Quelles sont les méthodes naturelles de contraception ?

Publié par Catherine Piraud-Rouet  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Gratuites et non chimiques, les méthodes de contraception naturelles sont souvent plébiscitées par des personnes qui ne veulent pas, ou plus, prendre d’hormones. Des méthodes à la simplicité et à la fiabilité inégales…

Les méthodes de contraception naturelles nécessitent de bien connaître son cycle et/ou de parfaitement maîtriser la technique, mais aussi d’accepter qu’elles ne soient pas efficaces à 100 %. C’est pourquoi elles sont souvent déconseillées par les gynécologues, à moins d’être prêts à envisager une grossesse.

Quel est le meilleur contraceptif naturel ?

Comment faire pour ne pas tomber enceinte, avec la méthode Billings ?

Cette méthode de contraception, mise au point dans les années 1970 par un couple de médecins australiens, visait à être en accord avec les préceptes de la religion chrétienne, qui prohibe tout contraceptif chimique. Le principe : l’observance, tout au long du cycle féminin, des modifications de la glaire sécrétée par le col utérin, laquelle augmente et change de consistance (elle devient filante comme du blanc d’œuf) autour de la période de l’ovulation. La date de la période fertile se situerait donc dès que la glaire deviendrait humide et la fin de la période fertile quatre jours après le dernier jour où la glaire fut filante.

  • Avantages de la méthode : gratuite, sans accessoires ni effets secondaires, simple d’utilisation.

  • Inconvénients : pratiquer Billings demande d’être à l’aise avec son corps et de parfaitement connaître l’aspect de sa propre glaire. De plus, une inflammation vaginale, une application de lubrifiants ou une prise de traitement hormonal peut modifier la glaire. Elle est donc peu fiable.

Comment éviter une grossesse après un rapport non-protégé, grâce à la courbe de température ?

Le principe : après l’ovulation, la sécrétion de progestérone par le corps jaune entraîne une discrète élévation (quelques dixièmes de degrés) de la température corporelle. Ce « plateau thermique » reste constant tant que dure le corps jaune, soit 14 jours, jusqu’à l’arrivée des règles. Le décalage se produisant le lendemain de l’ovulation, la date de celle-ci est déterminée rétrospectivement par le point le plus bas de la courbe de température avant le décalage thermique.

Afin de suivre cette méthode, il faut donc noter sa température (de préférence sur un graphique) dès le 1er jour des règles, qui correspond au 1er jour du cycle. L’ovulation se situe le dernier jour de la température basse (en moyenne aux alentours du 14e jour). À partir de là, la durée d’abstinence varie selon les méthodes et les couples. Elle peut être assez longue, du début des règles jusqu’au 2e jour après la montée de la température, soit 20 jours d’abstinence par mois, ou moins longue quand les rapports sont possibles après trois jours de plateau thermique, et donc limités aux 8 à 10 derniers jours du cycle.

  • Avantages : naturelle, gratuite.

  • Inconvénients : très contraignante. D’abord parce qu’elle limite considérablement les rapports sexuels. Ensuite parce que la température doit être prise tous les matins avant le lever, avec le même thermomètre et selon la même méthode (rectale ou axillaire). Et ce, durant plusieurs cycles de suite, afin de repérer la régularité. Cette méthode est peu fiable, du fait qu’une foule de facteurs (santé, mode de vie, etc.) peuvent modifier la température du corps. L’Organisation mondiale de la santé qu’il y a en moyenne 25 % d’échecs ! De ce fait, elle est rarement utilisée seule.

C’est quoi la méthode sympto-thermique ?

Mise au point dans les années cinquante par un médecin autrichien, cette méthode multi-critères combine Billings, prise de température et auto-observation des modifications du col de l’utérus. Au cours du cycle féminin, le col évolue en effet de façon très nette. En dehors des règles et de la période d’ovulation, il est placé bas dans le vagin, incliné, dur comme du cartilage et fermé : on ne peut y passer que le petit bout du doigt. En période d’ovulation, il se ramollit, il est haut, droit (non incliné), ouvert (on peut y glisser le doigt) et humide. Une fois l’ovulation passée, le col se referme, redevient sec, pour s’entrouvrir à nouveau juste avant les règles.

Ces observations peuvent encore être corrélées avec celles d’autres signaux annexes du corps : douleur localisée sur un côté du bassin, tension au niveau des seins, légère prise de poids, saignements, variations de la libido… L’abstinence est à respecter tout le temps que durent ces symptômes.

  • Avantages : elle peut être très utile à celles qui ont du mal avec les températures ou qui manquent de glaires. Selon l’OMS, le taux d’échec de cette méthode, lorsqu’elle est bien appliquée, ne dépasse pas les 2 %.
  • Inconvénients : sa complexité. Quelques mois de pratique sont souvent nécessaires avant de réussir à bien faire la différence entre un col fertile et un col non fertile. Parfois aussi, le col est placé si haut qu’on ne peut l’atteindre.

