Peut-on avoir un accouchement par voie basse après une césarienne ?

Publié par Joséphine Argence  |  Mis à jour le Avec Luka Velemir, gynécologue-obstétricien à Nice, spécialisé en chirurgie.

Après une première naissance par césarienne, de nombreuses mamans espèrent accoucher par voie basse de leur prochain enfant. Et c’est tout à fait possible ! Le point avec Luka Velemir, gynécologue-obstétricien.

La césarienne est une chirurgie consistant à extraire un bébé du ventre de sa mère sans passer par les voies naturelles. Lors de l’accouchement, l’obstétricien incise, à l’horizontale, entre 9 et 10 centimètres, de l’abdomen au pubis de la femme enceinte, qui est sous anesthésie. Il écarte ensuite les couches musculaires pour atteindre l’utérus et en extraire le bébé. Le médecin retire ensuite le placenta, puis recoud les tissus.

En fonction de l’état du bébé et de la mère, il peut être décidé de pratiquer une césarienne. Cette intervention peut même être planifiée avant que le travail ne débute, afin de protéger la femme enceinte et le fœtus. Au cours de l’accouchement, l’obstétricien peut également réaliser une césarienne d’urgence ou semi-urgente, en raison de complications.

Grossesse : peut-on accoucher par voie basse après une césarienne ?

Contrairement à une idée largement répandue, ce n’est pas parce que l’on a accouché par césarienne pour notre premier bébé que ça sera pareil pour les prochains. Les chiffres le prouvent : 50 % des femmes qui ont eu une césarienne se voient offrir une tentative de voie naturelle pour leur deuxième accouchement. Et pour les trois quarts d’entre elles, ça marche !

Il est vrai qu’autrefois, les médecins avaient l’habitude de systématiquement pratiquer une césarienne aux mamans qui en avaient déjà eu une.

Femme enceinte et accouchement par voie basse : quelles sont les complications possibles en lien avec l’utérus cicatriciel ?

Question de précaution : dès lors que l’utérus a été incisé, il y a un risque de rupture utérine. Pendant le travail, la cicatrice utérine peut en effet céder sous l’ampleur des contractions. D’autant plus que les fibres élastiques de la peau sont beaucoup moins souples sur cette zone. La rupture de l’utérus provoque une hémorragie et les conséquences pour le bébé, privé de son apport en oxygène, peuvent être irréversibles. Néanmoins, cette complication est extrêmement rare (0,5 %).

Aujourd’hui, si ce n’est pas une raison médicale permanente (bassin trop étroit, hypertension…) qui a justifié la première césarienne, il n’y a aucune raison de ne pas tenter la voie basse la fois suivante. Cette question sera notamment abordée avec votre médecin au cours de la consultation du 8e mois.

Accoucher par voie basse après une césarienne : les 4 facteurs de réussite

  • Vous n’avez eu qu’une seule césarienne.
    Un accouchement par voie basse est alors tout à fait envisageable.
  • Le travail a démarré spontanément.
    Dans ce cas, le risque de rupture utérine est de 0,5 % alors qu’il est doublé si l’accouchement est déclenché. Mais là encore, pas de panique, tout dépend du produit qui est utilisé. Selon le Collège national des gynécologues-obstétriciens, les prostaglandines, tout comme le misoprostol sont associées à une augmentation significative du risque de rupture utérine. En revanche, une utilisation prudente de l’ocytocine est possible.
  • La première césarienne date de plus d’un an.
    Il faut laisser le temps à l’utérus de bien cicatriser. L’idéal est de démarrer une grossesse au moins un an après le dernier accouchement.
  • Vous avez déjà accouché par voie naturelle
    Votre premier bébé, par exemple, est né par voie basse et le second par césarienne.

Accouchement par voie basse après une première césarienne : quels sont les risques ?

Un accouchement par voie basse après une césarienne est étroitement surveillé en raison du risque de rupture utérine. Cette complication se manifeste par différentes anomalies pendant le travail : une altération du rythme cardiaque, des saignements, la présence de fortes douleurs dans le bas-ventre malgré la péridurale. Des contractions moins amples, plus irrégulières doivent également attirer l’attention.

Dans certaines maternités, on utilise la tocométrie interne pour surveiller l’intensité des contractions. Cette technique consiste à placer des capteurs dans l’utérus afin de mesurer les contractions. Si malgré ces précautions, une rupture utérine survient, il faut pratiquer une césarienne en urgence, endiguer l’hémorragie, puis réparer la plaie.

Comment se passe une deuxième césarienne ?

On parle de césarienne itérative lorsque cette intervention a déjà été pratiquée chez une femme enceinte au cours de sa précédente grossesse. Cette seconde césarienne se déroule comme la première. La femme enceinte est placée sous anesthésie. Une incision est réalisée de son abdomen à son pubis. Les couches musculaires sont ensuite écartées, afin d’atteindre l’utérus et d’extraire le bébé.

Après 2 césariennes, peut-on accoucher naturellement ?

Un accouchement par voie basse est possible lorsque l’utérus est uni-cicatriciel, ce qui signifie que la femme enceinte n’a subi qu’une seule césarienne. Cependant, s’il est bi-cicatriciel, c’est-à-dire que la maman a déjà vécu deux césariennes, toutes les prochaines naissances se dérouleront par césarienne.

Il faut savoir qu’après deux césariennes, le taux de complications augmente considérablement. Que l’on tente un accouchement par voie basse ou que l’on pratique une césarienne, le risque est équivalent : rupture utérine d’un côté, hémorragie de l’autre. Généralement, les médecins préfèrent recourir à la césarienne.

Peut-on avoir un accouchement par voie basse après une césarienne lorsque l’on attend des jumeaux ?

En cas de grossesse gémellaire, une future maman peut se demander si elle peut accoucher par voie basse, même si elle a déjà eu une première césarienne. La réponse est oui. Selon une étude française dirigée du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2016 à la maternité du CHU de Nancy, « une tentative d’accouchement par voie basse après césarienne, en cas de grossesse gémellaire, est envisageable ».

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont recruté 99 patientes ayant un utérus cicatriciel et une grossesse gémellaire supérieure à 24 semaines d’aménorrhée. Elles ont été divisées en deux groupes : les femmes pouvaient vivre une « césarienne programmée après césarienne » (CPAC) ou une « tentative de voie basse après césarienne » (TVBAC). D’après les résultats, l’accouchement par voie basse après une césarienne ne semble pas augmenter le nombre de complications maternelles ou néonatales.

Oui
il y a 11 jours
En soit c'est pas la phrase qui me gêne malgré qu'on doit partir en guerre à chaque fois. Non ça me gêne car c'est un homme qui parle mais depuis qua...
Lire plus
Lire 2 arguments Oui
Photo de profil de Clemence T
36 points
Non
il y a 29 jours
Non cela ne me choque pas. Il faut arrêter de jouer les "précieuses ridicules"! C est une expression TRÈS maladroite mais qui exprime très bien son id...
Lire plus
Lire 1 arguments Non

Sujets associés