Don de sperme ou d’ovocytes (gamètes) : comment ça se passe ?

Publié par Marion Bellal  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Quand on ne peut pas à avoir d’enfant, le recours au don d’ovocytes ou de sperme est une solution ouverte depuis l'été 2021 aux couples hétérosexuels mais aussi aux couples de femmes et aux femmes seules.

En France, 31 centres d'étude et de conservation des oeufs et du sperme (CECOS) proposent de procéder ou de bénéficier d'un don de sperme ou d'ovocytes.

Dans quel cas bénéficier d’un don de sperme ou d'ovocytes ?

Pour les couples hétérosexuels, le don de gamètes est indiqué en cas d’infertilité liée à l’absence ou l’insuffisance de spermatozoïdes chez l’homme ou d’ovules chez la femme. Il peut s’agir d’une azoospermie (absence totale de spermatozoïdes dans le sperme) chez l’homme, d’une insuffisance ovarienne prématurée, plus couramment appelée « ménopause précoce », ou d’une mauvaise ovulation chez la femme.

Mais il existe d’autres raisons acceptées pour recourir au don de sperme ou d'ovocytes :

  • Lorsque le couple est susceptible de transmettre une maladie génétique grave à l’enfant ;
  • Lorsque le couple a déjà bénéficié de fécondations in vitro (FIV) avec ses propres gamètes, mais que les embryons obtenus étaient de mauvaise qualité ;
  • Lorsqu'on est un couple de femmes ;
  • Lorsqu'on est une femme célibataire.

De moins en moins besoin de don de sperme grâce à l’ICSI

La FIV avec ICSI (Injection intracytoplasmique de spermatozoïde) permet même aux hommes souffrant d’oligospermie (faible quantité de spermatozoïdes dans le sperme) d’avoir la chance d’être le père biologique de leur enfant. Cette méthode rigoureuse, consiste à introduire directement dans l’ovule, un seul spermatozoïde mobile et de bonne qualité

Qui peut recevoir un don de sperme ou d'ovocytes ?

Les couples de femmes et les femmes célibataires ont accès depuis l'été 2021 aux dons de gamètes, comme à toutes les autres techniques de PMA. Comme pour les couples hétérosexuels, le don est conditionné à l'âge du couple ou de la femme célibataire, qui doivent être en âge de procréer. Selon une étude de l'INED en 2018, si un enfant sur 30 est né d'une AMP, seulement 5 % sont issus de dons de gamètes.

Qui peut faire un don de gamètes ?

En France le don de sperme et d'ovocytes est volontaire et gratuit. « En France, nous faisons appel à la solidarité et la générosité pour vaincre la stérilité », rappelle l’Agence de la biomédecine, à l'inverse, par exemple, du Danemark où les hommes empochent entre 30 et 50 euros par don ou de l'Espagne et de la Belgique où les ovules sont "vendus" pour près de 1 000 euros. La loi de bioéthique du 29 juillet 1994, révisée en 2011 puis 2021, précise les conditions. Il faut être majeur, en bonne santé, et en âge de procréer (moins de 37 ans pour les femmes, moins de 45 ans pour les hommes).

Les conditions d'anonymat ont été modifiées par l'adoption le 29 juin 2021 par l'Assemblée nationale du projet de loi de bioéthique. À partir du 13ème mois à la suite de la promulgation de cette loi, les donneurs et donneuses de gamètes devront donc consentir à ce que des données non-identifiantes (motivations pour le don, caractéristiques physiques) mais aussi identifiantes soient transmises, si un enfant naît de ce don et qu'il en fait la demande à sa majorité. Aucune filiation ne peut par contre être établie entre l’enfant issu du don et la donneuse ou le donneur.

Actuellement les dons de gamètes sont insuffisants pour répondre aux besoins nationaux et cela risque de s'accentuer avec l'élargissement de l'accès à la PMA et les modifications des conditions d'anonymat pour les donneurs.

Le don de gamètes en pratique

Les donneuses se font plus rares que les donneurs, et en effet : les ovocytes ne se recueillent pas aussi simplement que le sperme !

Pour donner vos ovocytes, il vous faudra effectuer un premier entretien au cours duquel le ou la médecin vérifiera votre motivation. S’enchaînent ensuite un bilan psychologique, une enquête génétique, un examen gynécologique et différents tests sanguins. Puis, place à la partie la moins agréable : la stimulation ovarienne par injections d'hormones, suivie d'échographies et de prises de sang régulières pendant une dizaine de jours, jusqu’au déclenchement de l’ovulation. À partir de là, il ne vous reste que 36 heures pour réaliser la ponction des ovocytes. L’intervention dure une vingtaine de minutes et peut se faire sous anesthésie locale ou générale. Le don d’ovocyte n’a donc rien d’un acte anodin.

Le don de sperme, en revanche, consiste en une simple masturbation clinique. Quelques examens restent toutefois obligatoires : l’entretien de motivation, l’enquête génétique et la prise de sang, afin de dépister d’éventuelles maladies virales. Le premier recueil sert à vérifier la résistance des spermatozoïdes à la congélation (dans de l’azote liquide à -196°C). Les hommes donnent en général entre quatre et six fois leur sperme. Six mois après le dernier recueil, si le sperme a conservé toutes ses qualités, on recommence les tests sanguins pour s’assurer qu’aucun virus n’a été contracté depuis.

Pour plus d'informations ou trouver des associations à contacter, rendez-vous sur : 

https://www.dondovocytes.fr/ et https://www.dondespermatozoides.fr/

Peut-on partir à l’étranger pour faire un bébé ?

Quand le désir d’enfant devient trop urgent et l’attente trop longue, certaines personnes décident de s’envoler hors de nos frontières pour obtenir plus rapidement les gamètes convoitées. De plus en plus de cliniques belges, espagnoles ou grecques voient en effet débarquer des demandeurs français. Néanmoins, il faut débourser une importante somme d’argent dans ces pays pour obtenir un don (en moyenne, près de 5 000 euros).

En vidéo : « Une PMA pour un enfant »