Retard ou absence de règles : les différentes causes possibles

Publié par Isabelle Hallot  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Vous auriez dû avoir vos règles il y a quelques jours, déjà, mais toujours rien ? De multiples raisons peuvent expliquer un petit décalage, une diminution de leur fréquence, voire une disparition de plusieurs mois de vos menstruations. Et ce n’est pas toujours inquiétant ! Décryptage.

Quand on n'a pas de projet bébé, on a tendance à être très attentive à la régularité de nos règles. Une prudence nécessaire, puisqu'un retard ou une absence de règles peut cacher une pathologie, requérant une prise en charge médicale.

Retard de règles et grossesse : et si vous étiez enceinte ?

Un retard de règles est un, sinon le, premier symptôme de grossesse. L'ovulation a eu lieu, l'ovule a été fécondé par un spermatozoïde, et l'embryon né de cette union s'est implanté dans la muqueuse utérine. Les hormones qu'il sécrète vont maintenir le corps jaune, résidu de l'ovulation, et ainsi empêcher l'élimination de l'endomètre, la muqueuse utérine.

Dès lors, si vous êtes enceinte, c’est tout à fait naturel que vos règles disparaissent. Les hormones sécrétées durant les neuf mois de grossesse empêchent la muqueuse de l’utérus de dégénérer, comme c’est habituellement le cas quand il n’y a pas eu de fécondation. La grossesse est caractérisée par l'absence de règles et de cycle menstruel. Le retour de couches et, avec lui, le retour des règles, survient en moyenne 6 à 8 semaines après l’accouchement, si vous n’allaitez pas.

Combien de temps attendre avant de faire un test ?

Si vous pensez être enceinte, vous pouvez faire un test de grossesse au bout d'une à deux semaines après la date prévue de vos menstruations. Ne vous inquiétez pas au bout du premier jour de retard donc, et patientez jusqu'à, au moins, une semaine de retard. 

Allaitement : quand s'inquiéter du décalage dans le retour des règles ?

Lorsqu’on donne le sein, la prolactine, hormone sécrétée durant les tétées, bloque le fonctionnement normal du cycle menstruel et retarde l’apparition du retour de couches. Par conséquent, vos règles peuvent mettre 4 ou 5 mois (voire davantage pour celles qui pratiquent l’allaitement exclusif) avant de revenir, après l’accouchement.

On considère que l'allaitement maternel est contraceptif s'il est exclusif (non mixte, sans lait artificiel), que l'on allaite un bébé de moins de six mois et qu'il ne se passe pas plus de six heures entre deux tétées. Attention, toutefois, à l'utilisation de l'allaitement comme contraceptif seul : il n'est pas rare de faire un bébé "surprise" peu de temps après avoir accouché, du fait d'un retour de couches et d'une ovulation inopinée !

Qu'est-ce qui peut retarder les règles, à part la grossesse ?

Sous pilule ou stérilet : les conséquences de la contraception hormonale progestative

Ne soyez pas étonnée de voir vos règles s’espacer, voire disparaître, si vous utilisez une contraception uniquement à base de progestérone (pilules microprogestatives, macroprogestatifs, stérilet ou implant). Leur effet contraceptif est en partie dû au fait qu’ils s’opposent à la prolifération de la muqueuse utérine. Celle-ci devient de moins en moins épaisse, puis s’atrophie.

Conséquence : les règles se font de plus en plus rares et peuvent ainsi disparaître. Pas d’inquiétude toutefois ! L’effet de la contraception hormonale est réversible. Quand vous décidez l'arrêt de la pilule ou d'autres moyens de contraception progestatifs, les cycles redémarrent plus ou moins spontanément, l’ovulation reprend son cours naturel et vos règles réapparaissent, pour certaines, dès le cycle suivant.

Quand s'inquiéter de ne pas avoir ses règles ? Qu'est-ce que la dysovulation ou syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un dérèglement hormonal qui touche entre 5 et 10 % des femmes et se caractérise par la présence de multiples follicules immatures sur les ovaires (appelés kystes par abus de langage), ainsi qu'un taux anormalement élevé d’hormones mâles (androgènes). Cela conduit à des perturbations de l’ovulation et à des règles irrégulières, voire une absence de règles (aménorrhée). 

Anorexie ou prise de poids : qu'est-ce qui peut bloquer les règles ?

L’arrêt des règles est fréquent chez les femmes souffrant d’anorexie ou d'autres troubles de l'alimentation, ou plus généralement de dénutrition. Si une perte de poids importante n'est pas sans conséquence, à l’inverse, une prise de poids excessive peut aussi conduire à un espacement des menstruations.

Pourquoi les règles ne viennent pas ? Beaucoup de sport en cause ?

Un entraînement sportif trop intensif ou une activité physique excessive peuvent perturber le fonctionnement normal du cycle et provoquer provisoirement un arrêt des règles. Certaines athlètes de haut niveau n'ont ainsi pas souvent leurs règles.

Le stress peut-il retarder les règles ? De combien de jours ?

Le stress aussi peut interférer sur la sécrétion hormonale produite par notre cerveau - chef d’orchestre de notre cycle menstruel - et bloquer notre ovulation, retardant nos règles et les rendant irrégulières.

De même, un changement important dans notre vie, comme un deuil, un choc émotionnel, des problèmes… peuvent également jouer des tours à notre cycle et troubler sa régularité.

Je n'ai plus mes règles : et si c'était le début de la ménopause ?

Cause naturelle de l’arrêt des menstruations, la ménopause apparaît vers 50 ou 55 ans. Notre stock de follicules ovariens (cavités de l’ovaire dans lesquelles se développe un ovule) s’épuisant au fil des ans, à l’approche de la ménopause, les ovulations se font de plus en plus rares. Les règles deviennent moins régulières, puis disparaissent. Toutefois, chez 1 % des femmes, la ménopause est anormalement précoce, débutant avant l’âge de 40 ans. N'hésitez pas à consulter votre gynécologue si vous pensez être concernée.

Absence de règles ou cycles irréguliers : la prise de médicaments ou la conséquence d'un geste médical

Certains neuroleptiques ou traitements utilisés contre les vomissements (comme le Primpéran® ou le Vogalène®) peuvent agir sur la dopamine, une substance chimique de l’organisme qui régule le taux de prolactine (hormone responsable de la lactation). Sur le long terme, ces médicaments sont susceptibles d’entraîner une disparition des règles. De même, un problème de thyroïde peut influer sur votre cycle menstruel.

Enfin, un geste médical endo-utérin (curetage, IVG…) peut parfois léser les parois de la cavité de l’utérus et provoquer une disparition brutale des règles. Dans tous les cas, si vous vous inquiétez du retard ou de l'absence de vos règles, consultez au plus vite un ou une médecin traitant ou gynécologue.

En vidéo : Je mange quoi quand j'ai mes règles ?