Comment annoncer sa grossesse à son employeur ?

On n’est en droit de révéler notre grossesse quand on le souhaite à notre employeur ou notre employeuse. Il n’y a, en effet, pas de délai légal en France… Bien que la bonne nouvelle finira par se voir ! Autre point qui nous incite à le faire au plus vite : nous ne pouvons pas bénéficier des droits légaux et conventionnels tant que notre patron n’est pas informé de notre état. Pour pouvoir, par exemple, se rendre sans difficultés aux échographies et aux rendez-vous médicaux, mieux vaut donc l’informer rapidement.

Pour ce faire, il est toujours plus agréable de se sentir bien préparée et d’éviter toute situation de stress imprévue, notamment si on travaille dans une grande entreprise et qu’on connaît mal notre employeur. On conseille donc d’avoir répété un petit speech, d’avoir en tête la liste des démarches administratives à effectuer et d’être au point sur la date prévisionnelle du début de notre congé maternité !

La loi ne prévoit pas de délai légal : notre employeur doit simplement être informé avant de partir en congé maternité. En clair, rien ne nous oblige à prévenir notre employeur dès le premier trimestre. Mais dans la pratique, il est vivement conseillé aux femmes enceintes de révéler la grossesse suffisamment tôt, ne serait-ce que pour bénéficier d’éventuels avantages légaux et conventionnels (aménagement de poste ou réduction du temps de travail quotidien, par exemple), ainsi que de la protection contre le licenciement prévue par la loi. Le Code du travail prévoit également des absences autorisées pendant la grossesse afin de se rendre à nos examens médicaux.

Si on en a la possibilité, on annonce notre grossesse verbalement lors d’un rendez-vous avec notre employeur. On lui présente un certificat médical attestant de notre grossesse et on précise la date présumée de notre accouchement, ainsi que les dates de notre congé maternité. On peut aussi faire notre annonce par courrier, de préférence, par lettre recommandée avec accusé de réception.

On évite de coincer son patron entre deux réunions, avant ou après le déjeuner (ce qui n’est pas l’idéal pour nous non plus si on est sujettes aux nausées de grossesse !). Si une mauvaise nouvelle professionnelle vient de tomber, on n’hésite pas non plus à repousser le rendez-vous.

Beaucoup de femmes enceintes attendent la fin du troisième mois avant d’annoncer la grossesse, par peur des risques plus élevés de fausse couche au premier trimestre. Mais rien ne nous oblige à le faire et il est tout à fait possible, si on le souhaite, de partager notre bonheur, nos maux de grossesse et nos inquiétudes avec nos proches dès le premier mois.

Si notre patron ne s’y attend pas, cette grossesse va immédiatement déclencher une foule d’interrogations chez lui : « Et vous vous arrêtez quand ? Combien de temps… Et le congé maternité ? » Alors on révise ses petites fiches la veille pour être au clair sur tous ces points administratifs !

S’excuser d’être enceinte, c’est la dernière des choses à faire ! Si on n’assume pas sa grossesse, qui le fera pour nous ? Chaque année 530 000 bébés naissent de mères qui travaillent, on n’est donc pas une exception. Il y a de grandes chances que notre interlocuteur soit lui aussi parent. Alors on ne s’excuse pas ! On aborde notre grossesse comme un bel événement faisant partie de la vie. D’autant qu’en moyenne, on va partir seulement quatre mois : pas de quoi déstabiliser la vie d’une entreprise… !

Le mauvais calcul, surtout si on connaît mal son employeur ou son employeuse : présenter sa maternité comme un état handicapant. On conseille donc de garder pour soi nos petites misères (et nos grandes joies), ou pour notre collègue préférée. Si un symptôme de la grossesse nous handicape beaucoup, il est possible de voir avec le ou la spécialiste qui suit notre grossesse, sage-femme ou gynécologue, comment soulager notre quotidien, notamment au travail. Dès que notre employeur sera informé de notre grossesse, on pourra par exemple demander un aménagement de notre poste.

Pour annoncer à notre patron qu’on est enceinte, on se montre rassurante, on prouve qu’on a tout prévu et qu’on a très envie de poursuivre notre carrière, encore plus avec ce bébé à venir. Ce n’est bien sûr pas à nous de le faire, mais sachant que les discriminations à la reprise du travail après bébé n’ont malheureusement pas disparu, mieux vaut être claire et déterminée concernant notre motivation et la poursuite de notre carrière. On lui assure donc que, sauf imprévu, on va assurer notre mission jusqu’à notre départ en congé maternité. Et que pour la suite, on mettra tout en œuvre pour que notre remplacement se passe le mieux possible.

Sur le forum de Parents, Isabelle raconte comment elle a annoncé sa grossesse à son employeuse : « Ça tombait plutôt mal… Ma supérieure était, elle aussi, enceinte. J’avais vraiment l’impression que ma grossesse n’arrivait pas au bon moment, moi qui avais tant lutté pour tomber enceinte. En plus, d’après mes calculs, j’allais partir une semaine avant son retour. Après avoir angoissé pendant plusieurs jours, je me suis décidée. Je suis montée voir ma patronne. À peine rentrée dans son bureau, avec cet air confus que je me déteste, j’annonce : « Il faut que je vous dise quelque chose ». « Tu es enceinte », m’a-t-elle répondu du tac au tac. « Euh oui, comment le savez-vous ? » « Tu ne viens pas me voir souvent, alors là, soit tu voulais une augmentation, soit c’était pour m’annoncer ta grossesse, et vu ton sourire… ». Elle m’a embrassée chaleureusement. J’étais soulagée. Je regrette, en revanche, de ne pas avoir été plus claire sur la date de mon congé maternité. Car ensuite, à chaque fois qu’elle rentrait dans le bureau, elle me disait « Tu pars quand, déjà ? ». Pas très agréable… »

De même que pour la future maman, le futur papa ou co-parent n’a pas de délai légal dans lequel annoncer la grossesse de sa conjointe. Il est conseillé de prendre rendez-vous avec l’employeur ou/puis d’envoyer une lettre recommandée afin d’avoir une preuve de l’annonce. Si on souhaite bénéficier du congé paternité, il faut toutefois prévenir l’employeur un mois avant la date prévue de l’accouchement. À noter que depuis le 1er juillet 2021, le congé pour le père ou le second parent est passé de 14 à 28 jours, dont 7 obligatoires.

En outre, pendant la grossesse, si le couple est marié ou pacsé, le deuxième parent a le droit à trois absences rémunérées afin de se rendre aux examens de suivi de grossesse avec la future maman.