Infertilité féminine : quelles peuvent être les causes ?

Publié par Marion Bellal  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Lorsque la grossesse tant espérée ne survient pas, on se pose de nombreuses questions. Les raisons peuvent en effet être psychologiques, mais aussi médicales ou environnementales.

Âge de la femme, présence de kystes ovariens, endométriose, blocage psychologique, consommation de tabac ou d'alcool... Les raisons d'une infertilité chez les femmes sont diverses et parfois insoupçonnées. Panorama des petits ou gros soucis qui peuvent ralentir votre projet de bébé.

Définition : comment détecter l'infertilité chez la femme ?

L'infertilité est un terme employé par les soignants lorsqu'un couple hétérosexuel ne parvient pas à entamer une grossesse après 12 à 24 mois de rapports sexuels complets, réguliers (plusieurs fois par semaine) et sans contraception.

En France, les problèmes d’infertilité sont en augmentation. Entre 18 et 24 % des couples français ne parviennent pas à avoir un enfant après douze mois sans contraception. Résultat : quelque 20 000 enfants naissent chaque année après des procréations médicalement assistées.

Grossesse tardive : comment savoir si on est stérile ou toujours fertile ?

La fertilité est une notion biologique : on a l'âge de ses hormones. Or, on est au top de sa fertilité autour de 25 ans, et cela baisse ensuite peu à peu avec une très nette accélération après 35 ans. Au-delà, les ovulations sont de moins bonne qualité et le risque de fausse couche est bien plus important.

Si vous craignez que votre âge ne vous empêche de concevoir encore un bébé et d'entamer une grossesse tardive, demandez à votre gynécologue de vous prescrire une courbe de température, un dosage de vos hormones et un examen de la glaire cervicale.

Problèmes aux ovaires : comment une femme peut-elle être stérile ?

L'insuffisance ovarienne est la première cause d'infertilité féminine après 35 ans et ne peut malheureusement être corrigée. Mais à tout âge, chez certaines femmes, la présence de microkystes aux ovaires ou un mauvais fonctionnement de l’hypophyse et de l’hypothalamus (glandes du cerveau qui libèrent les hormones féminines) empêchent la libération de l’ovule par les ovaires. Il lui est alors impossible de croiser la route du spermatozoïde. Ces kystes ovariens peuvent donc expliquer la stérilité de certaines femmes. Une radiothérapie ou une chimiothérapie, traitements indiqués en cas de cancer, peuvent également détériorer les ovaires.

Pour soigner ces troubles de l’ovulation, un traitement médicamenteux (stimulation ovarienne) peut se révéler efficace, à condition qu’il soit modéré (risque d’hyperstimulation) et suivi de près par votre médecin.

Trompes obstruées : quel traitement faire ?

Des trompes obstruées ? C'est la deuxième cause d'infertilité féminines. Les trompes de Fallope - par lesquelles transite l’ovule pour rejoindre l’utérus – peuvent se boucher. La fécondation est alors impossible. Cette obturation des trompes peut être la conséquence de la salpingite (200 000 nouveaux cas en France chaque année), une infection des trompes provoquée par des germes sexuellement transmissibles.

Une hystérosalpingographie et/ou une salpingoscopie révèlera si les trompes de Fallope sont effectivement bouchées. Plusieurs traitements peuvent ensuite vous être proposés :

  • une adhésiolyse
  • une chirurgie réparatrice par cœlioscopie
  • une canulation tubaire
  • un traitement cœlioscopique

Si la chirurgie n'est pas indiquée, votre gynécologue vous encouragera à vous tourner vers la procréation médicalement assistée (PMA).

Endométriose : quelles sont les principales causes d'infertilité ?

La muqueuse utérine – ou endomètre – peut poser problème lors de la conception si elle n’est pas de bonne consistance. La muqueuse utérine peut être trop fine et empêcher alors l’embryon de s’accrocher, ou, à l’inverse, trop exubérante. Dans ce dernier cas, les médecins parlent d’endométriose et c'est l'une des principales causes d'infertilité féminine.

Ce trouble de la muqueuse utérine se manifeste par la présence d’endomètre sur les ovaires, les trompes, voire même la vessie et les intestins ! L'hypothèse majoritaire actuellement avancée pour expliquer la présence de cette muqueuse utérine hors de la cavité est celle du reflux : lors des règles, le sang de l'endomètre censé s'écouler vers le vagin remonte vers les trompes et se retrouve dans la cavité abdominale, où il crée des lésions d'endométriose voire des adhérences entre organes.

Les femmes qui en sont atteintes ont des règles généralement très douloureuses et 30 à 40 % d’entre elles tombent enceintes difficilement. Pour traiter l’endométriose, il existe deux méthodes principales : un traitement hormonal ou une chirurgie.

En vidéo : Endométriose et hystérectomie : Lorie nous dit tout sans tabou

Difficultés à concevoir : peut-être un utérus inhospitalier

Lorsque le spermatozoïde a rencontré l’ovule dans l'utérus, la partie n’est pas encore gagnée ! Il arrive que l’œuf ne parvienne pas à s’implanter dans la cavité utérine à cause d’une malformation ou de la présence de fibromes ou de polypes dans l'utérus.

