Le bilan d'infertilité du couple

Publié par Adeline Laffitte  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Malgré plusieurs mois d'essais, la grossesse n'est toujours pas là. C'est peut-être le moment de consulter. Avant d'aller chez le médecin pour entamer un vrai bilan d'infertilité et commencer un éventuel traitement, voici tout ce que vous devez savoir sur ce qui vous attend.

 

Un bilan d'infertilité se fait en moyenne après une ou deux années de tentatives pour avoir un bébé, sauf en cas de situations particulières liées, ou non, à une pathologie.

Le bilan d’infertilité : quand le faire et comment se passe-t-il ?

Il est conseillé d'attendre un à deux ans avant de faire un bilan d’infertilité. Mais celui-ci peut être fait plus tôt lorsqu'il existe une pathologie pré-existante, par exemple une endométriose ou un syndrome des ovaires polykystiques. Ce bilan peut également être réalisé dès six mois de tentatives si la femme a plus de 35 ans.

Néanmoins, si l'un des membres de votre couple, ou les deux !, s'inquiète, vous pouvez consulter un spécialiste en infertilité et lui exposer le motif de votre angoisse : il jugera s'il faut faire des examens ou attendre un an de rapports réguliers. S'il existe des troubles évidents, comme des règles irrégulières survenant par exemple tous les 2 ou 3 mois, vous pouvez alors consulter au bout d'un an.

Exploration de sa fertilité : quand faut-il s'inquiéter de ne pas réussir à concevoir ?

Mais dans certains cas, il est inutile voire contre-productif d'attendre avant de faire un bilan. Par exemple si votre mère a été ménopausée très jeune, votre conjoint opéré pour des testicules pas descendus, ou encore si vous avez eu une salpingite. Il faut savoir que les fausses couches surviennent fréquemment. Une femme peut même en faire deux consécutives sans que cela soit un signe quelconque de problème. En revanche, au-delà de trois fausses couches, il est justifié d'entamer une série d'examens pour déterminer s'il y a une cause médicale à ces événements.

Connaître sa fertilité : qui consulter et faut-il consulter en couple ?

Il est en effet préférable de consulter en couple. Dans 30 % des cas, l'infertilité est féminine... Soit le même taux que l'infertilité masculine, qui se manifeste également dans 30 % des cas ! Enfin, elle est mixte pour 40 % des couples.

À savoir : parfois l’infertilité est inexpliquée, c'est-à-dire sans cause apparente, dans plus de 10 % des cas. Pour trouver le traitement le plus efficace, il est donc indispensable de voir les deux partenaires. D'autant que la toute première question posée par le médecin les concerne directement : quelle est la fréquence des rapports sexuels ? La régularité au rythme d'environ 2 à 3 rapports hebdomadaires est nécessaire pour entrer dans la course au bébé.

Bilan d’infertilité masculine et/ou féminine : quelles questions pose-t-on au couple ?

Tout bilan d’infertilité commence par un interrogatoire assez poussé. Avant d'entamer des analyses, il est indispensable pour le médecin d'en savoir plus sur le passé médical : y a-t-il eu des infections ou des chirurgies de la sphère génitale ? Les règles sont-elles régulières ? Le médecin demande par exemple à l’homme si ses testicules sont bien descendus dans les bourses à la naissance, à quel âge les premières émissions de sperme ont eu lieu, s'il a eu certaines infections (oreillons, ou infection des organes génitaux), s'il prend un traitement médicamenteux régulier, s'il a déjà eu une radiothérapie ou chimiothérapie.

Il sera également demandé à la femme :

  • l'âge de sa puberté
  • son passé gynécologique (opérations, IVG, fausses couches...)
  • passé chirurgical et médical
  • existence d'une maladie chronique actuelle ou d'une maladie génétique
  • la date d'arrêt éventuelle de sa contraception

Enfin, le médecin s’intéresse à l'hygiène de vie au quotidien, également importante : si l'on fume, la fertilité est diminuée. Le niveau de stress, le poids, la pratique intensive d'un sport peut aussi influer.

Bilan d'infertilité : quels examens et tests effectués chez l'homme et la femme par le gynécologue ?

Par la suite, des examens plus poussés pourront être entrepris pour s'assurer que tout va bien des deux côtés, ou diagnostiquer une éventuelle cause d'infertilité. Des dosages hormonaux, une échographie de l'appareil génital et l'observation du cycle via la prise de température au matin peuvent être entrepris chez la femme, tandis que chez l'homme, il s'agira de s'assurer de la qualité du sperme, via un spermogramme pour commencer.

La liste des examens qui peuvent être menés chez la femme et l'homme inclue :

  • Une analyse de la durée et de la régularité des cycles menstruels de la femme par la courbe de température, qui permet d'évaluer la qualité de l'ovulation
  • Une prise de sang afin de mesurer les taux hormonaux
  • Une échographie abdomino-pelvienne par voie endovaginale, afin d'évaluer la réserve ovarienne en follicules
  • Une hystérosalpingographie ou une hystéroscopie, en cas d'anomalies de l'utérus ou obstruction des trompes utérines
  • Une cœlioscopie, pour diagnostiquer les maladies pelviennes
  • Une biopsie de l'endomètre, si d'autres examens montrent qu'elle est nécessaire
  • Une IRM de la région abdomino-pelvienne
  • Un caryotype, afin de rechercher une anomalie chromosomique
  • Un spermogramme, indispensable pour connaître la qualité du sperme et détecter des anomalies des spermatozoïdes
  • Une échographie des organes génitaux de l'homme, notamment de la prostate et des testicules
  • Une biopsie testiculaire, si celle-ci s'avère nécessaire après d'autres examens
  • Le test de Hühner, qui consiste à prélever de la glaire cervicale au cours d'un examen gynécologique réalisé dans les 6 à 12 heures après un rapport sexuel. Ce test permet de connaître la qualité de la glaire cervicale de la femme et de s'assurer de la présence et de la mobilité des spermatozoïdes dans celle-ci.

À la suite de tous ces examens, vous serez au mieux accompagnés par le corps soignant afin de vous permettre de réaliser votre projet de bébé.

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