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Prolapsus : un expert vous répond

Publié par La rédaction de PARENTS  |  Mis à jour le par Esther Buitekant

Le prolapsus ne concerne pas que les femmes de plus de 50 ans, la descente d’organes peut également toucher les jeunes mamans. II s’agit d’un sujet encore tabou, dont il est pourtant très important de parler. Un expert répond à toutes les questions que vous vous posez sur cette affection.

Un prolapsus est ce qu’on appelle dans le langage courant une « descente d’organes ». Il s’agit d’une pathologie courante dont la prévalence est estimée entre 30 et 50 % des femmes selon la Haute Autorité de Santé (HAS). Le diagnostic de prolapsus peut être posé lors d’un examen gynécologique.

Descente d’organes : cystocèle, hystérocèle ou rectocèle ?

On distingue différents types de prolapsus : le cystocèle lorsque la vessie s’extériorise dans le vagin, le rectocèle lorsqu’il s’agit du rectum et enfin l’hystérocèle si c’est l’utérus descend dans le vagin.

Quels sont les symptômes d’un prolapsus génital ?

Les symptômes sont variables en fonction du stade du prolapsus : stade 1 (l’organe descend dans le vagin mais on ne le voit pas), stade 2 (l’organe se situe juste avant la vulve), stade 3 (l’organe dépasse de la vulve et s’extériorise). Dans certains cas le prolapsus ne provoque aucun symptôme et il est découvert fortuitement lors d’un examen gynécologique.

Une gêne, une sensation de boule dans le vagin

Les femmes souffrant d’un prolapsus témoignent souvent d’une sensation désagréable de pesanteur dans le vagin. À l’intérieur de celui-ci, une boule est alors nettement palpable. Dans certains cas, à un stade avancé, la boule s’extériorise et affleure au niveau de la culotte.

Des troubles urinaires

Certaines femmes souffrent de problèmes urinaires qui peuvent être assez invalidants : fuites urinaires, infections urinaires, urgenturie (envies présentes d’uriner) etc.

Des troubles sexuels

Le prolapsus peut avoir une incidence sur la vie sexuelle, avec des douleurs ou une gêne pendant les rapports. Dans les cas les plus avancés, les rapports sexuels peuvent être impossibles.

Les troubles digestifs et anorectaux

En cas de rectocèle, les femmes peuvent souffrir de constipation et d’incontinence fécale.

Est-ce qu’un prolapsus fait mal ?

Outre les douleurs lors des rapports sexuels, un prolapsus peut aussi être à l’origine de douleurs lombaires et de douleurs dans le bas-ventre.

Qu’est-ce qui provoque une descente d’organe ? Les facteurs de risques

Différents facteurs jouent un rôle dans l’apparition d’un prolapsus.

L’âge

L’âge est évidemment le facteur de risques numéro 1 de prolapsus. La descente d’organes survient le plus souvent après l’âge de 50 ans. Chez certaines femmes, le prolapsus survient dans les mois qui suivent l’accouchement. Mais le relâchement peut survenir au moment de la ménopause en raison du relâchement des tissus corrélé aux bouleversements hormonaux.

Les accouchements

Le risque de prolapsus augmente avec le nombre de grossesses et d’accouchements, a fortiori en cas de grossesses multiples, rapprochées et lorsque bébé pèse plus de 4kg à la naissance.

L’hérédité

Avec l’âge, certaines femmes subissent une altération du collagène présent dans leurs tissus. Cette substance joue un rôle dans l’élasticité des muscles, des tendons, etc. Ils ont alors tendance à se relâcher. Cela peut être familial et si votre mère a souffert d’un prolapsus à la ménopause, cela augmente alors votre risque d’en avoir un également.

La constipation

Les femmes qui souffrent de constipation chronique ont également un terrain propice à l’apparition d’un prolapsus en raison des efforts de poussée répétés et donc des pressions exercées sur le périnée.

Le surpoids et l’obésité

Les femmes obèses ou présentant un surpoids sont plus à risque de souffrir d’un prolapsus.

Le tabagisme et la toux chronique

Toutes les situations qui favorisent une pression importante sur les organes pelviens augmentent le risque de prolapsus, c’est notamment le cas de la toux chronique.

Avec un prolapsus, dois-je cesser de pratiquer certaines activités ?

Certaines activités sportives peuvent aggraver le prolapsus. C’est notamment le cas des sports à impact ou des sports qui exercent une pression sur le plancher pelvien : course à pied, équitation, basket, zumba, trampoline, corde à sauter etc.

Un prolapsus peut-il m’empêcher d’avoir des rapports sexuels ?

Le prolapsus a un impact considérable sur la qualité de vie et joue également beaucoup sur le moral. Le blocage est plus souvent psychologique que physique. Mais dans sa forme la plus grave, lorsque les organes s’extériorisent, les rapports sexuels peuvent devenir impossibles.

Puis-je encore avoir des enfants avec un prolapsus ?

La descente d’organes n’a aucune incidence sur la fertilitéVous pouvez tout à fait tomber à nouveau enceinte, si, bien entendu, votre prolapsus n’empêche pas les rapports sexuels. D’ailleurs, pendant la grossesse, l’utérus remonte au-dessus du petit bassin, au fur et à mesure qu’il grossit pour accueillir le bébé. En revanche, après l’accouchement, les organes redescendent, souvent plus bas qu’avant.

Traitement : comment corriger un prolapsus ?

La prise en charge du prolapsus repose sur différents volets.

Les règles hygiéno-diététiques

Les conseils varient selon les femmes, mais de manière générale on recommande une perte de poids, le traitement de la constipation chronique, l'arrêt de la cigarette. Il est également conseillé de pratiquer régulièrement une activité physique adaptée.

La rééducation du périnée

Il s'agit d'un point très important de la prise en charge de la descente d'organes. La rééducation périnéale, réalisée avec une sage-femme ou un gynécologue, permet de limiter l'évolution du prolapsus, de renforcer le plancher pelvien mais aussi d'apprendre aux femmes comment ménager leur périnée dans certaines circonstances (efforts de poussée aux toilettes, port de charges lourdes etc.)

Le pessaire

Il s'agit d'un dispositif médical que l'on place dans le vagin et dont l'action est mécanique. Il permet de soulager les symptômes et peut être porté en permanence ou de manière occasionnelle.

L'intervention chirurgicale

Dans certains cas, et si les traitements conservateurs n'ont pas suffi, l'intervention est inévitable. Il existe différentes méthodes, en fonction du stade du prolapsus et de l'âge de la patiente. On peut par exemple réaliser des sutures des ligaments et muscles du bassin en passant par le vagin ou mettre une prothèse (par coelioscopie) afin de maintenir les organes en place. La dernière option consiste à suturer le vagin, mais elle est réservée aux femmes âgées.

Je me suis déjà fait opérer d’un prolapsus. Peut-il revenir ?

Oui. C’est d’ailleurs un élément très important à savoir. Malheureusement, la chirurgie peut échouer pour plusieurs raisons : problèmes techniques, mauvaise qualité des tissus, constipation, bronchites chroniques, etc. Pour prévenir une rechute, adoptez une bonne hygiène de vie.

Un prolapsus peut-il disparaître ?

Un prolapsus peut cesser d’évoluer, en revanche il ne peut pas disparaître. Il est impossible que les organes remontent tout seuls, une prise en charge est donc indispensable.