est contractée en début de grossesse, est susceptible de provoquer des lésions chez l’enfant, en particulier au niveau du cerveau et de l’œil. Il faut donc réaliser cette prise de sang dès qu’on apprend qu’on est enceinte. Notre médecin nous demandera de toute façon d’effectuer une sérologie de la toxoplasmose.

Si le test est positif, c’est qu’on a été en contact avec la maladie et qu’on est protégée. Dans le cas contraire, une prise de sang doit être pratiquée tous les mois pour contrôler qu’on n’a pas attrapé la maladie, jusqu’à la fin de la grossesse. Il n’existe pas de vaccin contre la toxoplasmose.

Il est possible de se rendre au laboratoire sans ordonnance, mais dans ce cas, l’examen ne sera pas pris en charge par la Sécurité sociale.

Analyse du groupe sanguin et des agglutinines irrégulières sur ordonnance : comment lire le bilan ?

Au début de notre grossesse, notre médecin nous délivrera une ordonnance afin d’effectuer une prise de sang pour vérifier notre groupe sanguin et notre rhésus. La connaissance du rhésus est importante pour déterminer une éventuelle incompatibilité sanguine entre le fœtus et la mère. La recherche des agglutinines irrégulières, c’est-à-dire des anticorps dangereux pour le fœtus, est systématiquement réalisée chez les femmes enceintes qui ont un rhésus négatif. Si la future maman présente un rhésus négatif et le bébé un positif, une injection d’anti-D sera proposée au troisième trimestre de la grossesse et après la naissance.

Le groupe sanguin est, quant à lui, nécessaire dans le cas où une hémorragie importante venait à se déclarer au moment de l’accouchement et que la maman avait besoin d’une transfusion. En l’absence de carte de groupe sanguin, deux prélèvements sont nécessaires.

Anémie : qu’est-ce que la numération formule sanguine (NFS) ?

L’anémie est fréquente chez la femme enceinte au troisième trimestre. C’est pourquoi un examen sanguin, appelé Numération formule sanguine (NFS), est systématiquement prescrit au cours du sixième mois de grossesse. Elle est souvent proposée plus tôt, notamment en cas d’apport alimentaire insuffisant ou du suivi d’un régime particulier. En fonction des résultats, notre médecin nous prescrira éventuellement un complément en fer.

Marqueurs sériques de la trisomie 21 : quel délai pour avoir le résultat ?

Le dépistage précoce de la trisomie 21 a été mis en place en 2010. La principale nouveauté de ce dépistage est qu’il intervient plus tôt dans la grossesse, au cours du premier trimestre (entre la 11e et la 13e semaine d’aménorrhée). Les résultats sont transmis en général une à deux semaines après la prise de sang. Réalisée en une seule fois, elle analyse l’ADN du fœtus circulant dans le sang maternel et combine trois paramètres : l’âge de la mère, des dosages de marqueurs biochimiques et l’échographie (clarté nucale du fœtus). Autre changement : les femmes de 38 ans et plus n’ont plus à faire systématiquement une amniocentèse, elles peuvent bénéficier, dans un premier temps, du dépistage combiné du premier trimestre.

Toute femme enceinte doit être informée de la possibilité de recourir à un dépistage combiné permettant d’évaluer le risque de trisomie 21 pour l’enfant à naître. Le test n’est pas obligatoire, libre à elle de refuser ou d’accepter de faire ce test, mais dans tous les cas, elle doit donner expressément son consentement.

Le dépistage du diabète gestationnel : qui est concernée ?

Si on est à risque de développer un diabète gestationnel, on doit effectuer un examen avec l’absorption de 75 g de sucre en une fois, et trois prises de sang : la première à jeun, la deuxième une heure après la prise de glucose, et la troisième deux heures après.

D’autres prises de sang peuvent être effectuées sur recommandation de votre médecin :

  • une recherche de l’antigène BHs, témoin d’une hépatite B, au 6e mois de grossesse ;
  • un dépistage du VIH 1 et 2 ;
  • un dépistage de la syphilis ;
  • un dépistage du cytomégalovirus (CMV), virus appartenant à la famille de l’herpès et qui est à l’origine d’une infection dangereuse chez la femme enceinte.