Accouchement : le rôle clé des hormones

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par

Le rôle de certaines hormones est déterminant dans le déroulement de l’accouchement. Ocytocine adrénaline, endorphines… Voici comment ces molécules chimiques facilitent la naissance.

Les hormones de l’accouchement

Les hormones jouent un rôle essentiel dans notre organisme. Ces substances chimiques, sécrétées au niveau du cerveau, régulent à distance le fonctionnement du corps humain en agissant aussi bien sur notre état physique que psychique. Au moment de l’accouchement, elles ont un rôle déterminant : une femme doit recevoir un cocktail bien précis d’hormones pour pouvoir mettre au monde son enfant.

L’ocytocine, pour faciliter le travail

L’ocytocine est l’hormone de la naissance par excellence. Elle est d’abord sécrétée dans la phase préparatoire à l’accouchement pour préparer l’utérus. Puis, le jour J, elle participe au bon déroulement du travail en augmentant l’intensité des contractions et en facilitant la mobilité utérine. Le taux d’ocytocine progresse tout au long du travail et atteint un pic juste après la naissance pour permettre à l’utérus de décoller le placenta. La nature est bien faite puisque ce processus, connu sous le nom de délivrance, permet d’éviter une hémorragie dans le post-partum. Après l’accouchement, le réflexe de succion du bébé, quand démarre l’allaitement, stimule la production d’ocytocine qui, accélère la cicatrisation, et favorise la sécrétion de la prolactine. Mais l’ocytocine n’a pas que de vertus mécaniques, c’est aussi l’hormone de l’attachement mutuel, du plaisir, du lâcher prise, elle est d’ailleurs sécrétée en grande quantité aux cours des rapports sexuels.

Les prostaglandines, pour préparer le terrain

Les prostaglandines sont surtout produites durant le dernier trimestre de la grossesse et de manière accrue durant l’accouchement. Cette hormone joue sur la réceptivité de la musculature de l’utérus pour la rendre plus sensible à l’ocytocine. En clair, les prostaglandines ont un rôle préparatoire en favorisant la maturation et le ramollissement du col. A noter : le sperme contient des prostaglandines, c’est pourquoi, il est de coutume de dire que faire l’amour en toute fin de grossesse peut déclencher le travail, même si ce phénomène n'a jamais été prouvé. C'est le fameux "déclenchement à l'italienne".

L’adrénaline, pour trouver la force d’accoucher

L'adrénaline est sécrétée par le système nerveux central en réponse à un état de stress accru tant physique que psychologique. Elle provoque une série de réponses physiologiques immédiates : accélération du rythme cardiaque, augmentation des battements du cœur, hausse de la pression artérielle… Dans les situations d’urgence, cette hormone permet de trouver les ressources nécessaires pour lutter et fuir. Juste avant la naissance, elle devient indispensable car elle aide  la femme  à mobiliser l’énergie monumentale indispensable pour expulser l’enfant. Mais lorsqu’elle est sécrétée en trop grande quantité pendant la phase de travail, l’adrénaline inhibe la production d’ocytocine, perturbant ainsi la dynamique utérine et de ce fait la progression de la dilatation du col de l'utérus. Le stress, la peur de l’inconnu, l’insécurité sont autant de sentiments qui vont augmenter  la production d’adrénaline, préjudiciable à l’accouchement.

Les endorphines, pour neutraliser la douleur

Au cours de l’accouchement, la femme fait appel aux endorphines pour gérer la douleur intense des contractions. Cette hormone réduit les sensations douloureuses et favorise un état d’apaisement chez la mère. En court-circuitant le néocortex (cerveau rationnel), les endorphines permettent à la femme d’activer son cerveau primitif, celui qui sait accoucher. Elle accède alors à un total lâcher-prise, une ouverture complète d’elle-même, proche de l’euphorie. A l’instant de la naissance, la mère est envahie par une quantité impressionnante d’endorphines. Ces hormones sont aussi prédominantes dans la qualité du lien mère-enfant.

La prolactine, pour déclencher la montée de lait

La production de prolactine augmente tout au long de la grossesse et atteint un taux maximum juste après la naissance. Comme l’ocytocine, la prolactine est l’hormone de l’amour maternel, du maternage, elle aiguise l’intérêt de la mère pour son enfant, lui permet d’être attentive à ses  besoins. Mais c’est aussi, et surtout l’hormone de la lactation : la prolactine déclenche la montée de lait après l’accouchement qui est ensuite stimulée par la succion du mamelon.

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