Forceps pendant l'accouchement : quand faut-il y avoir recours ?

Publié par Isabelle Hallot  |  Mis à jour le par Mélanie Juhel-Goossens

Au moment de l'expulsion, il faut parfois aider le bébé à naître. Et avoir recours à des instruments aux noms barbares : forceps, ventouses, spatules. Le point sur l'utilisation du forceps lors d'un accouchement.

Forceps, ventouses, spatules... Ces instruments aux noms inquiétants peuvent se révéler indispensables pour aider notre bébé à venir au monde. 

Accouchement à l'aide de forceps : dans quels cas ?

Le médecin peut utiliser des instruments, et notamment les forceps, dans plusieurs cas :

  • lorsque les efforts de poussées sont insuffisants ou si la maman est trop fatiguée ;
  • quand la poussée est contre-indiquée : c’est le cas si la mère a des problèmes cardiaques graves ou souffre d’une forte myopie.

Mais les forceps sont surtout employés en cas de souffrance du bébé, lorsque des modifications de son rythme cardiaque apparaissent au monitoring. L'enfant doit alors sortir au plus vite et a besoin d’être guidé.

Le médecin peut aussi décider d’activer la naissance grâce à l'utilisation d'instruments si la tête ne progresse plus dans le bassin maternel ou n’est pas bien orientée.

Quand les forceps ou la ventouse sont-ils utilisés pendant l'accouchement ?

Ce n’est qu’à la fin de l’accouchement, au moment de la phase d'expulsion, dernière étape de l’accouchement, que le médecin peut décider d’utiliser les forceps (ou la ventouse).

Il doit auparavant s’assurer que :

  • la tête du bébé est bien engagée dans le bassin de la mère ;
  • la dilatation du col de l'utérus est complète (10 cm) ;
  • la poche des eaux est rompue.

Forceps : comment procède l'obstétricien ?

Sachez que même si vous accouchez avec une sage-femme, c’est l’obstétricien qui décidera d’avoir recours aux instruments et qui les utilisera. Concernant l'utilisation de forceps :

  • Le médecin, entre deux contractions, introduit l’une après l’autre les branches du forceps.
  • Il pose les branches délicatement de chaque côté de la tête de l'enfant.
  • Lorsqu’une contraction survient, il vous demande de pousser tout en tirant doucement sur le forceps pour faire descendre la tête du bébé.
  • Quand la tête est suffisamment basse, il retire le forceps et termine l’accouchement naturellement.

Quelques mots sur les autres instruments les plus courants :

  • Les spatules : elles s’utilisent comme le forceps. La seule différence est que les branches du forceps sont réunies et articulées entre elles, alors que celles des spatules sont indépendantes.
  • La ventouse : le médecin place une petite cupule en plastique sur la tête du bébé. Cette ventouse est maintenue en place grâce à un système d’aspiration. Quand une contraction arrive, l’obstétricien exerce une traction douce sur le manche de la ventouse pour aider la descente de la tête.

La péridurale favorise-t-elle l’utilisation des instruments ?

Pendant longtemps, on a pensé que la péridurale enlevait toute sensation dans le bas du corps, que la maman ne pouvait plus bien pousser et avait donc besoin d’être aidée.

D'une part, cette théorie n’a jamais été démontrée scientifiquement. D'autre part, aujourd’hui, le dosage de la péridurale est mieux adapté, permettant aux mères de participer activement pendant la phase de poussée.

Le risque que la péridurale entraîne l'utilisation d'instruments, et plus spécifiquement de forceps, en est donc d'autant plus diminué.

Est-ce que les forceps font mal ? Le point sur la douleur

En théorie, non, les forceps ne doivent pas vous faire mal. 

En effet, les forceps sont utilisés sous anesthésie :

  • Le plus souvent, vous êtes déjà sous péridurale. Si besoin, l’anesthésiste ré-injecte une petite dose de produit pour que l’intervention soit complètement indolore.
  • Dans le cas contraire, vous seriez anesthésiée, soit en anesthésie locale ou en générale, en fonction de l’urgence de la situation.

Le bébé risque-t-il d'être plus marqué ?

Il arrive de temps en temps que le forceps laisse des marques rouges sur les tempes du bébé. Pas de panique : elles disparaîtront en quelques jours.

Bon à savoir : la ventouse, quant à elle, peut provoquer un petit hématome (bleu) au niveau du cuir chevelu de l’enfant. Certaines maternités conseillent de voir un ostéopathe après une « naissance instrumentale ».

L’épisiotomie est-elle systématique lors de l’utilisation des instruments ?

L'épisiotomie n'est pas systématique si des instruments doivent être utilisés. Si le périnée de la maman est souple, le médecin peut éviter l'épisiotomie.

Bon à savoir : statistiquement, l'épisiotomie est moins fréquente avec la ventouse, qu’avec des forceps ou des spatules.

Et si le recours aux instruments ne marche pas ?

Il arrive parfois que, malgré les forceps, la tête du bébé ne descende pas suffisamment. Dans ce cas, le médecin n’insistera pas et penchera en faveur d'une naissance par césarienne.

Séquelles et soins particuliers après un accouchement sous forceps

La conséquence principale du forceps est qu'il distend davantage le périnée et pour le remuscler, la rééducation périnéale sera incontournable. Votre médecin vous prescrira des séances lors de votre visite postnatale.

Dans l’immédiat, si vous avez eu une épisiotomie :

  • La sage-femme passera chaque jour pour vérifier sa bonne cicatrisation.
  • La cicatrice peut être douloureuse durant un temps : si nécessaire, des antalgiques vous seront prescrits.
  • Vous pouvez aussi utiliser une bouée, qui vous évitera de trop appuyer sur l’épisiotomie lorsque vous êtes en position assise.

Vous avez envie d’en parler entre parents ? De donner votre avis, d’apporter votre témoignage ? On se retrouve sur https://forum.parents.fr

Sujets associés