La pilule et ses différentes générations

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Depuis le scandale en France des pilules de troisième et quatrième générations, de nombreuses femmes n’ont plus confiance dans ce moyen de contraception. Quelles sont les différences entre chaque génération de pilule ? Quels sont les risques ? Le point.

Différentes générations de pilules sont commercialisées en France : deuxième, troisième et quatrième. Les pilules de première génération ne sont, en effet, plus commercialisées en France. Leurs indications de prescription sont différentes, ainsi que leurs potentiels effets secondaires. Si la pilule qui nous est prescrite ne nous convient pas, mieux vaut en parler le plus vite possible avec notre gynécologue ou notre sage-femme.

Fin 2012, le scandale des pilules de 3e et 4e générations a inquiété - à raison - de nombreuses femmes, qui ont eu peur de déclencher une embolie pulmonaire en raison de la prise de leur contraception. Depuis, les gynécologues privilégient la prescription de pilules de 1ère et 2e générations, sauf indication contraire, et seulement deux années après le scandale, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait déclaré que les hospitalisations pour embolie pulmonaire de femmes en âge de procréer avaient ainsi diminué de 11 %.

Pilule contraceptive : progestative ou œstroprogestative

La pilule est la principale méthode de contraception des Françaises. Les contraceptifs oraux combinés (COC) appelés pilules œstroprogestatives ou encore pilules combinées sont les plus utilisés. Ils contiennent à la fois un œstrogène et un progestatif. L’œstrogène le plus souvent utilisé est l’éthinylestradiol (dérivé de l’œstradiol). Certaines pilules ne contiennent pas d’œstrogène et sont appelées progestatives.

C’est le type de progestatif qui détermine la génération de la pilule. En 2020, en France, plus de 35 millions de plaquettes de contraceptifs oraux combinés (COC), toutes générations confondues, ont été vendues, selon les données de l’ANSM (source 1).

À noter : depuis 2012, toutes les pilules de 2e génération sont remboursées, ce qui n’est pas le cas de celles de 3e et 4e générations. La prise en charge par l’Assurance maladie est de 100 % pour les femmes de moins de 26 ans et de 65 % pour celles qui ont plus de 26 ans.

La pilule de 1ère génération : quelle pilule est la plus forte ?

Les pilules de 1ère génération, commercialisées dans les années 1960, contenaient un fort dosage en œstrogène. Cette hormone était à l’origine de nombreux effets secondaires : gonflement des seins, nausées, migraines, troubles vasculaires… Depuis le 15 novembre 2016 et l’arrêt de la commercialisation de la pilule nommée Triella, plus aucune pilule de première génération n’est commercialisée en France.

Qu’est-ce qu’une pilule de 2eme génération ? Quelle est la plus prescrite en France ?

Les pilules de 2ème génération sont commercialisées depuis 1973. Ces pilules contiennent comme progestatif du lévonorgestrel ou du norgestrel. L’utilisation de ces hormones a permis de faire baisser les taux d’éthinylestradiol et, ainsi, de diminuer les effets secondaires dont souffraient de nombreuses femmes. En 2020, en France, 86 % des femmes qui recourent aux contraceptifs oraux combinés prennent une pilule de 2ème génération (source 2).

C’est quoi une pilule de 3eme ou 4eme génération ? À quoi ça sert ?

Les effets secondaires des pilules de 3eme génération

De nouvelles pilules ont fait leur apparition en 1984. Les contraceptifs de 3ème génération contiennent différents types de progestatifs : le désogestrel, le gestodène ou le norgestimate. La particularité de ces pilules est qu’elles sont moins dosées en œstradiol, de façon à limiter encore davantage les désagréments, tels que l’acné, la prise de poids, ou encore le cholestérol.

De plus, les chercheurs avaient observé qu’une trop forte concentration de cette hormone pouvait favoriser un risque de thrombose veineuse. Pour autant, les thromboses artérielles (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde…) ont été plus nombreuses avec la prise de pilules de 3ème ou 4ème générations que de 2ème génération. À la suite de cette constatation, les pilules de 3ème génération ont été prescrites bien moins souvent, notamment en première intention (pour une première prise de contraception). Elles ne sont plus prescrites que pour remédier à un problème spécifique, parfois parallèle au mode de contraception (à l’instar d’une lutte contre de l’acné).

Risques et efficacité des pilules de 4eme génération

En 2001, les pilules de 4ème génération ont été mises sur le marché. Elles contiennent de nouveaux progestatifs (drospirénone, chlormadinone, diénogest, nomégestrol). À la suite du scandale, commencé fin 2012, concernant les pilules de 3ème et 4ème générations, de nombreuses études ont, en effet, démontré qu’elles faisaient courir un risque d’accident thromboembolique deux fois plus élevé que les pilules de 2ème génération. Ce sont les progestatifs qui sont en cause.

Le risque d’accident thromboembolique veineux est un effet indésirable connu de la prise d’une pilule, rare, mais grave. Selon les données du ministère de la Santé (source 3), il concerne, par an :

  • 0,5 à 1 cas pour 10 000 femmes non-utilisatrices de pilules ;
  • 2 cas pour 10 000 femmes utilisatrices de COC à base de lévonorgestrel (2ème génération) ;
  • 3 à 4 cas pour 10 000 femmes utilisatrices de COC à base de désogestrel ou de gestodène (3ème génération) ou à base de drospirénone.

Le risque de thrombose artérielle (accident vasculaire cérébral ou infarctus du myocarde) est en revanche le même, quelle que soit la génération de la pilule contraceptive prise. Il augmente toutefois en cas de consommation de tabac, de diabète, d’hypertension, d’obésité ou encore de cholestérol.

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