Accouchement naturel, tout ce qu’il faut savoir

Publié par Adeline Laffitte  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

Pour nous, c’est une évidence : mettre au monde un bébé, il n’y a rien de plus naturel. Et on n'a pas envie de contrecarrer Mère Nature qui a bien fait les choses. Mais un accouchement naturel ne s'improvise pas. 

L'accouchement naturel est en vogue. De plus en plus de femmes rejettent l'univers médicalisé autour de la naissance et recherchent une approche plus physiologique sans machine, ni instrument.

Un accouchement naturel est une naissance sur laquelle on n’intervient pas d’un point de vue médical. On laisse faire le corps qui connaît spontanément la marche à suivre. En clair, la péridurale, qui est une anesthésie, n’appartient pas au paysage de l’accouchement naturel.

Accoucher naturellement : une préparation est indispensable

Mieux vaut assister aux cours de préparation qui permettent d’en savoir plus sur ce qui se passe lors de l’accouchement. Cela permet de renforcer la confiance en soi face à l’imprévu, en toute sérénité. Inutile de dire que les anxieuses n’ont souvent pas très envie de ce type d’accouchement où trop de choses échappent à leur contrôle ou à celui des médecins.

Gare aux idées fausses sur l'accouchement naturel

Avant de se lancer dans un accouchement naturel, mieux vaut ne pas se faire d’idées fausses, notamment en imaginant un accouchement idéal, doux et sans violence. Un accouchement est comme une aventure physique avec ses hauts et ses bas. Et cela se prépare.

Comment préparer et faire un accouchement naturel : trouver le bon endroit (à la maison, maternité...)

Pour favoriser le bon déroulement de l’accouchement, l’endroit de la naissance est important. Il y a l’option « maison » (Lire le dossier "accoucher à domicile"), « maternité » ou maison de naissance. Dans ce dernier cas, mieux vaut choisir un établissement réputé pour son ouverture aux pratiques alternatives, ou connu pour son écoute particulière des souhaits des femmes. Il faudra alors évoquer avec l’équipe de la maternité notre désir d’accoucher le plus naturellement du monde.

Discuter avec la sage-femme de l'accouchement naturel

Si on est inscrite en maternité, on essaye d’être suivie par une sage-femme en libérale plutôt qu’un médecin. Cette spécialiste de la physiologie, c’est-à-dire de l’accouchement normal, a souvent de nombreuses petites astuces à conseiller. Enfin, on vérifie auprès d’elle si, au moment de la naissance, une des sages-femmes de garde pourra se montrer un peu plus présente à vos côtés, car le soutien est souvent indispensable à ce moment-là.

Comment vivre un accouchement naturel : rester active

La clé pour supporter les contractions est de rester active. Il s’agit de suivre les mouvements dictés par le corps. Ainsi, lorsqu’une contraction arrive, on s’installe spontanément dans la position la moins douloureuse (par exemple à quatre pattes). Il faut s’écouter comme cela jusqu’au bout. Au bout d’un moment, les contractions, même fortes, deviennent supportables car le corps s’y adapte.

 

Comment préparer son accouchement naturel : accepter une sécurité minimale

Certains gestes ou sont difficilement négociables en maternité. C’est le cas par exemple du monitoring, qui provoque chez les futures mamans le sentiment d’être ligotée ou immobilisée sur la table d’accouchement. C’est vrai, mais la surveillance par monitoring peut être faite à l’arrivée pour s’assurer que tout va bien puis interrompue. Il faudra accepter en revanche des surveillances régulières du rythme cardiaque fœtal. Autre compromis : le cathéter dans la veine du bras. C’est un minimum à accepter pour pouvoir poser rapidement une perfusion en cas de besoin.

Connaître ses limites pour accoucher naturellement

Au moment même de l'accouchement, la force de la contraction peut nous dépasser. Cela ne ressemble pas à ce qu'on avait imaginé. On peut ressentir de la part, avoir le sentiment de ne jamais y arriver. On essaye de faire la part des choses avec la sage-femme de la salle de naissance pour savoir ce qui tient vraiment de la douleur ou de la peur. Et si la douleur est trop forte, une péridurale peut alors être installée. Inutile de la vivre comme un échec du projet initial. Ce qui compte c’est d’être allé le plus loin possible dans son projet.

