Tout ce que vous devez savoir sur le prolapsus, ou descente d'organes

Publié par Marion Bellal  |  Mis à jour le par Mélanie Juhel-Goossens

Contrairement aux idées reçues, le prolapsus ne touche pas que les femmes ménopausées. De jeunes mamans aussi sont concernées. Causes, traitements... On vous explique tout.

Vous en entendez très peu parler et pourtant… Un tiers des femmes (et 50 % au-delà de 50 ans) est touché par un prolapsus – ou descente d’organes - au cours de sa vie. Cette pathologie courante, répertoriée en 4 stades selon la gravité (classification de Baden et Walker), peut apparaître à tout âge, notamment après la naissance d’un bébé.

Quelles sont les causes d'un prolapsus après un accouchement ?

Le prolapsus est la chute d’un ou plusieurs organes (vagin, vessie, utérus, rectum, intestin) hors du petit bassin. Le plus souvent, les muscles et les ligaments périnéaux se relâchent après un traumatisme : accouchement trop rapide, utilisation de forceps, passage d’un gros bébé…

Magali, 40 ans, témoigne : « Le lendemain de la naissance de mon fils, lorsque que je me suis levée, j’ai eu la frayeur de ma vie. Quelque chose sortait de moi ! Un médecin est venu m’expliquer que je souffrais de prolapsus assez important. D’après lui, mon périnée manquait de tonus, puisque j’avais passé une bonne partie de ma grossesse allongée. »

En-dehors de l’accouchement, comment arrive un prolapsus chez la femme ?

Si le prolapsus concerne en grande partie des femmes ayant accouché, il n’est pas nécessairement lié à la venue au monde de ses enfants :

  • Il peut arriver des années plus tard, souvent au moment de la ménopause. À cet âge, les tissus perdent de leur élasticité et les organes pâtissent d’un soutien moins efficace.
  • Le mode de vie favorise aussi la survenue d’un prolapsus. La pratique de certains sports (course à pied, tennis…), une toux chronique, ou encore la constipation augmentent les risques car elles entraînent des contractions répétées du plancher pelvien (ensemble des organes du petit bassin).

Bon à savoir : le prolapsus le plus courant s’appelle la cystocèle (plus de 50 % des cas). Il s’agit d’une chute de la paroi vaginale antérieure et de la vessie.

Boule dans le vagin : quels sont les symptômes et signes de la descente d'organe ?

Les femmes souffrant d’un prolapsus parlent d’une impression de « pesanteur » en bas du ventre et aussi de la sensation d'une « boule » dans le vagin.

La descente d’organes ne passe pas inaperçue. Non seulement, vous la ressentez physiquement, mais vous pouvez aussi… la « voir » ! Nefeli, 29 ans, se rappelle : « J’ai eu un choc en regardant avec mon miroir : une espèce de « boule » sortait de mon vagin. J’ai appris plus tard qu’il s’agissait de mon utérus et de ma vessie. »

Au quotidien, le prolapsus constitue une véritable gêne. Difficile de tenir longtemps debout, marcher quelques heures ou encore porter votre enfant sans ressentir vos organes « tomber ». Cette désagréable sensation disparaît en s’allongeant quelques instants.

Le prolapsus s’accompagne parfois d’incontinence urinaire ou anale. À l’inverse, certaines femmes peuvent éprouver des difficultés à uriner ou à évacuer leurs selles.

Que faire en cas de chute d'organes ? Un problème encore tabou

« J'ai 31 ans et l'impression d'avoir un problème de vieille ! Mon prolapsus a bouleversé ma vie intime. Il me rend mal à l’aise… Heureusement, mon mari est moins gêné que moi », confie Elise.

Un sentiment de honte et de peur, partagé par beaucoup de femmes… À tel point que certaines hésitent encore avant de se rendre chez leur gynécologue pour évoquer ce « petit» problème. La médecine peut pourtant aujourd’hui nous aider à retrouver une vie normale face à cette situation.

Heureusement, le tabou qui entoure la descente d’organes s’envole au fil des générations. La preuve : en dix ans, le nombre de consultations a grimpé de 45 %.

Traitement du prolapsus : comment guérir avec de la rééducation périnéale ?

Pour traiter les prolapsus modérés, quelques séances de kiné et le tour est joué !

La rééducation périnéale ne remet pas les organes en place, mais redonne du tonus aux muscles du petit bassin. De quoi effacer cette désagréable sensation de « pesanteur » dans le bas-ventre. En revanche, lorsque les organes ressortent du vagin, la chirurgie reste un passage (presque) obligé.

Chirurgie : comment opérer une descente d'organes ?

Plusieurs traitements chirurgicaux sont envisageables en cas de prolapsus. Cela dépend également de son stade :

  • Dans la plupart des cas, l'intervention consiste à fixer des bandelettes entre les différents organes pour les maintenir. La chirurgie se fait par cœlioscopie (petits trous dans l’abdomen et au niveau du nombril) ou par voie vaginale.
  • Parfois, l'opération nécessitera une hystérectomie (retrait de l’utérus).
  • Dans d’autres cas, une prothèse est mise en place, lors de la chirurgie vaginale. Celle-ci diminue le risque de récidive, mais augmente celui d’infection, fibrose, douleurs lors des rapports sexuels, etc.

Pose d’un pessaire : la solution d'attente en cas de prolapsus

Cette technique, peu utilisée en France, consiste à insérer dans le vagin un cube gonflé ou un anneau - appelé pessaire - pour soutenir les organes qui tombent.

La pose d'un pessaire reste à ce jour un palliatif pour améliorer la qualité de vie de la patiente, en attente d’une intervention chirurgicale.

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