La douleur de l’accouchement, de quoi s’agit-il ?

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Joséphine Argence

Aujourd’hui la majorité des femmes ne souffrent plus lorsqu’elles mettent au monde leur enfant. Grâce à la péridurale, les futures mamans ont la possibilité d’être soulagées et de vivre plus sereinement la naissance. Pourtant cette douleur, que toutes les femmes ne ressentent pas de la même manière, continue d’intriguer. D’où vient-elle ? Comment la diminuer ? Éclairage.

Accouchement : que faire en cas de douleur ?

Quels types de douleurs ressent-on quand on accouche ? Pourquoi certaines femmes mettent-elles au monde leur enfant sans (trop) souffrir et d’autres ont besoin d’une anesthésie en tout début de travail ? Quelle femme enceinte ne s’est pas posée au moins l’une de ces questions. La douleur de l’accouchement, même si on peut aujourd’hui largement la soulager, inquiète toujours les futures mamans. À juste titre : accoucher fait mal, il n’y a pas de doute là-dessus.

À quoi ressemble une contraction ?

Pendant la première partie de l’accouchement, appelée travail ou dilatation, la douleur est provoquée par les contractions utérines qui ouvrent progressivement le col. Cette perception est en général discrète au début, mais plus le travail avance, plus la douleur devient intense. C’est une douleur d’effort, signe que le muscle utérin travaille, et non d’alerte, comme c’est le cas lorsque l'on se brûle ou quand on se donne un coup. Elle est intermittente, c’est-à-dire qu’elle correspond au moment précis où l’utérus se contracte.

Où se situent les contractions utérines ?

La douleur se localise principalement dans le bassin, mais elle peut également irradier dans le dos ou dans les jambes. Logique, car à terme l’utérus est tellement imposant que la moindre stimulation peut avoir des répercussions sur tout le corps.

Quelles sont les sensations associées aux contractions ?

Lorsque la dilatation est complète et que le bébé est descendu dans le bassin, la douleur des contractions est alors dépassée par une envie irrépressible de pousser. Cette sensation est puissante, aiguë et atteint son paroxysme au moment du dégagement de la tête du bébé. À cet instant, l’extension du périnée est totale. Les femmes décrivent une sensation d’écartement, de déchirure, mais extrêmement brève. Contrairement à la phase de dilatation où la femme accueille la contraction, pendant l’expulsion, elle est dans l’action et surpasse ainsi plus facilement la douleur.

Pourquoi l'accouchement fait-il mal ? Comment gérer les contractions ?

La douleur obstétricale de l’accouchement est donc provoquée par des mécanismes anatomiques bien précis, mais elle ne se résume pas qu’à cela. Il est, en effet, bien difficile de savoir comment cette douleur est ressentie car, c’est sa particularité, elle n’est pas perçue de la même façon par toutes les femmes.

Accouchement douloureux : la position de l'enfant peut être un facteur favorisant

Certains facteurs physiologiques comme la position de l’enfant ou la forme de l’utérus peuvent effectivement influencer la perception de la douleur. Dans certains cas, la tête du bébé est orientée de telle manière dans le bassin qu’elle provoque des douleurs lombaires plus difficiles à supporter que les douleurs ordinaires (c’est ce qu’on appelle accoucher par les reins).

Gestion de la douleur pendant le travail : les bienfaits de la marche et du ballon de mobilisation

On peut également très vite accentuer une douleur par une mauvaise posture, c’est pourquoi de plus en plus de maternités encouragent les mères à bouger pendant le travail.

Il est également possible de retrouver un ballon de mobilisation dans une salle d’accouchement. Les exercices réalisés sur cet accessoire permettent notamment de mobiliser le bassin de la future maman et donc de faciliter la descente du bébé. Autre atout du ballon : il atténue les douleurs associées aux contractions et accélère le travail.

Le seuil de tolérance à la douleur varie aussi selon les personnes et dépend de notre histoire personnelle, de notre vécu. Enfin, la perception de la douleur est éminemment liée à la fatigue, à la peur et aux expériences passées.

