Péridurale : quelles sont les contre-indications ?

Publié par Isabelle Hallot  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

La majorité des naissances se déroulent actuellement sous péridurale. Une consultation avec l’anesthésiste est prévue au huitième mois de grossesse afin d’informer la future maman, prescrire une prise de sang pour un bilan sanguin et déceler d’éventuelles contre-indications. On fait le point sur ces situations particulières.

Accouchement et douleurs : en quoi consiste la péridurale ?

Il s'agit d'une technique de réduction de la douleur durant l'accouchement. Elle va engourdir les nerfs et désensibiliser une zone du corps, ce qui entraînera, des contractions beaucoup moins douloureuses.

L'anesthésiste injectera le produit via un tube de très petit diamètre appelé un cathéter qui sera implanté entre deux vertèbres. Le produit analgésique sera directement au contact des membranes qui entourent la moelle épinière, dans la partie la plus basse de la colonne vertébrale.

Il met en général dix minutes à agir. Dans certaines maternités, les futures mamans auront la possibilité de doser la quantité de produit analgésique sous l'œil attentif des sages-femmes.

Péridurale : quels sont ses inconvénients ?

La péridurale est souvent très attendue par les femmes enceintes durant l'accouchement. Elle peut cependant avoir quelques inconvénients. Parmi ceux-ci :

  • sa tendance à prolonger l’accouchement, voire à réduire les contractions de l’utérus (selon le mélange anesthésique utilisé) et qui peut nécessiter une injection d’ocytocine (l’hormone qui déclenche les contractions de l’utérus) ou l’utilisation de forceps afin d'aider à faire sortir le bébé.
  • des difficultés à bouger les jambes ainsi que des tremblements ;
  • des difficultés à uriner nécessitant la pose d’une sonde urinaire ;
  • une baisse de la pression artérielle voire des sensations de vertige ;
  • des maux de tête après l’accouchement ;
  • une douleur au niveau du point de ponction (de pose du cathéter) persistant quelques jours

Pourquoi ne pas prendre la péridurale ? Quelles sont les contre-indications ?

Un trouble de la coagulation

Si les mécanismes qui permettent au sang de coaguler sont perturbés, cela risque d’entraîner un saignement. Le danger, c’est qu’un hématome se crée et comprime les petites racines nerveuses situées dans l’espace péridural, provoquant une paralysie. Cela peut survenir si la future maman souffre d’une maladie congénitale affectant la coagulation, suit un traitement anticoagulant pour éviter une phlébite, ou dont le taux de plaquettes (éléments du sang intervenant dans la coagulation) a chuté. Ce dernier cas se manifeste parfois dans les pré-éclampsies sévères.

Une possible infection

Quand la future maman présente une plaie cutanée, un abcès ou des boutons au niveau de la région lombaire, les microbes risquent de se propager, par le point de piqûre, dans le liquide céphalo-rachidien. Les complications peuvent être graves comme une méningite par exemple. Même chose en cas de fièvre supérieure à 38°. C’est la raison pour laquelle, on contrôle systématiquement la température maternelle à l’entrée en salle de naissance.

Un problème neurologique

Une maladie ou une tumeur neurologique importante peuvent dans certains cas contre-indiquer une péridurale. En général, le souci est connu avant l’accouchement et la décision ou non de la poser se décide avec le neurologue, l'obstétricien et l’anesthésiste. Elle dépend bien sûr de la gravité et des conséquences éventuelles du trouble.

Un risque d’allergie

Les allergies aux produits (anesthésiques locaux, morphiniques) utilisés lors d’une péridurale sont extrêmement rares. Toutefois, elles peuvent être graves pour la maman. C’est pourquoi les futures mères doivent signaler au médecin anesthésiste toutes leurs allergies, même légères.

Une malformation du dos

Un dos bien droit, c'est la garantie d’une pose de la péridurale facile et sans souci. Mais, si la maman a été opérée ou souffre d’une scoliose importante, le geste technique devient plus compliqué. Généralement, l’anesthésiste dévie un peu pour trouver l’endroit le plus favorable et parvient à la mettre en place. Pour éviter une surprise de dernière minute, un examen soigneux de votre dos à la consultation est indispensable.

Un tatouage mal placé

Attention, si vous avez décidé de vous faire tatouer dans le bas du dos, vous risquez de devoir vous passer de péridurale ! Pas de panique si vous en arborez un tout petit et discret, mais s’il est gigantesque, et juste au niveau de la zone de piqûre, ce n’est pas gagné. La raison ? De l’encre risque de migrer dans le liquide céphalo-rachidien et provoquer des complications neurologiques. C’est plus une question de prudence, car à l’heure actuelle ce n’est jamais arrivé.

Quand est-il trop tard pour la péridurale ?

La péridurale peut être posée même lorsqu'il y a une dilatation complète du col. Il arrive cependant que l'équipe médicale en charge de l'accouchement considère qu'il est trop imminent pour la poser. Cela empêcherait la future maman de ressentir les contractions et ainsi de pousser quand il le faut.

Le moment opportun pour la poser est lorsque le col est dilaté à 3 ou 4 cm afin que la patiente puisse s'habituer à ses effets avant l'accouchement.

Voir aussi notre article : Quelles alternatives à la péridurale ?

Oui
il y a 20 jours
Il me traumatise, même. Beaucoup de gens ne veulent pas le reconnaître, et pourtant c'est un devoir de le dire. Parce que depuis des décennies, l'é...
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Photo de profil de Clemence T
36 points
Non
il y a 2 mois
Non cela ne me choque pas. Il faut arrêter de jouer les "précieuses ridicules"! C est une expression TRÈS maladroite mais qui exprime très bien son id...
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