Méthodes contraceptives : quelles sont les plus efficaces ?

Publié par Marion Bellal  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Pilule, implant, patch, anneau, stérilet, méthodes naturelles... Quels sont les taux d'efficacité de chacune ? On vous dit tout sur les méthodes contraceptives.

Nous avons accès en France à de nombreux moyens de contraception. En fonction de ses besoins, de ses envies, de ses pathologies, mais aussi de l'efficacité de la méthode, chacune et chacun peut trouver la contraception qui lui convient !

Quels sont les moyens de contraception les plus utilisés en France ?

Selon une enquête réalisée par Santé publique France du 8 janvier au 1er août 2016 auprès de plus de 4 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, concernées par la contraception, non-ménopausées, non-stériles, non-enceintes et qui ont des rapports sexuels hétérosexuels sans vouloir avoir des enfants, la pilule reste à 36,5 % le moyen de contraception le plus utilisé. À l'échelle mondiale, elle n'est que le 3ème, derrière la stérilisation et le stérilet.

La pilule : un moyen de contraception à l'efficacité redoutable

La pilule est une méthode contraceptive hormonale efficace à 99,5 % lorsqu’elle est prise régulièrement (et seulement 96 % en "efficacité pratique", dans les conditions de la vraie vie (où on peut avoir eu des vomissements, etc). Il faut commencer le premier jour des règles, puis prendre un comprimé une fois par jour à heure fixe, jusqu’à la fin de la plaquette.

La protection s’interrompt si l’oubli excède 12 heures pour les pilules œstroprogestatives (appelées aussi pilules combinées) et à peine 3 heures pour les pilules progestatives (microdosées). À l’arrêt, l’ovulation peut redémarrer immédiatement, vous pouvez donc mettre en route une grossesse assez rapidement. La pilule est délivrée sur ordonnance et peut être remboursée par la Sécurité sociale, selon le modèle prescrit. Depuis le 1er janvier 2022, certaines pilules sont remboursées à 100 % pour les femmes de moins de 25 ans. 

Le stérilet ou dispositif intra-utérin (DIU) : quel type choisir ?

Le stérilet ou DIU (pour "Dispositif intra utérin") est efficace à 99 %, dès la pose pour le stérilet au cuivre et deux jours après pour le stérilet hormonal. Le médecin l’insère dans l’utérus pour une durée de cinq à dix ans lorsque c’est un modèle en cuivre, et de cinq ans pour le stérilet à la progestérone. Selon que l'on souhaite qu'il n'y ait pas ou qu'il y ait des hormones, on peut choisir soit un stérilet en cuivre, soit un hormonal. Ce dernier réduit la durée et l'intensité des règles, voire les supprime, ce qui peut être indiqué en cas de règles très douloureuses ou d'endométriose par exemple. Depuis 2010, la vente de stérilet au cuivre a doublé.

Par le passé, le stérilet était déconseillé aux femmes n’ayant jamais eu d’enfant. Ce n'est plus le cas désormais. Une jeune fille nullipare (n'ayant jamais eu d'enfant) peut choisir un stérilet comme premier moyen de contraception. Cela n'affecte en rien sa fertilité future. Le port de certains stérilets peut entraîner des règles plus abondantes ou plus douloureuses, mais ne gêne pas les rapports sexuels. Il peut être enlevé par un médecin dès que la femme le désire, et perd alors immédiatement toute efficacité. Le stérilet est délivré sur ordonnance et est remboursé en partie par l'Assurance maladie. Depuis le 1er janvier 2022, il est entièrement pris en charge par la Sécurité sociale pour les femmes de moins de 25 ans.

Le patch : une mécanique différente de contraception pour la femme

Lors de la première utilisation, le patch se colle sur le bas du ventre ou sur une fesse, le premier jour des règles. Il se change une fois par semaine, à jour fixe. Au bout de trois semaines, on l'enlève. Des saignements (fausses règles) apparaissent. Vous restez protégée d’une grossesse non désirée même pendant cette période d’arrêt. Le patch a un taux d'efficacité théorique de 99,7 % mais en pratique, en prenant en considération les oublis et erreurs d'utilisation, son efficacité se situe en moyenne à 91 %.

Chaque nouveau patch doit êtreappliqué à un endroit différent du précédent, mais jamais près des seins. On le pose sur une peau propre, sèche et sans pilosité. Il s’obtient sur ordonnance et n’est pas remboursé par la Sécurité sociale. Une boite de trois patchs coûte environ 15 euros.

L’implant contraceptif : efficace 3 ans

L’implant contraceptif est un bâtonnet cylindrique de 4 cm de long et 2 mm de diamètre. Il est inséré sous la peau d’un bras par un ou une médecin sous anesthésie locale et peut rester en place pendant trois ans. Son efficacité est estimée à 99,9 % mais des médicaments peuvent interférer avec l'action des hormones, notamment des traitements contre l'épilepsie, la tuberculose ou encore la dépression. Il peut être retiré par un ou une médecin dès que la femme le désire et n’a plus d’effet dès son retrait. L’implant est délivré sur ordonnance, remboursé à 65 % par la Sécurité sociale et coûte environ 100 euros. Depuis le 1er janvier 2022, il est remboursé à 100 % pour les femmes de moins de 25 ans.

L’anneau vaginal : définition

Un anneau vaginal d'environ 5 cm peut être placé comme contraceptif par la femme elle-même, comme un tampon, au fond du vagin. Il reste en place pendant trois semaines. On le retire la 4è semaine, lors de laquelle arrivent les règles, avant de le remettre la semaine suivante. Durant la semaine d'arrêt, on est toujours protégée. Son efficacité est de 99,7 %.

