L’échographie 3D, à quoi ça sert ?

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Marion Bellal

En collaboration avec Sahar Kaddioui Maalej (Gynécologue-obstétricienne et échographiste)

L’échographie en 3D s’est beaucoup développée depuis quelques années. Cette technique améliore le rendu de l’image échographique, néanmoins elle n’est pas indispensable dans le suivi de la grossesse. On fait le point.

L’échographie pendant la grossesse est toujours un moment d’émotion, d’autant plus lorsque le médecin nous fait découvrir la bouille de notre futur bébé en « vrai ». À notre demande, il reproduit alors, sous nos yeux attendris, des images de notre enfant en 3D. Des clichés magnifiques clameront certains, étranges diront d’autres. Dans tous les cas, la portée émotionnelle de ces images est immense, mais prend souvent le pas sur l’aspect purement médical. C’est pourquoi ces échographies en 3D ne sont, en général, pas prises en charge par la Sécurité sociale, contrairement aux échographies obligatoires de la grossesse.

Pourquoi faire une échographie en 3D pendant la grossesse ?

Trois échographies sont recommandées dans le suivi classique de la grossesse. Elles ont respectivement lieu au premier, deuxième et troisième trimestres et sont réalisées en 2D.

Pour rappel, l’échographie est une technique d’imagerie médicale qui utilise des ondes ultrasonores haute fréquence pour produire des images du futur bébé à l’intérieur de l’utérus. L’objectif des échographies fœtales est de suivre la croissance de votre bébé et de détecter d’éventuelles malformations.

L’échographie en 3D s’est fortement développée ces dernières années. Elle utilise le même principe de fonctionnement et possède les mêmes fonctionnalités que la 2D. L’appareil permet de reconstruire des images volumiques de la zone explorée à partir des ondes ultrasonores réfléchies dans le corps de la maman. Le mode volumique peut permettre d’observer de façon plus précise certaines zones du futur bébé, afin d’affiner un diagnostic. Mais, dans la majorité des cas, le seul but est de donner aux futurs parents un souvenir plus esthétique que les échographies en 2D de ces moments.

Quand se fait l’écho en 3D ? À quel mois ?

Afin d’obtenir un visuel esthétique, il est conseillé de réaliser une échographie en 3D entre la 15e et la 35e semaine de grossesse, soit entre le début du quatrième et celui du neuvième mois de la grossesse.

Quand faire une échographie en 4D ?

Certaines échographies ont la capacité de fournir des images 3D en temps réel. Ce sont les échographies en 4D. Selon Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues, l’examen en 4D est le plus souvent réalisé lors de la deuxième échographie obligatoire de la grossesse. Si cette technique peut se justifier pour une raison médicale (et est alors prise en charge par l’Assurance maladie), elle peut, là aussi, n’être qu’un plaisir, un souvenir pour les futurs parents.

Les indications de l’échographie en 3D

Cette technique améliore incontestablement le rendu échographique en donnant une image en trois dimensions, reproduction (plus ou moins) fidèle du fœtus. La reconstruction en 3D permet de voir avec plus de précisions certains organes. De nombreux professionnels acceptent de montrer ces belles images aux parents qui le souhaitent à la fin de l’examen, à titre de souvenir, mais sans but médical.

Cependant, indique Sahar Kaddioui Maalej, gynécologue-obstétricienne et échographiste, « elle a un intérêt médical très limité dans le suivi de grossesse » et est indiquée dans des cas bien particuliers. « La plupart des anomalies sont dépistées à l’échographie 2D. La 3D est en quelque sorte un palier supplémentaire dans le diagnostic précoce de certaines malformations chez le fœtus », précise-t-elle.

En effet, cette technologie est un moyen de diagnostiquer quelques pathologies du squelette (fente labiale), du crâne ou de la face (dysmorphie faciale). La reconstruction du volume en 3D permet également de voir avec précision les vaisseaux, le cœur et l’appareil génital du fœtus.

Comme pour l’échographie 2D, le spécialiste étale un gel aqueux sur la peau et balaie le ventre avec une sonde. Pour obtenir des images de qualité, le futur bébé doit être dans une bonne position. Ce qui n’est pas toujours évident : le fœtus cache parfois son visage avec ses mains, se colle au placenta ou montre son dos à l’objectif !

Attention aux dangers des échographies pour le plaisir

De plus en plus de cabinets privés proposent des échographies en 3D, à titre de « souvenir ». Les parents qui le souhaitent peuvent repartir avec des photos et même un film de leur futur bébé, après avoir déboursé une somme importante.

Le Collège des gynécologues et obstétriciens français a mis en garde à plusieurs reprises les couples qui seraient tentés par cette expérience. Ces échographies peuvent conduire à une exposition trop longue du fœtus aux ultrasons. Et elles ne sont pas toujours réalisées par des professionnels qui ont été formés à l’échographie fœtale. « On n’est plus dans la médecine, insiste la Dr Kaddioui Maalej. Ces échographies n’ont aucune finalité médicale, contrairement aux trois autres examens recommandés dans le suivi de grossesse. »

Quel est le prix d’une échographie en 3D du futur bébé ?

Si vous demandez à un cabinet privé une échographie en 3D de votre futur enfant, afin de la garder en souvenir, il vous faudra compter entre 80 et 200 euros.