L’insémination artificielle : tout sur cette technique de PMA

Publié par Marion Thuillier  |  Mis à jour le par Marion Bellal

L’insémination artificielle est une technique de procréation médicalement assistée (PMA), utilisée notamment en cas d’infertilité. Principe, déroulement, coût… On vous dit tout !

L'insémination artificielle est une technique d'assistance médicale à la procréation (PMA ou AMP), de même que, par exemple, la stimulation ovarienne, la fécondation in vitro (FIV), ou encore l'injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI). Dans quelles situations recourir à l'insémination artificielle ? En quoi consiste-t-elle ? On fait le point.

Pourquoi faire une insémination artificielle ?

L’insémination artificielle est le plus souvent proposée aux femmes qui ont des problèmes de glaire cervicale. Au cours du test de Hühner, votre médecin peut constater une anomalie d’interaction entre le sperme et la glaire cervicale. Si la stérilité cervicale reste la principale indication de l’insémination, cette technique peut aussi vous être proposée si votre conjoint possède une quantité de spermatozoïdes insuffisante, si ces derniers sont altérés, ou après des échecs répétés de stimulations ovariennes. De plus, votre médecin peut vous inciter à recourir à une insémination artificielle face à une infertilité inexpliquée, ou encore en cas d'endométriose ou d'un risque viral (hépatite B ou C, VIH...).

Cette technique utilise, selon les causes d’infertilité, le sperme du conjoint (IAC) ou celui d’un donneur. Au niveau des conditions à remplir, comme pour toute technique de PMA, les personnes en bénéficiant doivent être vivants au moment de l’acte et en âge de procréer (45 ans pour une femme, 60 ans pour un homme).

Couples hétérosexuels ou homosexuels, femmes seules, célibataires... : qui peut en bénéficier ?

Depuis la loi de bioéthique d'août 2021, l'insémination artificielle est ouverte non seulement aux couples hétérosexuels, mais aussi aux couples de femmes et aux femmes seules. 

L’insémination artificielle avec sperme du conjoint (IAC) ou avec un donneur de sperme (IAD) : qu'est-ce que c'est ?

L’insémination artificielle est la technique de PMA la plus simple et la plus ancienne. Elle consiste à introduire du sperme dans l’appareil génital féminin, directement dans l'utérus. Le plus souvent, un traitement de stimulation ovarienne préalable est prescrit afin de déclencher une ovulation et permettre le développement d’un ou deux follicules (voire trois selon les circonstances). La croissance folliculaire est ensuite contrôlée lors d’échographies et de prises de sang, afin de suivre les taux hormonaux. L’insémination est programmée lorsque les follicules sont matures, que l'endomètre est d'une épaisseur suffisante et que le taux d'oestradiol est correct. 

En étapes : comment se passe une insémination artificielle ? Quand et où la faire ?

Selon les cas, l’insémination peut se faire au niveau du col ou dans la cavité utérine. Mais la plupart du temps, elle est « intra-utérine » : le médecin dépose les spermatozoïdes à l’intérieur de l’utérus à l’aide d’un fin cathéter, environ 36 heures après le déclenchement de l'ovulation. Les spermatozoïdes mobiles s’orientent alors naturellement vers les trompes à la rencontre des ovocytes. La fécondation se fait donc selon le processus naturel, à l’intérieur de votre corps. Le sperme est recueilli soit par masturbation au laboratoire, soit par ponction dans les testicules, et préparé le jour de l’insémination.

L’insémination artificielle est réalisée dans un centre d’assistance médicale à la procréation. Si un don de sperme est nécessaire, il est, lui, fourni par un CECOS, un centre d'étude et de conservation des oeufs et du sperme.

L’insémination artificielle : quelles précautions, quel traitement ?

Aucune précaution particulière n’est à prendre avant une insémination artificielle, excepté un délai d’abstinence sexuelle compris entre 2 et 6 jours avant le recueil du sperme. Le plus souvent, il a été effectué au préalable un examen gynécologique, un bilan hormonal, une hystérosalpingographie et un spermogramme. Il sera également vérifié qu'il n'y a aucune infection sexuellement transmissible.

L’intervention ne nécessite pas d'hospitalisation, ni même d'anesthésie : vous restez allongée quelques minutes pendant l’injection, non douloureuse, et pouvez ensuite reprendre une activité normale. Dans la plupart des cas, aucun traitement n’est nécessaire après l’insémination. Si la tentative a échoué, les règles surviennent dans un délai de 12 jours environ. Dans le cas contraire, un test de grossesse devra être réalisé 18 jours après l’insémination.

Insémination artificielle : quelles chances de grossesse ? Vers quoi se tourner quand elle ne fonctionne pas ?

En 2019, selon l'Agence de la biomédecine, le taux d'accouchement est de 10,8 % après une insémination artificielle avec sperme du conjoint (IAC) et de 19,6 % après une insémination artificielle avec don de sperme (IAD). En cas d’échec, les médecins recommandent de ne pas renouveler l’acte le cycle suivant. Mieux vaut respecter un cycle de repos entre chaque tentative d’insémination. Une FIV peut par ailleurs être envisagée.

Quelle est la différence entre une FIV et une insémination artificielle ?

FIV et insémination artificielle sont toutes deux des méthodes de PMA. Mais à l'inverse de l'insémination artificielle, la FIV procède à la fécondation hors de l'organisme féminin. Les ovocytes et les spermatozoïdes sont mis en contact en laboratoire, dans un milieu favorable à leur survie. Une fois qu'un embryon se développe, il est placé dans l'appareil génital de la future maman. Le taux de réussite d'une FIV est d'environ 25 %. 

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Prix : combien coûte une insémination artificielle ?

Les inséminations artificielles représentent un coût financier non négligeable, puisqu’il faut compter environ 1 000 euros par tentative. Dans le cadre d’un traitement de stérilité, ces tentatives sont prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale, qui rembourse une insémination artificielle par cycle, dans la limite de six tentatives. Vous devez adresser une demande d’exonération du ticket modérateur, ainsi qu’une demande d’entente préalable pour les actes, signées par votre gynécologue, à votre Caisse d’assurance maladie. La prise en charge s’interrompt le jour du 43e anniversaire de la femme.

Dans le calcul de votre budget, pensez aussi aux frais annexes qui ne sont pas médicaux, comme le coût des transports, le logement si votre centre d’AMP se trouve éloigné de chez vous, ou encore les jours d’absence à votre travail s’ils ne sont pas rémunérés. Par ailleurs, un parcours de PMA peut nécessiter un soutien psychologique : n'hésitez pas à vous tourner vers un ou une psychologue si vous en ressentez le besoin.

En vidéo : « Une PMA pour un enfant »