Grossesse : à quoi sert le toucher vaginal ?

Publié par Isabelle Hallot  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Lors du suivi de grossesse et pendant l'accouchement, le toucher vaginal est souvent pratiqué chez les femmes enceintes. Cet acte controversé doit cependant nécessiter votre consentement avant d'être réalisé. Mais au fait, à quoi sert-il ? On fait le point. 

Bien avant la vague du #Metoo et du #Payetonuterus, on a toutes été habituées à l’examen du toucher vaginal, pratiqué à chaque visite annuelle chez le gynécologue. Mais disons les choses telles qu'elles sont : le toucher vaginal est un acte invasif, qui concerne une partie du corps très particulière et peut mettre mal à l'aise. 

Toucher vaginal et la loi : les femmes enceintes ont le droit de refuser cet examen

Ce geste médical consiste à explorer l'appareil génital féminin, comme son nom l'indique, par le toucher.

A savoir : depuis la loi Kouchner de 2002, la sage-femme ou la gynécologue qui vous examine doit systématiquement recueillir votre consentement avant de pratiquer un toucher vaginal.  

Par ailleurs, le toucher vaginal systématique ne figure pas dans les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ni de la Haute Autorité de Santé (HAS). Cependant dans certains cas précis, cette pratique peut être indiquée. 

Diagnostic de grossesse : comment se passe un toucher vaginal ?

En pratique, la future maman est allongée sur le dos sur une table d’examen, les cuisses fléchies et les pieds reposant sur les étriers. Après avoir enfilé un doigtier stérile et lubrifié, le médecin ou la sage-femme, introduit deux doigts à l’intérieur du vagin. Il est important de se détendre, car si les muscles sont contractés, l’examen est un peu désagréable. Le praticien va pouvoir apprécier la position du col de l’utérus, son ouverture, sa consistance, sa longueur jusqu'au fond du vagin et vérifier que les ovaires sont normaux.

Douleur : le toucher vaginal est-il douloureux ?

Le toucher vaginal est (et doit être !) pratiqué avec douceur. Il n’est pas spécialement agréable, mais il ne DOIT PAS être douloureux. Si lors de l’examen, vous ressentez une douleur, c’est parfois le signe d’une infection ou d’une complication qui imposera alors d’autres examens. Prévenez immédiatement la personne qui vous ausculte.

Toucher vaginal : début, milieu ou fin de grossesse, quand doit-on le pratiquer ?

Un toucher vaginal pour confirmer la grossesse

La première visite chez le gynécologue permet de confirmer une grossesse. En dehors de la grossesse, on ne peut pas sentir le col de l'utérus. C'est donc un signe plutôt en faveur d'une grossesse en cours si le praticien sent le col de l'utérus lors du toucher vaginal.

Durant cette période unique, le médecin le perçoit très bien : il est de consistance molle, et son volume a augmenté. Le toucher vaginal est, la plupart du temps, pratiqué quasiment à chaque visite prénatale. Quasiment, car s'il était une tradition dans le suivi de grossesse, il n’est aujourd'hui plus recommandé d’en faire systématiquement à chaque consultation.

La Haute Autorité de Santé le préconise surtout chez les futures mamans à risque d’accouchement prématuré. Le médecin va donc questionner la femme enceinte pour rechercher si une menace existe.

Femme enceinte : à quoi sert le toucher vaginal à l’approche de l’accouchement ?

À la palpation, le ventre peut être dur, ce qui témoigne de contractions utérines qu’elle ne perçoit pas forcément. La future maman peut ressentir des douleurs lombaires, ou avoir eu une petite infection. Elle a aussi peut-être déjà accouché prématurément lors de précédentes grossesses.

Tous ces signes nécessitent un examen attentif à la recherche de modifications du col de l’utérus. Normalement, il présente deux orifices (interne et externe) bien fermés, et une longueur d’environ 3,5 cm. Son raccourcissement (on parle d’effacement) ou son ouverture imposent le repos, voire un traitement, afin d’éviter une naissance prématurée. Comme le toucher n’est pas très précis, on lui associe de plus en plus un examen plus performant : l’échographie du col.

Le toucher vaginal permet un pronostic obstétrical

A l'approche de l'accouchement, le toucher vaginal va rechercher les signes de maturation du col, qui indiquent en général que l’accouchement se prépare.

 Il permet de vérifier à quelle hauteur se situe la présentation fœtale (la tête ou le siège) par rapport au bassin. Il peut aussi déceler la présence du bouchon muqueux. Ce mucus se situe entre les deux orifices du col. Quand celui-ci s’entrouvre, le mucus s’évacue.

Dernière vérification : la présence du segment inférieur. Cette zone située entre le corps et le col de l’utérus apparaît en fin de grossesse. Si le médecin la perçoit mince et bien moulée autour de la tête du bébé, c’est un point de plus pour un accouchement imminent.

Toutes ces informations données par le toucher vaginal permettront ainsi au praticien de réaliser une évaluation du score de Bishop, afin de déterminer s'il doit y avoir un déclenchement du travail. 

Accouchement : à quoi sert le toucher vaginal pendant le travail ?

Le jour J, vous y échapperez difficilement, car il est (quasi) indispensable pour suivre la bonne marche du travail. Mais tout dépend des sages-femmes et du déroulement du travail. Dans la plupart des maternités, vous serez examinée, en moyenne, toutes les heures. La sage-femme notera la progression de la dilatation du col, sa position et sa longueur. Le type de présentation (tête, siège) et la position du bébé dans le bassin maternel seront aussi obligatoirement recherchés. Cela conditionne en effet la voie d’accouchement, car certaines présentations sont incompatibles avec une naissance par les voies naturelles. Ne vous étonnez donc pas si l’examen est un peu long !

Quand la poche des eaux nécessite d’être percée, cela se fait aussi lors d’un toucher vaginal, en utilisant une petite pince introduite dans l’orifice du col jusqu’aux membranes amniotiques. Mais rassurez-vous, ce geste n’est pas douloureux. Cependant, il doit se faire avec précaution pour éviter qu’une trop grande quantité de liquide s’évacue trop rapidement.

Y a-t-il des contre-indications à réaliser un toucher vaginal ?

Certaines situations impliquent de limiter les touchers vaginaux ou de s’en abstenir. C’est le cas si la maman perd les eaux prématurément. En effet, des touchers répétés augmentent le risque d’une infection materno-fœtale. On ne les pratiquera donc qu’avec prudence. Si le placenta est placé trop bas, près du col de l’utérus (placenta prævia), des saignements peuvent survenir, le toucher vaginal est alors contre-indiqué, car il risque d’aggraver l’hémorragie.

NDLR : Si vous n'êtes pas à l'aise avec ce geste et que vous ne souhaitez pas de toucher vaginal, parlez-en avec l'équipe avant votre accouchement. Aucun acte ne doit être fait sans votre consentement. C'est la loi.

Oui
il y a 24 jours
Les écrans sont une addiction comme les autres. En abuser c'est consentir à droguer son enfant en le rendant dépendant de la communication virtuelle, ...
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Non
il y a 5 jours
Je leur expliquer le mieux à faire. Le poser pour s’endormir par exemple, ils écoutent des podcast pour s’endormir À l’école ça ne sert à rien...
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