FIV : le point sur cette méthode de PMA

Publié par Marion Bellal  |  Mis à jour le par Marion Bellal

En France, chaque année, des dizaines de milliers de couple ont recours à une fécondation in vitro (FIV). Cette méthode de procréation médicalement assistée est une avancée considérable dans le traitement de l’infertilité. Parents.fr fait le point.

La fécondation in vitro a été mise au point par Robert Edwards, biologiste britannique, qui a permis la naissance du premier bébé éprouvette en 1978 en Angleterre (Louise) et en 1982 en France (Amandine). D’après une enquête de l’Institut national d’études démographiques, publiée en juin 2011, sur 100 couples qui débutent un traitement par fécondation in vitro dans un centre d’AMP (assistance médicale à la procréation), 41 auront un enfant grâce au traitement par FIV, en l’espace de cinq ans en moyenne. Depuis juillet 2021, ces techniques de procréation sont accessibles en France aussi aux femmes célibataires et aux couples de femmes.

Quel est le principe d'une fécondation in vitro (FIV) ?

La FIV est une technique médicale qui consiste à provoquer une fécondation en dehors du corps humain, lorsqu’il ne le permet pas naturellement.

  • Première étape : on stimule les ovaires de la femme par un traitement hormonal afin de pouvoir ensuite prélever plusieurs ovocytes mûrs pour la fécondation. Au cours de cette première phase, des dosages sanguins hormonaux sont effectués tous les jours et une échographie doit être réalisée afin de surveiller la réponse au traitement.
  • Une fois que le nombre et la taille des follicules sont suffisants, une injection d'hormone est effectuée.
  • 34 à 36 heures après cette injection, les cellules sexuelles sont recueillies par ponction chez la femme, et les spermatozoïdes par masturbation chez l’homme. Il est aussi possible de recourir au sperme préalablement congelé du conjoint ou de celui d'un donneur. Pour la femme, 5 à 10 ovocytes sont prélevés et conservés dans un incubateur.
  • Quatrième étape : la rencontre entre un ovule et un spermatozoïde, qui se fait « in vitro », c'est-à-dire dans une éprouvette. L’objectif étant d’aboutir à une fécondation pour obtenir des embryons.
  • Ces mêmes embryons (leur nombre est variable) seront ensuite transférés dans la cavité utérine de la femme deux à six jours après l'incubation

Cette méthode est donc longue et pesante - particulièrement pour le corps et la santé de la femme - et nécessite un accompagnement médical, voire psychologique, très précis.

FIV : quel est le pourcentage de réussite ?

Les taux de réussite des FIV varient énormément en fonction de la santé des personnes concernées, de leur âge et du nombre de FIV qu'ils ont déjà réalisé. En moyenne, à chaque cycle de FIV, une femme a 25,6 % de chances de tomber enceinte. Ce chiffre monte à environ 60 % à la quatrième tentative de FIV. Ces taux chutent en-dessous de 10 % à partir de la quarantième année de la femme.

Quelles sont les méthodes de FIV ?

La FIV ICSI

Aujourd’hui, 63 % des fécondations in vitro sont des ICSI (injection intracytoplasmique de spermatozoïdes). Dérivée de la FIV, elles sont notamment indiquées lors de problèmes d'infertilité masculine sévère. Les spermatozoïdes sont directement prélevés dans les voies génitales de l’homme. Puis on injecte un spermatozoïde dans l’ovule pour être sûr de le féconder. Cette thérapeutique est aussi proposée aux hommes atteints d’une maladie grave, pouvant être transmise à leur conjointe ou à l’enfant à naître, ainsi qu’aux couples présentant une infertilité inexpliquée après échec des autres techniques d’AMP. Si la FIV par ICSI est donc la plus utilisée, ce n'est pas la seule méthode utilisée aujourd'hui en France. 

La FIV avec IMSI

L’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes morphologiquement sélectionnés (IMSI) est une autre méthode où la sélection des spermatozoïdes est encore plus précise qu'avec l’ICSI. Le grossissement microscopique est multiplié par 6000, voire 10 000. Cette technique est notamment pratiquée en France et en Belgique.

La maturation in vitro (MIV)

Alors que les ovocytes sont recueillis à un stade mature pour une fécondation in vitro traditionnelle, ils le sont à un stade immature lors d'une FIV avec maturation in vitro (MIV). La fin de la maturation est donc effectuée par le biologiste. En France, le premier bébé conçu par MIV est né en 2003.

À qui s’adresse la fécondation in vitro ?

À la suite de l'adoption par l'Assemblée nationale du projet de loi de bioéthique le 29 juin 2021, les couples hétérosexuels mais aussi les couples de femmes et les femmes célibataires peuvent recouvrir à l'assistance médicale à la procréation, et donc à la fécondation in vitro. Les personnes concernées doivent se soumettre à des tests sanitaires et consentir par écrit au protocole.

Quel est le coût d'une FIV en France ?

L'Assurance maladie prend en charge à 100 % quatre tentatives de fécondations in vitro, avec ou sans macromanipulation, jusqu'aux 42 ans révolus de la femme (soit 3000 à 4000 euros par FIV). 

Quand recourir à une fécondation in vitro ?

Pour les couples hétérosexuels, la question de la FIV arrive souvent après un parcours déjà long, deux ans en moyenne, pour tenter de concevoir un bébé. Pour écarter toute cause anatomique empêchant une fécondation (malformation des trompes, de l’utérus…), gynécologues et médecins conseillent aux couples d’effectuer un bilan préalable. D’autres facteurs, comme un sperme de mauvaise qualité, une faible production de spermatozoïdes, des anomalies de l’ovulation, l’âge du couple… peuvent aussi rentrer en jeu.

FIV : faut-il être accompagné par un psy ?

Selon Sylvie Epelboin, médecin coresponsable du centre de FIV de Bichat Claude Bernard à Paris, « il y a une véritable violence dans l’annonce de l’infertilité, dont les mots sont souvent vécus comme dévalorisants ». Tout au long de cette épreuve, jalonnée d’examens médicaux et parfois d’échecs, il est important de parler. Consulter un spécialiste permet d’éviter de subir la pression de l’entourage, de s’isoler dans sa souffrance et sa gestion du quotidien (vie affective, sexuelle…). Il est important aussi de diversifier ses centres d’intérêt, se faire plaisir avec des activités en couple et entre amis, et ne pas se focaliser sur le seul désir d’enfant. La vie sexuelle pourrait alors devenir source de stress car elle tend à être uniquement procréative.

Où s’adresser pour bénéficier d’une FIV ?

Face à une infertilité, les couples peuvent s’adresser à l’un des 100 centres d’AMP (assistance à la procréation médicale) de France. On compte 20 000 à 30 000 demandes chaque année, mais cela pourrait augmenter avec l'élargissement de l'accès à cette méthode et les nouvelles modalités d'anonymat du don de gamètes.

Pourquoi la FIV ne fonctionne pas ?

En moyenne, l'échec de la FIV est dû soit à une absence d'ovocytes lors de la ponction ovarienne, soit à leur mauvaise qualité, soit à une réponse insuffisante ou trop importante des ovaires lors de la stimulation hormonale. IL faut en général attendre 6 mois entre deux tentatives de FIV. Ce processus peut être très culpabilisant au quotidien pour la personne qui essaie de porter le futur enfant et c'est aussi pour cette raison qu'un accompagnement est recommandé sur tous les plans : médical, psychologique et personnel. On aura certainement besoin aussi de repos à la suite de chaque examen et il faut donc en avoir conscience sur le plan professionnel.

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