Infertilité : et si ça venait de l’utérus ?

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Marion Bellal

En France, un couple hétérosexuel sur sept consulte pour un problème d'infertilité. Dans un tiers des cas, l'infertilité est féminine et ce peut parfois être lié à l'utérus.

Quand un diagnostic d'infertilité est posé, il est possible que ce soit du côté de l’utérus que ça coince. Malformations, glaire cervicale inadaptée… Tous ces troubles peuvent causer une infertilité plus ou moins sévère.

Infertilité féminine : quand l’utérus occasionne des difficultés à tomber enceinte

Au niveau de l’utérus, plusieurs types de problèmes sont susceptibles d’entraîner une infertilité. Certaines femmes peuvent avoir une malformation de l’utérus : une anomalie de sa forme ou de sa dimension, des formations utérines telles qu’une cloison... Les synéchies sont par exemple des lésions cicatricielles de la cavité utérine résultant d’un accolement entre les deux parois de l’utérus. Toutes ces anomalies peuvent gêner une implantation correcte de l’embryon. Elles sont parfois congénitales ou liées à la prise de certains médicaments comme le distilbène.

Anomalies : que faire en cas de fibromes ou de polypes ?

Il est aussi possible que l'implantation dans la cavité utérine soit empêchée par la présence de fibromes ou de polypes. Plusieurs formes de traitements peuvent alors être envisagées : un traitement chirurgical conservant l'utérus, un traitement médical ou une radiologie interventionnelle.

Quels examens en cas de problème de fertilité féminine liés à l'utérus ?

Comme en cas de trompes de Fallope obstruées, le médecin peut réaliser une hystérographie pour visualiser l’état de la cavité utérine et repérer d’éventuelles anomalies. Il introduit une fibre optique souple dans le col utérin. Un produit est injecté afin de visualiser la forme de la cavité utérine. Cet examen dure quelques minutes et ne nécessite pas d’hospitalisation.

L’hystéroscopie est également de plus en plus pratiquée. Dans ce cas, le spécialiste explore directement la cavité utérine avec une fibre optique insérée au niveau du col utérin. Il est recommandé de réaliser ces interventions en début de cycle pour être sûr qu’une grossesse n’ait pas démarré.

Deuxième cause d'infertilité : une glaire cervicale insuffisante

Lors d’un rapport sexuel, des spermatozoïdes sont déposés dans le vagin. Pour permettre leur passage vers la cavité utérine, les glandes du col de l’utérus fabriquent, durant la phase pré-ovulatoire, une substance appelée glaire cervicale. Mais parfois, celle-ci n’est pas produite en quantité suffisante, ou est même inexistante. Le sperme ne pourra alors pas atteindre l’utérus, puis les trompes. Elle est alors la cause de l'infertilité, la grossesse étant impossible.

Ce problème peut facilement être résolu avec un traitement hormonal qui augmentera la sécrétion de glaire. Quand le milieu vaginal est trop acide, la glaire peut être améliorée par des injections vaginales de bicarbonate de soude. D’une manière générale, tout traitement pour stimuler l’ovulation a un impact positif sur la qualité de la glaire.

 

Quels examens en cas de signes de glaire cervicale insuffisante ?

Le test post-coïtal de Hühner est prescrit dans tout bilan d’infertilité. Cet examen permet de déterminer si la glaire cervicale est perméable pour les spermatozoïdes et n'est donc pas une cause d'infertilité. Autrement dit, si elle peut facilement les transporter vers la cavité utérine. Il s'agit d'un prélèvement vaginal réalisé en laboratoire, dans les heures qui suivent un rapport sexuel. Le médecin examine comment se comportent les spermatozoïdes dans la glaire. Le test est positif si les spermatozoïdes sont nombreux et mobiles.

En revanche, si la glaire cervicale est de bonne qualité (translucide, claire) et si le sperme est considéré comme normal (après un spermogramme) alors que l’on observe une faible mobilité ou une absence de spermatozoïdes, il peut y avoir une « incompatibilité glaire sperme ». Néanmoins, ce phénomène n’a rien de définitif, il peut varier selon les cycles. Dans les cas où l’incompatibilité glaire sperme persiste, on peut envisager des inséminations avec sperme du conjoint.

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