La délivrance (ou expulsion du placenta) : tout ce qu'il faut savoir

Publié par Isabelle Hallot  |  Mis à jour le

Bébé vient de naître, mais l’accouchement n’est pas terminé pour autant. Après 9 mois de bons et loyaux services, le placenta doit être expulsé. C’est la délivrance, une étape cruciale qui a lieu sous haute surveillance. Focus.

La délivrance, c'est-à-dire l’expulsion du placenta après la naissance du bébé, suit un timing bien précis, en 3 phases.

Les étapes de la délivrance

La première étape permet au placenta de se décoller de la paroi utérine. Elle débute après la sortie du nouveau-né, par une période de repos d’environ 15 minutes au cours de laquelle l’utérus se rétracte. Cela provoque la formation d’un hématome (poche de sang) derrière le placenta, qui permet d’amorcer son expulsion.

Commence alors la phase active, avec des contractions utérines qui finalisent le détachement placentaire. Pas de panique, ces contractions n’ont rien à voir avec celles de l’accouchement et on ne les sentira pas si on est sous péridurale. Pour s’assurer du décollement placentaire, la sage-femme met sa paume sur la partie basse de l'utérus, à travers la paroi de l’abdomen. Puis elle le fait doucement remonter vers l’ombilic. Si le placenta est décollé, le cordon qui pend à la vulve ne remonte pas. Le placenta peut alors, sous l’effet des contractions et de son propre poids, migrer à travers la filière génitale avant d'être expulsé.

Son expulsion est dans la majorité des cas aidée par la sage-femme. La manœuvre consiste à accompagner la sortie du placenta en exerçant d’une main une légère traction sur le cordon et, de l’autre main, à amener le fond de l’utérus vers le bas. Le placenta arrive, puis est recueilli pour être examiné.
Après l’évacuation complète du placenta, l’utérus se contracte au maximum pour fermer les vaisseaux de la zone placentaire, puis, très vite, les mécanismes de la coagulation se mettent en place pour stopper les saignements. Cette dernière phase, l’hémostase, termine le processus. Toutefois, cela ne s’arrête pas tout à fait là ! On est surveillée en salle de naissance durant 2 heures pour contrôler notre pouls, notre tension, mais aussi la rétraction utérine et les saignements.

Délivrance : quand ça ne se passe pas comme prévu...

Un défaut de contractilité de l’utérus, mais aussi une mauvaise insertion du placenta ou une altération de la muqueuse utérine peuvent être responsables d’une rétention du placenta. Cette complication peut avoir des conséquences graves. La principale étant la survenue d’une hémorragie au cours de la délivrance, voire dans les 24 heures suivant la naissance.
 

La rétention peut être complète quand le placenta ne s’est toujours pas décollé de l’utérus, une demi-heure après la naissance. Elle peut aussi être partielle et, dans ce cas, un risque infectieux s’ajoute au risque hémorragique. C’est ce qui arrive lorsqu’un morceau de placenta reste collé à l’utérus et empêche sa rétraction. C’est pourquoi la sage-femme vérifie systématiquement qu’il est bien entier en examinant ses différentes faces.
Le traitement d’un non décollement placentaire consiste à aller chercher le placenta manuellement, c’est ce qu’on appelle une délivrance artificielle. De même, si un bout de placenta est resté dans l’utérus, le médecin doit aller le retirer à la main, on parle alors de révision utérine.

Quand l’utérus ne réagit plus

Une hémorragie de la délivrance peut aussi se produire si l’utérus ne se contracte pas suffisamment après l’expulsion du placenta. Cela peut survenir s’il a été trop distendu durant la grossesse, s’il a été épuisé par un travail prolongé ou soumis à de trop fortes doses d’ocytocine (hormone qui stimule les contractions utérines).

Pour prévenir cette complication et booster le décollement placentaire, il est recommandé d’injecter à toutes les mamans de l’ocytocine en intra-veineux, soit au moment du dégagement de l’épaule du bébé (on parle alors de délivrance dirigée), soit après l’expulsion du placenta. Mais rien de tel qu’un massage de l’utérus quand ce dernier s’avère fragile. On l’effectue après la délivrance pour renforcer les contractions.

Oui
il y a 28 jours
Il me traumatise, même. Beaucoup de gens ne veulent pas le reconnaître, et pourtant c'est un devoir de le dire. Parce que depuis des décennies, l'é...
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Photo de profil de Clemence T
37 points
Non
il y a 2 mois
Non cela ne me choque pas. Il faut arrêter de jouer les "précieuses ridicules"! C est une expression TRÈS maladroite mais qui exprime très bien son id...
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