Parfois, c’est la glaire cervicale sécrétée par le col de l’utérus, nécessaire pour permettre le passage des spermatozoïdes, qui est insuffisante ou inexistante.

Un traitement hormonal simple peut être proposé pour augmenter la sécrétion de ces glandes.

Les conséquences du mode de vie sur la baisse de la fertilité

Il n’y a pas de secret, "vouloir un bébé" rime avec "bonne santé" ! Le tabac, l’alcool, le stress, l’obésité ou, à l’inverse, un régime trop restrictif, sont autant de nuisances à la fertilité de la femme, comme de celle de l'homme. Les spermatozoïdes étaient en effet bien plus riches et mobiles dans les années 70-80 qu’aujourd’hui ! Il est donc important d'avoir un mode de vie sain pour favoriser sa fertilité.

Le rôle des perturbateurs endocriniens

De plus en plus d’études pointent aujourd’hui le rôle des perturbateurs endocriniens dans les troubles de la reproduction. Les perturbateurs endocriniens sont des produits chimiques de synthèse ou d’origine naturelle, qui interfèrent sur le système hormonal et peuvent, entre autres, avoir des conséquences sur le système reproducteur féminin. Le problème, c’est que nous sommes en permanence exposés à ces perturbateurs. Maison, école, bureau, alimentation… ces substances se nichent à peu près partout. Nous les absorbons essentiellement par les voies respiratoires, alimentaires et cutanées.

Or le système reproducteur féminin est régi par des hormones. Ces molécules jouent le rôle de messager et permettent à différentes parties du corps de communiquer entre elles... Jusqu'à ce que certains perturbateurs endocriniens bloquent ces mécanismes naturels en brouillant les messages envoyés.

Les effets ne sont pas encore parfaitement évalués mais les chercheurs ont montré que ces substances étaient associées à des troubles de la reproduction tels que la puberté précoce, les myomes utérins (tumeurs bénignes), l’endométriose, le syndrome de ovaires polykystiques ou encore le cancer du sein.

Pendant longtemps, on a pensé que les doses d’exposition étaient trop faibles pour qu’il y ait un véritable impact mais des études ont prouvé que le système hormonal réagissait justement à des petites quantités de produits.

Quelques exemples de perturbateurs endocriniens :

  • Le plus ancien, dont on connaît les conséquences dramatiques aujourd’hui, est le Distilbène. Cet œstrogène de synthèse a été prescrit aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches. On s’est aperçu tardivement que cette molécule avait des effets secondaires sur l’appareil reproducteur du fœtus. Les filles du « DESS » ont développé des malformations de l’utérus. On a également observé des cas plus nombreux de cancer du vagin et du col de l’utérus.
  • Le Bisphénol A est utilisé depuis une cinquantaine d’années dans la fabrication de produits de consommation courante. L’Union européenne l’a interdit en 2011 dans les biberons. L’interdiction a été étendue à l’alimentation des enfants de moins de 3 ans dès le 1er janvier 2013, puis à tous les contenants alimentaires en 2015. Des travaux ont montré qu’une exposition importante à ce produit pouvait provoquer des désordres hormonaux (puberté précoce chez les filles, baisse de la production de spermatozoïdes chez les garçons…).
  • Le DDT était le pesticide le plus utilisé. L’Union européenne l’a totalement interdit en 1986. Mais cette substance, très persistante, continue de contaminer l’environnement.
  • Les phtalates sont un groupe de substances utilisées entre autres comme assouplissant du PVC (vinyle) mais aussi dans les cosmétiques, les parfums, les médicaments, les tubes en plastique. Depuis 2005, plusieurs phtalates sont interdits dans les jouets et articles de puériculture. Par exemple, le DEHP, un phtalate classé toxique pour la reproduction, ne doit pas dépasser les 0,5 % dans les produits destinés au grand public.

Les perturbateurs endocriniens sont incontestablement liés à une multitude de troubles de la fertilité. A noter que le moment d’exposition est décisif. Le système reproducteur féminin est notamment plus vulnérable pendant lagrossesse. Certains produits chimiques peuvent franchir la barrière placentaire et contaminer le fœtus. Les premières années de vie et la puberté sont également des périodes sensibles. S’il est difficile d’échapper à ces substances, quelques réflexes simples peuvent permettre de limiter leur impact :

  • Privilégier une alimentation « maison » et des produits issus de l'agriculture biologique. Éviter autant que possible les plats tout préparés.
  • Éviter de chauffer le plastique au micro-ondes.
  • Limiter les produits d’entretien. Un seul nettoyant multiusage peut faire l’affaire. Le vinaigre blanc et le jus de citron, sont très efficaces et non polluants. Limiter également les désodorisants d’intérieur.
  • Être attentif à la composition des cosmétiques. Opter pour des gammes sans parabènes, sans phtalates…