12 idées reçues sur l’accouchement

Publié par Marion Thuillier  |  Mis à jour le par

Votre grossesse arrive bientôt à terme et vous avez vraiment hâte de pouvoir faire connaissance avec votre bébé. Cependant, plus le jour J approche, plus les questions sur l’accouchement se bousculent dans votre esprit. Le point sur les idées reçues concernant le moment de la naissance.

Naissance : halte aux idées fausses

Perdre les eaux est le signe que mon accouchement est imminent

Faux : Pas la peine d’attendre de perdre les eaux pour vous rendre à la maternité. La rupture de la poche des eaux a parfois lieu en plein travail, au moment de l’accouchement, et non avant. En revanche, la perte du liquide amniotique nécessite de se rendre à la maternité dans les plus brefs délais, que ce soit dû à une simple fissure de la poche des eaux ou à sa rupture. En effet, il y a alors un risque d’infection ou de complications à ne pas prendre à la légère.

J’aurai à peine le temps d’arriver à l’hôpital

Faux : N’ayez aucune crainte concernant la rapidité de l’accouchement. Il nécessite la plupart du temps un travail de plusieurs heures, notamment lorsqu’il s’agit d’une première naissance. Il y a donc très peu de chances que vous accouchiez dans la voiture, en route vers la maternité.

Je ne saurai pas reconnaître les contractions de début de travail

Faux : Les contractions qui annoncent l’arrivée du bébé sont beaucoup plus intenses et douloureuses que les autres contractions. Elles surviennent par salves d’une trentaine de secondes et se produisent à intervalles réguliers. Il est temps de vous rendre à la maternité lorsque leur fréquence s’accélère et qu’elles se renouvellent toutes 5 minutes depuis une heure.

C’est mon premier accouchement, il va durer des heures

Vrai : Pour la naissance d’un premier enfant, il faut prévoir en moyenne de 8 à 10 heures. Mais cette durée est très variable d’une femme à l’autre, et ne signifie pas pour autant que vous allez souffrir. Si vous pouvez bouger, vous installer dans une position antalgique, selon les personnes, la douleur peut être est tout à fait gérable. Péridurale et anti-douleurs permettront de vous soulager si besoin. Et puis cela vous laisse le temps d’arriver à la maternité en toute tranquillité. Sachez aussi que l’accouchement sera généralement plus rapide pour les enfants suivants.

Je serai obligée de subir une épisiotomie

Faux : Vous pouvez faire part de votre refus de l’épisiotomie à votre gynécologue ou votre sage-femme lors de la consultation prénatale, afin qu’elle soit stipulée dans votre dossier. Le jour J, l’équipe médicale décidera alors avec vous de la nécessité de pratiquer cette intervention. Aujourd’hui, l’épisiotomie est en net recul, selon une enquête du Collectif inter-associatif des usagers de la naissance () : 20 % des femmes en moyennes doivent subir une épisiotomie*.

Accoucher est très douloureux

Faux : Accoucher est douloureux, mais si on peut bouger la douleur n'a rien d'insurmontable. Certaines femmes - pas nombreuses - racontent même y avoir pris un grand plaisir ! Comme lors de n'importe quel grand effort, le corps secrète naturellement des hormones, (l'ocytocine naturelle) qui rendent supportables les contractions. Certaines séances de préparation à l’accouchement, plus centrées sur la gestion de la douleur, vous aideront au moment propice, en évitant toute intervention médicale.Pour celles qui le souhaite, il est heureusement toujours possible de demander une péridurale. Sa mise en place ne fait pas plus mal qu’une piqûre classique et permet d’insensibiliser la partie inférieure de votre corps.

Il faut demander la péridurale avant l’accouchement, sinon c’est trop tard

Faux : Les bilans sanguins obligatoires pour vérifier que vous tolérez la péridurale sont systématiques chez toutes les femmes enceintes. Vous pouvez donc en bénéficier pendant l’accouchement si vous souffrez trop, même sans l’avoir demandé avant. En revanche, elle ne doit pas être pratiquée trop tard pour avoir le temps d’agir (une quinzaine de minutes). Généralement, on la met en place lorsque la dilatation du col se trouve entre 3 et 8 cm.

La péridurale est dangereuse pour mon bébé et pour moi

Faux : Il s’agit d’une anesthésie locale qui laisse passer peu de produit à travers le placenta. Elle n’est donc pas risquée pour le bébé. Une péridurale un peu forte peut toutefois entraîner une baisse de la tension artérielle de la maman, ce qui peut avoir des répercussions sur le rythme cardiaque de l’enfant. Chez la future mère, il y a un risque d’incidents temporaires, tels que vertiges, maux de tête, douleurs lombaires…

Sous péridurale, on profite moins de l’arrivée du bébé

Faux : La péridurale est une anesthésie locale, ce qui permet de rester consciente tout au long de l’accouchement. Si la dose est bien adaptée, vous pourrez pousser sans problème et donc sentir le passage du bébé. Elle n’empêche pas de vivre pleinement l’arrivée de votre enfant, bien au contraire, puisque grâce à l’absence de douleur, vous profitez sereinement de sa naissance. En revanche, si la péridurale est trop dosée, certaines mères avouent parfois qu'elles ont eu l'impression d'assister à la naissance de leur bébé "en spectatrice" et d'être un peu moins actrices.

La présence du père à l’accouchement peut perturber notre sexualité

Vrai : L’homme peut en effet ressentir une baisse de désir après avoir assisté à la naissance de son enfant. Mais la libido peut aussi diminuer chez un père non présent lors de l’accouchement, tout simplement parce que sa femme devient mère. Dans le doute, il vaut mieux que le papa se place près de vous, à la tête du lit, pour ne pas prendre de risque quant à votre sexualité future.

La césarienne ne permet pas de participer à la naissance de son enfant

Faux : La césarienne a beaucoup évolué ces dernières années. Elle ne se pratique sous anesthésie générale qu’en cas d’extrême urgence. Elle se fait la plupart du temps sous rachi-anesthésie, une anesthésie locale qui permet de rester parfaitement consciente et supprime toute sensation douloureuse. Vous ne voyez pas votre ventre, séparé par un champ opératoire, mais entendez tout ce qui se passe, puis vous pouvez voir et entendre votre bébé dès qu’il est né.

Se sentir mère s’impose comme une évidence dès que le bébé est né

Faux : Devenir mère est un véritable bouleversement psychique. Certaines vont accepter très vite leur nouveau statut et nouer rapidement des liens avec leur bébé. Pour d’autres, ce sera plus difficile. Peur de ne pas être à la hauteur, bébé perçu comme un inconnu, états d’âme mêlés de tristesse… Rassurez-vous, le baby blues affecte près des deux tiers des jeunes mères et ne dure généralement qu’une dizaine de jours. Le temps nécessaire pour faire connaissance avec son bébé et trouver comment organiser sa nouvelle vie de maman. Si cet état dure, n'hésitez pas à prendre contact avec une association comme ou un psychologue spécialisé en périnatalité : ne laissez pas votre moral affecter votre relation avec votre nouveau-né !

*chiffres cités de l'Enquête nationale périnatale de 2016

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