Le monitoring durant la grossesse, comment ça marche ?

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Pendant l’accouchement, les battements cardiaques de votre bébé et vos contractions sont contrôlés grâce au monitoring. Zoom sur cet examen indispensable.

On connaît bien le monitoring, ou cardiotocographe externe, pour son rôle de surveillance cardiaque du bébé pendant l’accouchement… Mais on connaît moins le rôle qu’il peut jouer dans la surveillance de la grossesse.

Définition : le monitoring (ou cardiotocographe), pour contrôler la santé de bébé et les contractions de la femme enceinte

Le monitoring enregistre en continu le rythme des battements cardiaques du fœtus grâce à un capteur à ultrasons posé sur le bas-ventre de la maman.

Quand faire un monitoring durant la grossesse ?

Il peut être utilisé tout au long de la grossesse en cas de complications (diabète gestationnel, dysfonctionnement du placenta, hypertension, menace d’accouchement prématuré) ou en fin de grossesse (à partir de 39 semaines d’aménorrhée) pour surveiller l’apparition des contractions de travail et analyser le rythme cardiaque du fœtus.

Mais le plus souvent, vous découvrez son existence le jour de l’accouchement. En effet, à votre arrivée à la maternité, vous êtes très rapidement placée sous monitoring. Deux capteurs retenus par une ceinture et reliés à un appareil de la taille d’un ordinateur sont posés sur votre bas-ventre. Le premier capte les battements du cœur du bébé, le second enregistre l’intensité et la régularité des contractions utérines même si elles ne sont pas douloureuses. Les données sont retranscrites en temps réel sur papier.

Suivre les battements du cœur de bébé : le monitoring en pratique

Ne vous inquiétez pas si parfois une lumière rouge s’allume ou si une sonnerie retentit, cela signifie juste que le signal est perdu. Ces alarmes sont faites pour avertir la sage-femme que l’enregistrement ne fonctionne pas. Les capteurs peuvent en effet bouger si vous faites trop de mouvements ou si le bébé change de position. Normalement, le monitoring reste en continu jusqu’à la naissance de votre bébé.

Dans certaines maternités, il existe des enregistreurs sans fil. Les capteurs sont toujours posés sur votre ventre, mais l’enregistrement émet un signal vers un appareil qui se trouve en salle de naissance ou dans le bureau des sages-femmes. Vous êtes ainsi plus libre de vos mouvements et vous pouvez vous déplacer pendant la phase de dilatation.

Par ailleurs, en cas de grossesse à bas risque, vous pouvez demander que le monitoring soit installé par intermittence. C’est cependant à l’équipe médicale de décider si ce choix ne présente pas de risques.

Le monitoring, pour prévenir et anticiper la souffrance fœtale pendant la grossesse

Le monitoring permet d’évaluer le comportement de votre bébé in utero et de contrôler qu’il supporte bien les contractions. La bande d’enregistrement du moniteur montre des oscillations plus ou moins importantes. Ne vous inquiétez pas, c’est tout à fait normal : les pulsations cardiaques varient naturellement selon les contractions. Quand votre bébé dort, le rythme est moins soutenu. En général, la sage-femme baisse le son des pulsations car cette écoute peut parfois être stressante.

Rythme cardiaque du fœtus : comment lire un monitoring ?

Le rythme cardiaque fœtal de base est dit normal entre 110 et 160 battements par minute (BPM). La tachycardie est définie comme un rythme supérieur à 160 battements par minute pendant plus de 10 minutes. La bradycardie se caractérise, quant à elle, par un rythme inférieur à 110 battements par minute pendant plus de 10 minutes. Tous les bébés n’ont pas le même rythme, mais si l’enregistrement montre des anomalies (ralentissement des battements cardiaques pendant les contractions, faibles variations…), cela peut être le signe d’une souffrance fœtale. L’équipe médicale va alors intervenir rapidement, et pratiquer le plus souvent une césarienne en urgence.

Accouchement : est-il obligatoire d’avoir une surveillance en continu avec un monitoring ?

Si la majorité des maternités utilisent le monitoring en continu pour l’accouchement, certaines privilégient, lorsque cela est possible, l’auscultation intermittente ou monitoring par intermittence (par stéthoscope ou Doppler) pour son côté moins anxiogène.

La sage-femme ou le médecin en charge de la grossesse ne sera pas en mesure de réaliser cette technique en cas de pathologie maternelle ou ­fœtale, ni de péridurale, ni de perfusion d’ocytocine (prévue pour accélérer le travail), car ces dernières peuvent, parfois avoir une incidence sur le rythme cardiaque fœtal.

L’auscultation intermittente demande également la disponibilité continue d’une sage-femme tout au long de l’accouchement, ce qui n’est pas toujours pos­sible.

De plus, selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF), "l’enregistrement continu par le monitoring durant la phase de travail divise par deux le risque de convulsions néonatales et est plus précis que la surveillance discontinue pour la détection du manque d’oxygène du fœtus".

Accouchement : qu’est-ce qu’un monitoring fœtal interne ?

En cas de doute, on peut pratiquer un monitoring fœtal interne. Cette technique consiste à fixer une petite électrode sur le cuir chevelu du bébé pour détecter les impulsions électriques de son cœur.

Réaliser la technique du PH au Scalp

On peut également pratiquer une analyse de sang fœtal avec la technique du pH au scalp. Une petite électrode est introduite par le col de l’utérus afin de récolter une goutte de sang sur le crâne du bébé. La souffrance fœtale entraîne une modification de l’acidité du sang. Un pH normal se situe autour de 7,25 à 7,40, si le pH est plus bas que cela, on parlera d’acidose et il y aura un risque d’asphyxie et une intervention médicale s’imposera. Le médecin prendra alors la décision de faire sortir l’enfant rapidement, soit par les voies naturelles, à l’aide d’instruments (forceps, ventouse), soit par césarienne.

Qu’est-ce que l’oxymétrie de pouls fœtal ?

Cette méthode de surveillance du bébé est utilisée en deuxième intention après le monitoring. Le spécialiste envoie une petite lumière rouge sur la joue du bébé, à l’aide d’un capteur glissé par le col de l’utérus. Plus le sang est pauvre en oxygène, plus il absorbe la lumière. En analysant l’absorption de ce rayon lumineux, on en déduit la concentration en oxygène dans le sang du bébé.

Cette méthode est cependant de moins en moins utilisée en France car elle n’a pas permis de réduire le taux de césariennes.

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il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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