L’avantage de l’anneau vaginal est de diffuser de très faibles doses d’hormones. Il est donc aussi efficace que la pilule, mais provoque moins d’effets secondaires. Il s’obtient sur ordonnance, coute environ 16 euros par mois et n’est pas remboursé par la Sécurité sociale.

Le diaphragme et la cape cervicale

Le diaphragme et la cape cervicale sont en latex ou en silicone. On les utilise en association avec une crème spermicide pour une meilleure efficacité. Ils se placent au niveau du col de l’utérus, avant les rapports sexuels, et doivent être laissés au minimum 8 heures après. Ils empêchent ainsi l’ascension des spermatozoïdes par le col de l’utérus, tandis que le spermicide les détruit.

Leur utilisation nécessite une démonstration par un ou une gynécologue. On peut se les procurer sur commande en pharmacie et certains modèles peuvent être utilisés plusieurs fois. Efficaces à 94% s'ils sont utilisés de manière systématique, leur efficacité retombe à 88 % en raison des erreurs lors de l'installation ou de sa manipulation. La prudence s'impose donc si vous manquez d'habitude ! De plus, la cape cervicale est moins efficace chez les femmes ayant déjà été enceintes.

Non ou peu remboursés par la Sécurité sociale, le diaphragme coûte 45 euros et la cape cervicale 60 euros.

Les spermicides : quelles sont les différentes méthodes ?

Les spermicides sont des substances chimiques qui détruisent les spermatozoïdes. On les trouve sous forme de gel, d’ovule ou d’éponge. Il est recommandé de les utiliser en association avec une méthode dite "barrière" comme le préservatif (masculin ou féminin), le diaphragme ou la cape cervicale. Ils doivent être introduits dans le vagin juste avant le rapport sexuel.

Il faut appliquer une nouvelle dose avant chaque nouveau rapport. L’éponge peut aussi être insérée plusieurs heures auparavant et rester en place 24 heures. Les spermicides sont disponibles sans ordonnance et ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Le taux d'échec est relativement important, entre 18 et 29 %.

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Les préservatifs masculins et féminins

Les préservatifs sont les seuls moyens de contraception qui protègent des maladies sexuellement transmissibles (MST) et du sida. Ils s’utilisent au moment du rapport sexuel. Le modèle féminin peut être placé dans les heures qui précèdent alors que le masculin est placé sur le sexe en érection juste avant la pénétration. Parfaitement utilisé, il est efficace à 98 %, mais il chute à seulement 85 %, voire 79 % pour le féminin, en raison du risque de déchirure ou de mauvaise utilisation.

Pour l’enlever correctement, sans risque de fécondation, avant la fin de l’érection, il faut retenir le préservatif à la base du pénis, puis faire un nœud et le jeter à la poubelle. Il faut toujours vérifier que le préservatif porte le label CE, et ne jamais en superposer deux, car le frottement de l’un sur l’autre accentue les risques de rupture. Le modèle féminin comme masculin existe en polyuréthane. Il convient donc particulièrement aux personnes allergiques au latex.

Les préservatifs sont disponibles un peu partout sans ordonnance et ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.

Les progestatifs injectables : attention aux autres médicaments

Un progestatif de synthèse est injecté par une piqûre intramusculaire tous les trois mois. Il protège pendant 12 semaines, empêchant une grossesse. Les injections doivent être faites à intervalles réguliers par un médecin, une infirmière ou une sage-femme. Efficaces à 99%, ces injections peuvent perdre en efficacité si on prend d'autres médicaments, notamment des anti-épileptiques.

Les progestatifs injectables sont conseillés pour les femmes qui ne peuvent pas prendre d'autres méthodes contraceptives et déconseillées pour les très jeunes femmes, car elles réduisent le taux normal des oestrogènes ("hormones féminines naturelles"). Les injections sont délivrées en pharmacie sur ordonnance. Chaque dose coûte entre 3 et 4 euros, remboursée à 65% par l’Assurance Maladie.

Les méthodes de stérilisation à visée contraceptive

Vous avez le droit de demander à votre gynécologue de recourir à une stérilisation à visée contraceptive. L'intervention peut être réalisée chez des personnes majeures, de sexe féminin ou masculin. Il est nécessaire d'attendre 4 mois après la première consultation afin de faire mûrir cette décision, puis de confirmer sa volonté de subir cette intervention par écrit. L'intervention est remboursée à 80 % par la Sécurité sociale.

Quelles sont les contraceptions d'urgence les plus utilisées ?

En cas d'oubli de pilule, lorsqu'un préservatif se déchire... Il est possible de prendre une contraception d'urgence, la plus utilisée étant la pilule du lendemain. Un dispositif intra-utérin au cuivre peut aussi empêcher la fécondation par effet toxique et prévenir l'implantation d'un ovule fécondé. Mais que ce soit la pilule du lendemain ou le dispositif intra-utérin, la contraception d'urgence ne provoque pas l'interruption d'une grossesse. Elle est donc utile uniquement jusqu'à 5 jours maximum à la suite du rapport à risque.

Que choisir comme méthode naturelle de contraception ?

Les méthodes naturelles de contraception visent à éviter d'avoir des rapports sexuels fécondants pendant une période donnée. Parmi les méthodes naturelles, il existe la méthode MaMa (contraception par l'allaitement maternel), Billings (observation de la glaire cervicale), Ogino, le retrait ou la prise de températures.

Attention, toutes ces méthodes connaissent un taux d'efficacité bien plus bas, que les autres, avec 25 % d'échecs. Ces méthodes ne sont par conséquent pas conseillées par les gynécologues, à moins que la personne ne soit prête à envisager une grossesse.