Est-il possible d'accoucher sans douleur ?

Certaines femmes supportent facilement les contractions, mais d’autres ont mal, très mal et se sentent dépassées, en tout début de travail, alors qu’objectivement, la douleur est à ce stade supportable. Même sous péridurale, des mamans disent ressentir des tensions corporelles ainsi que des tiraillements insupportables. Pourquoi ? La douleur de l’accouchement n’est pas seulement provoquée par l’effort physique, elle dépend également de l’état psychologique de la maman. La péridurale analgésie le corps, mais elle n’agit ni sur le cœur, ni sur l’esprit.

Plus la femme est angoissée, plus elle risque d’avoir mal, c’est mécanique. Tout au long de l’accouchement, l’organisme produit en effet des hormones, les beta-endorphines, qui atténuent la douleur. Mais ces phénomènes physiologiques sont très fragiles, de nombreux éléments peuvent rompre ce processus et empêcher les hormones d’agir. Le stress, la peur et la fatigue en font partie.

Sécurité affective, environnement serein : comment supporter les douleurs d'un accouchement ?

D’où l’importance que la future maman se prépare à la naissance et soit accompagnée le jour J par une sage-femme qui l’écoute et la rassure. La sécurité affective est essentielle dans ce moment exceptionnel qu’est l’accouchement. Si la maman se sent en confiance avec l’équipe qui la prend en charge, alors la douleur sera atténuée. L’environnent joue également un rôle-clé.

Il a été prouvé qu’une lumière intense, des allers et venues perpétuels, la multiplication de touchers vaginaux, l’immobilité de la mère ou encore l’interdiction de s’alimenter étaient perçus comme des agressions qui provoquaient du stress.

L'adrénaline, une hormone sécrétée pendant l'accouchement

On sait par exemple que la douleur utérine augmente la sécrétion d’adrénaline. Cette hormone est bénéfique pendant le travail et également bienvenue avant la naissance, car elle permet à la maman de trouver l’énergie pour expulser le bébé. Mais en cas de stress accru, tant physique que psychique, sa sécrétion augmente.

L’adrénaline se retrouve en excès et tous les phénomènes hormonaux s’inversent. Ce qui risque de perturber la naissance. L’état d’esprit de la future maman, tout comme les conditions dans lesquelles se déroule l’accouchement, jouent donc un rôle primordial dans la gestion de la douleur, que l’on opte pour un accouchement avec ou sans péridurale.

Douleur post-accouchement : qu'est-ce que les tranchées ?

Des contractions de l’utérus peuvent survenir dans les heures ou dans les jours qui suivent l’accouchement. Ce phénomène physiologique est connu sous le nom de « tranchées ». Elles peuvent être présentes à la suite d’un accouchement par voie basse ou d’une césarienne.

Les tranchées ont différents rôles post-accouchement  : 

  • elles referment les vaisseaux sanguins reliés au placenta pour éviter une hémorragie ;
  • elles aident l’utérus à reprendre sa taille d’origine, soit cinq à dix centimètres ;
  • elles éliminent progressivement les éventuels derniers caillots présents dans l’utérus qui peuvent être responsables de saignements et de pertes appelés « lochies ».
     

Comment soigner ces douleurs survenant après l'accouchement ?

Pour atténuer les douleurs liées aux tranchées, les sages-femmes et les gynécologues peuvent prescrire des antispasmodiques ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Il est cependant déconseillé de prendre ces traitements sans un avis médical au préalable

Oui
il y a 27 jours
Il me traumatise, même. Beaucoup de gens ne veulent pas le reconnaître, et pourtant c'est un devoir de le dire. Parce que depuis des décennies, l'é...
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Photo de profil de Clemence T
37 points
Non
il y a 2 mois
Non cela ne me choque pas. Il faut arrêter de jouer les "précieuses ridicules"! C est une expression TRÈS maladroite mais qui exprime très bien son id...
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