La méthode du calendrier ou méthode Ogino : calculer le cycle féminin

Cette méthode tient son nom de celui du médecin japonais qui l’a mise au point dans les années trente. Les Italiens, eux, l’appelaient la méthode « Oggi, no » (« pas aujourd’hui »). Basée sur l’observation de la longueur des derniers cycles, elle calcule la période fertile de la manière suivante : premier jour de la période fertile = 10 + longueur du cycle le plus court observé au cours des 12 derniers cycles - 28. Dernier jour de la période fertile = 17 + longueur du cycle le plus long - 28.

Par exemple, si votre cycle le plus court est de 26 jours et le plus long de 30, votre période fertile devrait débuter au 8e jour et s’achever au 12e. La méthode est fondée sur la probabilité que l’ovulation se produit vers le 14e jour si le cycle est de 28 jours. Afin d’éviter de procréer, le couple doit s’abstenir d’avoir des rapports cinq jours avant l’ovulation et jusqu’à deux jours après.

  • Avantages de la méthode : simple, gratuite et accessible.

  • Ses inconvénients : elle ne convient qu’aux cycles réguliers. Sans compter que de nombreux facteurs – voyage, contrariété, problème de santé – peuvent perturber le rythme menstruel. Par conséquent, selon l’OMS, elle débouche sur une grossesse dans 9 % des cas !

Que choisir comme contraception après un accouchement ?

La Méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée, également appelée méthode MAMA, a été popularisée à partir de 1995 par l’OMS, l’UNICEF et le FHI (Family Health International). Elle est basée sur l’utilisation de l’infertilité lactationnelle. Selon la Leche League, elle peut être utilisée pendant les 6 premiers mois suivant la naissance par les mères, à trois conditions : allaiter exclusivement ; le faire à la demande et avec des tétées fréquentes ; ne pas avoir eu son retour de couches (pas de règles depuis l’accouchement). Il faut que le nourrisson soit nourri au sein jusqu’à 5 ou 6 fois par jour car, si la succion du sein diminue, une ovulation peut se produire.

  • Avantages de la méthode : gratuite et accessible.

  • Ses inconvénients : les conditions contraignantes et imprévisibles à respecter absolument pour que la méthode fonctionne.

Le système avec appareillage : une alternative à la pilule et aux hormones

Cette pratique utilise des appareils qui permettent de déterminer la période d’ovulation. On mesure, par exemple, à l’aide d’un mini-lecteur informatique, la quantité d’hormones fabriquées par les ovaires à l’aide d’une bandelette plongée dans les urines du matin. Le lecteur montre si la journée est « sûre » (lumière verte) ou « à risque » (lumière rouge), c’est-à-dire à proximité d’une ovulation.

Certains de ces appareils sont en vente en pharmacie, en grande surface ou sur Internet.

  • Avantages de la méthode : simple et accessible.

  • Ses inconvénients : elle ne convient à tous les cycles féminins (notamment pour la contraception d’une adolescente, par exemple, dont les hormones sont encore chamboulées). Ces systèmes sont chers. Les préservatifs restent moins coûteux et plus fiables.

La méthode du retrait pour éviter de tomber enceinte

Le partenaire masculin se retire du vagin de sa partenaire avant d’avoir éjaculé. Lorsque l’éjaculation n’a pas lieu dans le vagin (ni juste à l’entrée), cela amoindrit les risques de grossesse. Néanmoins, cette technique nécessite de la part de la femme une grande confiance envers son partenaire et, de la part de l’homme, une excellente connaissance des signes au moment de l’éjaculation. De plus, les premières gouttes de sperme contiennent de nombreux spermatozoïdes. Elles sortent parfois sans que l’homme ne s’en rende compte : il s’agit du liquide pré-éjaculatoire. Ce dernier contient des spermatozoïdes en nombre suffisant pour féconder l’ovocyte et donc aboutir à une grossesse.

  • Avantages de la méthode : simple et gratuite.

  • Ses inconvénients : l’éjaculation est un réflexe, donc difficile à contrôler. Cette méthode nécessite un contrôle et une parfaite connaissance de sa propre éjaculation.

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Oui
il y a 22 jours
Il me traumatise, même. Beaucoup de gens ne veulent pas le reconnaître, et pourtant c'est un devoir de le dire. Parce que depuis des décennies, l'é...
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Lire 3 arguments Oui
Photo de profil de Clemence T
36 points
Non
il y a 2 mois
Non cela ne me choque pas. Il faut arrêter de jouer les "précieuses ridicules"! C est une expression TRÈS maladroite mais qui exprime très bien son id...
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