PMA, GPA : les techniques et la législation

La FIV avec ICSI : une solution pour traiter l’infertilité masculine

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le

Véritable révolution dans le traitement de l’infertilité masculine, l'injection intracytoplasmique de spermatozoïde ou ICSI, dernière née des techniques d’AMP (Aide médicale à la procréation), a prouvé son efficacité.

L’ICSI : le point sur cette technique d’AMP

Véritable révolution dans le traitement de l’infertilité masculine, l'injection intracytoplasmique de spermatozoïde ou ICSI, dernière née des techniques d’AMP (Aide médicale à la procréation, ou PMA), a prouvé son efficacité.

FIV avec ICSI : en quoi ça consiste ?

L’ICSI consiste en l’injection d’un seul spermatozoïde dans un ovocyte. Au départ, la femme reçoit un traitement médical et un spermogramme du conjoint (permettant d’analyser le sperme) est réalisé. Le médecin recueille ensuite les gamètes (ovocytes matures et spermatozoïdes). Les biologistes choisissent les spermatozoïdes les plus mobiles, et de morphologie normale, grâce à un grossissement important au microscope (X 500). Une fois cet examen effectué, chaque spermatozoïde est micro-injecté dans un ovocyte à l’aide d’une pipette. L’opération est renouvelée pour chaque ovocyte fécondable. Puis les ovocytes sont mis en culture pour les étapes suivantes.

ICSI : quelle différence avec la FIV ?

Sur le fond, ces deux techniques sont similaires, la fécondation se déroulant « in vitro ». Dans le cas d’une FIV classique, chaque ovocyte est mis en culture passive avec 20 000 à 30 000 spermatozoïdes. Les spermatozoïdes mobiles viennent spontanément au contact de l’ovocyte, mais un seul d’entre eux le fécondera.
La micro-injection ovocytaire ne nécessite, elle, que quelques milliers de spermatozoïdes, beaucoup moins que pour la FIV. Le biologiste concentre les formes les plus mobiles, puis pratique une micro-injection pour chaque ovocyte fécondable.

L’ICSI, une victoire sur l’infertilité masculine

La technique de l’ICSI est une révolution dans le traitement de l’infertilité masculine. Désormais, lorsque les médecins décèlent une anomalie importante du sperme, ils peuvent proposer aux couples une micro-injection ovocytaire. L’atout principal de cette méthode est qu’elle peut être appliquée en cas de spermogramme très altéré, lorsqu’il y a peu de spermatozoïdes mobiles, ou dans des situations encore plus extrêmes, en l’absence totale de spermatozoïdes. Dans ce cas, l’urologue les prélève directement dans le testicule, en faisant une biopsie testiculaire. Les spermatozoïdes sont ensuite congelés par paillettes. Les plus mobiles sont récupérés après décongélation, puis un à un, micro-injectés dans chaque ovocyte fécondable.
Le taux de réussite de l’ICSI est équivalent à celui de la FIV, autour de 25-30 %. Mais dans la majorité des cas, le succès de ces procréations médicalement assistées reste lié à l’âge.

L’ICSI est-elle une technique de PMA sans risque ?

Régulièrement, des études pointent des problèmes de santé chez les bébés nés après FIV ou ICSI. Une enquête australienne avait par exemple observé que les enfants conçus par assistance médicale à la procréation (AMP) avaient un léger sur-risque de malformations à la naissance. Des résultats, malgré tout, à relativiser en raison de l’existence de nombreux biais.
Il est en effet difficile de séparer l’augmentation des risques connus (anomalies, malformations chromosomiques ou morphologiques) du traitement lui-même (FIV, ISCI) et de la population qu’on traite. Est-ce que certains couples n’ont pas un risque plus élevé d’anomalies, même en cas de grossesse spontanée ? Comment mesurer l’incidence exacte de la technique ? Des facteurs comme l’âge, les problèmes de sperme ont probablement un impact.
Pour autant, il est fort probable que la technique de l’ICSI ait une part de responsabilité dans l’augmentation de ces malformations, qui varient de 5,8 % dans la population de grossesses spontanées à 8,3 % pour les grossesses après micro-injection ovocytaire. Par conséquent, le médecin se doit d’informer les couples sur ces risques.

L’IMSI : l’ICSI puissance 10

Moins connue et encore peu développée, l'IMSI (Intra-cytoplasmic magnified sperm injection) est une technique de sélection des spermatozoïdes à très fort grossissement (X 5000). Ce procédé a été mis au point par des équipes israéliennes qui ont eu l’idée de faire un choix encore plus subtil des spermatozoïdes. Les chercheurs, dirigés par le professeur Bartov, ont réalisé un agrandissement dix fois plus grand que dans une ICSI classique. Et dans les cas d’infertilité d’origine masculine, il a été constaté que certains spermatozoïdes présentaient des anomalies non visibles après un grossissement classique.
Logiquement, les médecins ont déduit que la présence de ces anomalies pouvait réduire les chances de fécondation et donc de grossesse. L’IMSI reste une technique complexe qui demande beaucoup de formation et des soins particuliers. Pratiquée en France et en Belgique, elle est réservée aux couples qui ont rencontré des échecs successifs dans leurs tentatives d’ICSI ou dans certains cas de sperme très altéré.

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