Accouchement naturel : en cas de complications

Il y a aussi des cas où la nature joue de sales tours. La césarienne ou les forceps peuvent alors se révéler nécessaires. Ce n’est pas un échec : l’accouchement idéal n’existe pas et il faut savoir faire des compromis avec la réalité. En revanche, on en parle, plusieurs fois s'il le faut après l'accouchement, pour bien "digérer" ce qui s'est passé, et faire le deuil de notre accouchement rêvé (et peut-être mieux vivre le suivant !)

Les lieux où faire un accouchement naturel

Salles de naissance physiologiques ou salles naturelles

Des maternités ont créé des salles de naissance physiologique, ou salles naturelles, qui peuvent être équipées : d’une baignoire pour se détendre pendant le travail et réduire la pression sur le col grâce à l’immersion dans l’eau ; de lianes de traction, de ballons, pour adopter des positions qui réduisent la douleur et favorisent la descente du bébé ; d’une table d’accouchement permettant de choisir une position mécaniquement plus adaptée. La décoration est plus chaleureuse que dans les salles habituelles.

Ces lieux ont le même encadrement médical que les autres salles d’accouchement, avec les mêmes règles de sécurité et de fonctionnement administratif. Si besoin une péridurale est possible sans changer de salle.

 

Plateaux techniques

Quelques maternités permettent aux sages-femmes libérales d’accéder à leur "plateau technique". Cela permet aux femmes d’accoucher avec la sage-femme qui a suivi la grossesse et préparé la naissance. La surveillance du travail et l’accouchement ont lieu en milieu hospitalier mais la sage-femme est entièrement disponible pour la future mère et son compagnon, ce qui les rassure. La maman rentre chez elle deux heures après la naissance, sauf bien sûr s’il y a eu une complication. Si la douleur est plus intense qu’attendue, le travail plus long et moins bien supporté par la maman que ce qu’elle imaginait, une péridurale est possible. Dans ce cas l’équipe de la maternité prend le relais. Si l’état de la maman ou du bébé le nécessite, il peut y avoir hospitalisation. Voici les coordonnées de l’ (ANSFL) : contact@ansfl.org

 

Les lieux où faire un accouchement naturel : Les maisons de naissance

Ce sont des structures gérées par des sages-femmes. Elles accueillent les futurs parents pour les consultations, la préparation et proposent un suivi global de la grossesse jusqu’au post-partum. Seules les femmes ne présentant pas de pathologies particulières sont admises.

Ces maisons de naissance sont en liaison avec une maternité qui doit être suffisamment proche pour permettre d’y accéder dans un délai raisonnable en cas d’urgence. Elles répondent au principe « une femme – une sage-femme » et au respect de la physiologie de l’accouchement. Ainsi, par exemple, une péridurale ne pourra y être réalisée. Mais si le besoin s’en faisait sentir, que ce soit pour des raisons médicales ou parce que la douleur serait trop difficile à supporter, un transfert vers la maternité avec laquelle la maison de naissance est en lien sera effectué. De même en cas de complication. Les règles de fonctionnement précisent qu’une sage-femme doit être en mesure de pouvoir intervenir à tout moment. Par ailleurs, lors des accouchements, deux sages-femmes doivent être présentes dans les locaux.

Les maisons de naissance ne disposent pas d’hébergement et le retour à domicile est précoce (quelques heures après l’accouchement). L’organisation de ce retour est mise en place avec la sage-femme qui a suivi la grossesse et pratiqué l’accouchement. Celle-ci effectuera une première visite de la mère et du nouveau-né dans les 24 heures suivant la sortie, puis au moins deux autres dans la première semaine, avec un contact quotidien. L’examen du 8ème jour du bébé devra être fait par un médecin.

Les maisons de naissance existent chez nos voisins suisses, anglais, allemands, italiens, espagnols (également en Australie) depuis de nombreuses années. En France, la loi autorise leur ouverture depuis 2014. Dans le cadre d’un plateau technique ou d’une maison de naissance, les parents apprécient la continuité du lien établi avec la sage-femme. Ils se sont préparés avec elle à la naissance et à la parentalité et c’est elle qui les accompagnera lors de l’accouchement. L’accouchement à domicile peut parfois tenter certains couples qui souhaitent vivre la naissance dans l’ambiance chaleureuse de leur maison, en continuité de la vie familiale. Il est aujourd’hui déconseillé par les professionnels de santé qui craignent des complications à cause de l’éloignement de l’hôpital. D’ailleurs très peu de sages- femmes le pratiquent.

À noter : Il est recommandé de s’inscrire dans une maison de naissance le plus tôt possible et obligatoirement avant 28 semaines (6 mois de grossesse).

 

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