Infertilité féminine : les anomalies de l'ovulation

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Marion Bellal

Les anomalies de l’ovulation représentent la cause la plus fréquente d’infertilité chez la femme. Cycles irréguliers, absence de règles… lorsque l’ovulation est rare ou de mauvaise qualité, les chances de grossesse sont fortement diminuées. Explications.

L'infertilité est un terme employé par les soignants lorsqu'un couple hétérosexuel ne parvient pas à entamer une grossesse après 12 à 24 mois de rapports sexuels complets, réguliers (plusieurs fois par semaine) et sans contraception. En France, un couple hétérosexuel sur 7 consulte pour une baisse de fertilité et un sur dix entame un traitement pour y remédier. Parmi les causes qui peuvent entraîner une infertilité chez la femme, les anomalies de l'ovulation sont la plus fréquente.

Absence ou irrégularité : quels sont les signes d'une bonne ou d'une mauvaise ovulation ?

Ça y est, vous avez décidé d’avoir un bébé. Mais depuis que vous avez arrêté la pilule, vous avez l’impression que quelque chose cloche. Vos règles ne reviennent pas (aménorrhées) ou elles sont très irrégulières (dysménorrhées). Peut-être qu'auparavant, vous aviez déjà des petits soucis avec vos cycles. Si ces troubles se poursuivent sans grossesse à la clé, il est possible que vous ayez une anomalie de l’ovulation.

Ce problème est la cause la plus fréquente d’infertilité chez la femme. Cela se traduit en général par des cycles irréguliers, très longs, voire pas de cycles du tout.

Mais pas de conclusions hâtives ! Première chose : consultez votre gynécologue afin qu’il fasse un état des lieux. Il procédera à une échographie pour voir l’état de vos ovaires et, à partir de là, pourra décider quels examens complémentaire vous prescrire. Pour détecter s’il existe bien une ovulation, vous devrez faire des dosages hormonaux (prises de sang) et également analyser votre courbe de température.

Dysovulation ou anovulation : c'est quoi ?

Lorsqu'une femme n'ovule pas du tout, on parle d'anovulation. Lorsque la femme ovule mais que l'ovulation est de mauvaise qualité, on parle de dysovulation.

Les troubles de l'ovulation peuvent être dus à des troubles hormonaux, un vieillissement des ovaires, un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), une anomalie chromosomique, une ménopause précoce ou encore un dysfonctionnement de la thyroïde.

Le diagnostic d'un trouble de l'ovulation peut être posé après un interrogatoire de votre gynécologue et un examen clinique.

Anomalies de l’ovulation : comment soigner une mauvaise ovulation ?

Cycle : quand les ovaires fonctionnent mal

Certaines anomalies sont dues à un dysfonctionnement de l’ovaire lui-même. Cette situation aboutit à des cycles menstruels irréguliers ou courts, ou à l’absence d’ovulation. Le dysfonctionnement ovarien peut être total si les ovaires sont absents ou atrophiés à la suite d'un traitement lourd (chimiothérapie, radiothérapie). Parfois, il peut s’agir d’une anomalie chromosomique (le syndrome de Turner) ou encore d’une ménopause précoce (lorsque les réserves ovariennes s’épuisent avant l’âge de 40 ans).

Dans ces situations extrêmes, l’ovulation ne peut pas être rétablie et la seule solution pour tomber enceinte est de se tourner vers le don d'ovocytes.

Quel traitement en cas de dysfonctionnement de la thyroïde ?

Parfois, il faut regarder du côté de la thyroïde ou de la glande surrénale, lorsqu’on ne parvient pas à concevoir. Le dysfonctionnement de la thyroïde, qui se manifeste par une hyper ou une hypothyroïdie, peut perturber l’équilibre hormonal et par conséquent l’ovulation.

Les problèmes thyroïdiens sont sous-estimés, alors qu’ils sont en constante augmentation. D’où l’importance de se voir prescrire un bilan complet incluant un bilan thyroïdien.

En cas d'hypothyroïdie, il pourra vous être prescrit un apport supplémentaire d'hormones thyroïdiennes - d'autant plus que ce besoin peut augmenter de 50 % au cours de la grossesse. L'hyperthyroïdie peut, elle, être corrigée soit par une prise de médicaments, soit par de l'iode radioactif, soit par une intervention chirurgicale.

Un dérèglement hormonal peut bloquer la grossesse

C’est la situation la plus fréquente : des hormones sont manquantes ou au contraire trop abondantes. Résultat : l’ovulation est altérée ou inexistante et les règles sont perturbées.

Pour ce type d’anomalies, on observe principalement des déséquilibres hormonaux de l'hypothalamus et de l'hypophyse. Ces glandes du cerveau produisent des hormones qui régulent une grande partie de notre organisme. Parfois, elles ne sécrètent pas - ou pas suffisamment - les hormones indispensables au déroulement de l’ovulation. C’est le cas par exemple, lorsqu’il y a une production insuffisante de FSH (stimule le développement des follicules) et de LH (provoque l’ovulation), ou lorsque les taux de LH sont supérieurs aux taux de FSH (alors que c’est normalement le contraire).

Dans ces situations, on constate souvent une production plus élevée que la normale d’hormones masculines (testostérone, DHA). Ce trouble peut notamment se manifester par des problèmes d’hyperpilosité. C'est souvent le cas dans le cadre du syndrome des ovaires polykystiques, où la LH est trop élevée.

Des ovaires polykystiques ou multifolliculaires : quand il y a trop de follicules

C'est à la fois la cause et la conséquence des dérèglements hormonaux évoqués ci-dessus. La femme présente un nombre trop élevé de follicules (plus de 10 à 15 à un stade avancé, sur chaque ovaire) par rapport à la moyenne. Il n’y en a aucun qui arrive à maturité au cours d’un cycle menstruel. Ce qui se traduit par une absence d’ovulation.

Le syndrome des ovaires polykystiques (ou dystrophie ovarienne) touche une femme sur dix en France. Cette maladie hormonale peut s'accompagner :

  • d'une prise de poids
  • d’acné
  • d'une hyperpilosité, voire un hirsutisme chez 70 % des femmes (excès de pilosité sur le visage, la poitrine, le dos ou les fesses)
  • d'une chute des cheveux, dite alopécie, située sur le sommet du crâne et au niveau des golfes frontaux
  • de l'apparition de taches foncées sur la peau, le plus souvent au-niveau de la nuque, des bras ou de l'aine
  • de dépression
  • d'anxiété
  • d'apnée du sommeil

Si un diagnostic d'ovaires polykystiques ou multifolliculaires est posé, vous serez le plus souvent orientée vers une stimulation ovarienne ou un processus de fécondation in vitro.

Peut-on tomber enceinte sans règles ou avoir ses règles sans ovuler ?

Normalement, on ne peut pas tomber enceinte si on n'a pas ovulé et qu'on n'a pas eu de règles. En effet, le cycle menstruel commence à l'apparition des règles et l'ovulation se produit en moyenne 14 jours après. Les menstruations correspondent à l'évacuation par le vagin de sang, de sécrétions vaginales et de cellules endométriales - dus à l'épaississement de la paroi utérine, qui s'était préparée à recevoir un embryon à la suite de l'ovulation. Il n'est donc pas non plus possible normalement d'avoir des règles sans avoir ovulé.

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