Prolapsus : un expert vous répond

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De jeunes mamans aussi sont concernées par le prolapsus, aussi appelé descente d'organes. Vous en entendez très peu parler et pourtant… Un expert répond à toutes les questions que vous vous posez sur cette affection.

Que puis-je faire pour prévenir un prolapsus ?

Pas grand-chose malheureusement… Les moyens de prévention de la descente d'organes restent limités. Les femmes doivent vraiment surveiller leur alimentation, en particulier pendant la grossesse. Accoucher d'un gros bébé (plus de 4 kilos) est un facteur de risque reconnu du prolapsus. Les fumeuses qui toussent à longueur de journée, mais également les femmes qui souffrent de constipation chronique fabriquent aussi un terrain favorable au prolapsus en contractant leur ventre. Cela provoque une surpression des muscles du plancher pelvien. Arrêter la cigarette et prendre soin de ses intestins peuvent donc faire partie des recommandations. En revanche, la rééducation périnéale en postpartum n’a pas vraiment montré son efficacité pour prévenir une chute d’organes. Elle doit toutefois être proposée systématiquement afin d'apprendre aux patientes les manœuvres nécessaires pour une bonne contraction de leurs muscles périnéaux.

Certaines femmes sont-elles prédisposées ?

Dans certaines familles, les femmes, avec l’âge, subissent une altération du collagène présent dans leurs tissus. Cette substance joue un rôle dans l’élasticité des muscles, des tendons, etc. Ils ont alors tendance à se relâcher. Résultat : si votre mère a souffert d’un prolapsus à la ménopause, vous avez plus de risques d’en avoir un.

Un prolapsus est-il immédiat après l’accouchement ou apparaît-il au bout de plusieurs années ?

Les deux ! Chez certaines femmes, les organes descendent au moment de l’accouchement. Mais le relâchement peut survenir plus tard, au moment de la ménopause. A cet âge, les tissus se détendent. Et cela se remarque d’autant plus chez les femmes ayant eu des enfants. Le risque augmente avec le nombre d’accouchements. Nous n’avons pas de chiffres précis en France, mais une étude américaine avait démontré qu’environ 8 % des femmes, même jeunes (20-25 ans), souffraient d’un prolapsus. Après 50 ans, plus d’une femme sur deux est affectée.

Vais-je forcément devenir incontinente avec un prolapsus ?

L’association est, en effet, très fréquente. Certaines femmes connaissent des symptômes plus importants d’incontinence, d’autres de chute d’organes. Il faut, si possible, traiter les deux en même temps. Car vous pouvez soigner votre prolapsus, mais continuer à avoir des fuites !

Avec un prolapsus, dois-je cesser de pratiquer certaines activités ?

Certaines activités peuvent aggraver la chute d’organes. C’est le cas de certains sports comme la course à pied, le tennis… Il faut éviter de « secouer » son ventre.Cela provoque une surpression au niveau des muscles du plancher pelvien.

Un prolapsus peut-il m’empêcher d’avoir des rapports sexuels ?

Un prolapsus atteint véritablement la qualité de vie. Une femme qui en souffre se sent dégradée. C’est pourquoi certaines mettent de côté, à tort, leur libido ! Le blocage est plus souvent psychologique que physique. Mais dans sa forme la plus grave, lorsque les organes s’extériorisent, les rapports sexuels peuvent devenir impossibles.

Puis-je encore avoir des enfants avec un prolapsu ?

La descente d’organes ne rend pas stérile ! Vous pouvez tout à fait tomber à nouveau enceinte, si, bien entendu, votre prolapsus n’empêche pas les rapports sexuels. D’ailleurs, pendant la grossesse, l’utérus remonte au-dessus du petit bassin, au fur et à mesure qu’il grossit pour accueillir le bébé. En revanche, après l’accouchement, les organes redescendent, souvent plus bas qu’avant.
Si vous bénéficiez d’une intervention chirurgicale, on peut vous retirer l’utérus. Voilà pourquoi on demande aux femmes d’avoir autant d’enfants qu’elles le souhaitent avant de se faire opérer.

Je me suis déjà fait opérée d’un prolapsus. Peut-il revenir ?

Oui. C’est d’ailleurs un élément très important à savoir. Malheureusement, la chirurgie peut échouer pour plusieurs raisons : problèmes techniques, mauvaise qualité des tissus, constipation, bronchites chroniques, etc. Pour prévenir une rechute, adoptez une bonne hygiène de vie.