Les cosmétiques bio en questions

Publié par Caroline Feufeu  |  Mis à jour le par Avec Anne Ghesquière, responsable du site femininbio.com et coauteur des livres : « achetons de la cosmétique bio » et « le guide des cosmétiques bio ».

À l'ère du "bio partout", les produits biologiques ont aussi envahi le rayon cosmétique. Les crèmes et les soins bio, c'est bien ? Comment les reconnaître ? Qu'est-ce qui change par rapport à un produit de beauté lambda ? Le point.

Les cosmétiques bio, qu’est-ce que c’est ?

Un cosmétique bio contient un maximum d’ingrédients issus du règne végétal (huile de jojoba, d’argan, du karité…) et s’interdit des substances jugées indésirables tels que les parfums, les colorants et les pigments de synthèse, les huiles de silicone… – que l’on retrouve habituellement dans les cosmétiques conventionnels. Les procédés de fabrication sont, de plus, respectueux de l’environnement. Enfin, les animaux ne sont pas utilisés pour les tests produits, ce sont des personnes volontaires qui les expérimentent.

Pourquoi les cosmétiques bio c’est bien ?

Les produits de beauté bio préservent l’environnement et la planète (emballages souvent recyclables, pas de tests sur les animaux, matières premières renouvelables provenant du règne végétal…). De qualité et sains, ces produits sont aussi bons pour la santé et pour la peau. Ils entrent en synergie avec cette dernière, matière vivante. Certains produits entrant dans la composition de cosmétiques conventionnels sont en revanche pointés du doigt : ils pourraient traverser la barrière cutanée. Des études sont en cours…

Comment savoir qu’un cosmétique est bio ?

Pour reconnaître un cosmétique bio, soit vous êtes capable de déchiffrer la liste des ingrédients présente sur les produits de beauté, soit vous faites confiance aux labels, solution bien plus simple. A l’heure actuelle, il existe quatre labels importants (aucun européen) : BDIH (label allemand), Ecocert, CosméBIO et CosmEco, et Nature & Progrès. En pratique, si un produit bio est certifié par un label, cela veut dire qu’il respecte le cahier des charges institué par le label en question.

Existe-t-il un label meilleur qu’un autre ?

Entre les labels français et le label allemand, la différence est que pour les premiers, on parle en terme de pourcentage (par exemple, pour Ecocert les produits certifiés contiennent au minimum 95 % d’ingrédients d’origine naturelle) alors que pour le label BDIH, la règle est que si l’ingrédient est disponible en bio, il faut le prendre en bio. Au final, on arrive à peu près au même résultat. Il n’y aurait donc pas de label meilleur qu’un autre.

Dans un cosmétique bio, peut-il y avoir des produits de  synthèse ?

Théoriquement non ! Mais malheureusement, il est parfois difficile de faire autrement. Ecocert et CosméBIO autorisent ainsi l’utilisation de conservateurs de synthèse qui sont difficiles à reproduire en bio. A noter qu’ils sont utilisés en très faible quantité : la cahier des charges Ecocert autorise 5 % de matières synthétiques dans ses produits.

Est-ce que les cosmétiques bio se conservent bien ?

Il n’y a aucun problème de conservation. Des huiles essentielles sont ainsi employées, et puis côté packaging, les marques de cosmétiques bio proposent le plus souvent possible des flacons à pompe pour éviter le contact avec l’air et avec les doigts. Quant aux délais de péremption, ils sont raisonnables, entre 3 et 6 mois après ouverture généralement.

Les cosmétiques bio sont-ils efficaces ?

L’efficacité au niveau technique varie selon les produits. Les soins de la peau (crèmes, huiles, savon…) sont performants car la plupart contiennent une concentration élevée de principes actifs naturels. En revanche, certains produits sont plus difficiles à reproduire, comme les gels douche, les shampooings, les bains moussants… ce qui ne veut pas dire qu’ils ne lavent pas ! De même, l’efficacité des colorations végétales est plus limitée, dans le sens où elles ne couvrent pas les cheveux blancs.

A-t-on moins d’allergies avec un cosmétique bio ?

Non, pas forcément. Certaines personnes peuvent être allergiques à des huiles essentielles, à des parfums… Certes, à la base, les cosmétiques bio ont été développés notamment pour les personnes qui faisaient des allergies avec les produits classiques. Mais voilà, on peut aussi bien être allergique à des extraits de plantes qu’à un parfum de synthèse. Prudence donc si vous présentez un terrain allergique…

Les cosmétiques bio sont-ils vraiment plus chers ?

Cela dépend des produits. Les crèmes pour le visage et pour le corps ne sont pas forcément plus chères, en tout cas, elles le sont mois que les soins haut de gamme. Par exemple, Thémis propose un Soin de nuit anti-âge à 25,50 euros, Weleda, une crème de jour à l’Iris à 14 euros et Cattier, un Lait hydratant fermeté à moins de 6 euros. En revanche, il est vrai que les shampooings et les gels douche sont en majorité plus coûteux. Pourquoi ? Notamment car la mousse est plus dure à formuler que pour un produit classique. La bonne alternative : le savon, à la fois écologique et économique.

Les cosmétiques bio peuvent-ils être utilisés par les femmes enceintes ?

Ils peuvent être utilisés par les femmes enceintes. Toutefois, il vaut mieux éviter ceux qui contiennent des huiles essentielles de façon très concentrée. L’idéal est d’opter pour les gammes spécifiques femmes enceintes. Les marques telles que Weleda, Dr Hauschka… en proposent. En soin anti-vergetures, on peut appliquer, par exemple, pendant la grossesse l’huile de Rosier Muscat (une huile végétale) ou du beurre de karité.

Les cosmétiques bio s’achètent où ?

On les trouve dans des magasins bio (La Vie claire, Biocoop…) et même dans les pharmacies. A noter que l’enseigne Naturalia a ouvert à Paris trois boutiques de cosmétiques bio, Naturalia Beauté Bio, proposant 60 marques et 1 400 références. Vous pouvez aussi vous en procurer via Internet.

Les cosmétiques bio, juste un phénomène de mode ?

De plus en plus de marques se lancent dans le créneau du bio. Et on les comprend, quand on sait que la croissance des marques de cosmétiques bio se situe entre 20 à 30 % par an. L’Oréal a ainsi racheté Sanoflore et Clarins, Kibio. Elles ont aussi bien intégré le fait qu’un cosmétique même s’il est bio doit procurer un certain plaisir (texture, packaging…). C’est pourquoi, on trouve aujourd’hui des marques aux produits très glamour : Doux Me, Suzanne aux Bains, Clé des Champs, Virginale, Care de Stella McCartney… Les produits de beauté bio ont donc le vent en poupe même s’il manque à l’heure actuelle un consensus au niveau des labels ainsi que de véritables tests d’efficacité.

Sujets associés