Les échographies peuvent-elles représenter un danger pendant notre grossesse ?

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Marion Bellal

En collaboration avec Roger Bessis (Gynécologue-obstétricien et Président de la Commission Nationale d’Echographie Obstétricale et Fœtale)

Trois échographies sont conseillées dans la surveillance médicale de la grossesse. Mais parfois, selon notre gynéco, on réalise plus d’examens, pour des raisons médicales, ou simplement par plaisir… Existe-t-il un risque pour nous ou notre futur bébé ? Le point.

Les échographies sont souvent attendues avec beaucoup d’excitation par les futurs parents, impatients de pouvoir voir leur futur bébé… Mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit avant tout d’un examen médical, permettant de s’assurer que la grossesse se déroule bien, pour la femme enceinte, comme pour le fœtus. Trois échographies, en moyenne, sont réalisées au cours de la grossesse, afin de s’assurer qu’elle se déroule bien et de pouvoir dépister une éventuelle anomalie.

Est-ce dangereux de faire trop d’échographies lorsqu’on est une femme enceinte ? Pourquoi ?

Si les échographies médicales ne représentent pas de danger, ni pour nous, ni pour notre futur bébé, il est conseillé de ne pas en abuser et de faire preuve de prudence vis-à-vis des échographies dites « de plaisir », à l’instar des échographies en 3D. Le but de ces échographies, qui se démocratisent en France, est d’offrir aux parents un souvenir de la grossesse, en prenant des photos du fœtus.

Celles-ci peuvent être dangereuses car la procédure est différente : au lieu d’être en mouvement quasi perpétuel, on réalise des plans fixes sur des zones très localisées, afin de pouvoir réaliser de belles photographies. Cela entraîne une exposition aux ultrasons de manière répétée sur une seule cible.

En outre, les machines utilisées ne relèvent pas du cadre médical et ne sont pas soumises aux mêmes contrôles de qualité. Il est donc recommandé de se limiter aux échographies médicales.

Pourquoi réalise-t-on seulement 3 échographies pendant la grossesse ?

Les échographies sont à la fois fantasmées et redoutées. Les questions se bousculent dans notre tête à l’approche de l’examen ! À quoi va ressembler mon futur bébé ? Est-il en bonne santé ? Garçon ou fille ?…. Actuellement, il est recommandé de réaliser trois échographies au cours de la grossesse, à des dates très précises : 12, 22 et 32 semaines d’aménorrhée (SA). Chacun de ces examens a un objectif bien défini : mesure de la clarté nucale, examen morphologique, position de fœtus…

La première écho, à 3 mois, au premier trimestre

La première échographie est généralement réalisée entre la 11e et la 13e semaine d’aménorrhée (SA). Elle permet de confirmer la grossesse, de s’assurer que l’embryon est bien positionné dans la cavité utérine et qu’il ne s’agit pas d’une grossesse extra-utérine, et de compter le nombre d’embryons présents. Eh oui, peut-être s’agit-il d’une grossesse gémellaire !

Dans certaines situations, on peut faire une échographie plus tôt, notamment si la grossesse fait suite à une fausse couche ou si le bébé a été conçu dans le cadre d’une assistance médicale à la procréation (AMP).

Découvrir le sexe du fœtus à la deuxième échographie

Une échographie dite morphologique est réalisée ensuite au deuxième trimestre de la grossesse, permettant de dépister d’éventuelles malformations ou anomalies dans le développement du fœtus. Le diamètre et la circonférence de la tête du fœtus sont mesurés, ainsi que le cerveau, les ventricules latéraux, les os du nez… Tous les organes sont inspectés en détail par l’échographiste. Un doppler est effectué afin de mesurer également la vitesse du sang dans le cordon et dans les artères utérines.

Pour les futurs parents qui le souhaitent, c’est aussi l’occasion de découvrir le sexe de leur futur bébé. Si on souhaite garder la surprise, mieux vaut-il l’indiquer à notre médecin au début de l’examen, pour éviter toute gaffe de sa part !

Le contrôle de l’échographie du troisième trimestre

L’échographie du troisième trimestre s’effectue, en moyenne, entre la 31e et la 33e semaine d’aménorrhée. La croissance du fœtus est vérifiée en déterminant ses paramètres biométriques. C’est donc à ce stade que peuvent éventuellement être détectés des retards de croissance intra-utérins ou des macrosomies fœtales. Le cœur du fœtus est écouté avec une attention toute particulière et la localisation du placenta est notée. La quantité de liquide amniotique est relevée aussi.

Quelles sont les limites ? Quand peut-on détecter une anomalie chez le futur bébé ?

Si le suivi classique implique trois échographies, il n’est pas rare que les futures mamans doivent passer plus d’examens, notamment en cas de suspicions de maladies. Certaines grossesses sont aussi considérées comme à risques. Par exemple, si la femme enceinte souffre d’hypertension, de diabète, d’un trouble cardiaque, ou bien si une maladie survient alors qu’elle est enceinte. Une grossesse tardive ou gémellaire nécessite également une surveillance particulière.

Dans toutes ces situations, les femmes sont amenées à faire des échographies plus fréquemment. « Il n’y a pas de nombre conseillé, on s’adapte à la situation », indique le docteur Roger Bessis, gynécologue-obstétricien et président de la Commission Nationale d’Échographie Obstétricale et Fœtale. « Si on observe un petit retard de croissance ou un facteur suspect, on revoit la patiente pour contrôler, c’est normal. »

Quid des petites échographies de routine ?

De nombreux et nombreuses gynécologues ont pris l’habitude de faire des petites échographies de contrôle à chaque visite. En quelques secondes, ils s’assurent que le futur bébé va bien. Ce qui n’est pas, en général, pour déplaire aux futures mamans, rassurées ainsi tous les mois. « À la fin de la consultation, je vérifie la position du bébé et l’activité cardiaque, j’appelle ça un complément d’examen, une visualisation de l’embryon », explique le gynécologue-obstétricien Charles Brami.

Dans la mesure où ce travail facilite le suivi de grossesse, le docteur Roger Bessis n’y est pas opposé. Néanmoins, il précise : « On ne considère pas que ces examens sont des échographies. C’est de l’aide à la clinique avec un échographe. Ce qui est très différent. » En clair : utiliser cet outil ne veut pas dire qu’on fait une échographie. Tout comme se servir d’un stéthoscope ne fait pas de nous un cardiologue ! Au gynécologue de bien informer la future maman qu’il ou elle ne réalise pas là un examen de dépistage prénatal.