Choisir le sexe de son enfant : les différentes techniques médicales

Publié par Caroline Feufeu  |  Mis à jour le par Hélène Bour

Avec les progrès de la procréation médicalement assistée (PMA), on peut désormais choisir le sexe de son bébé. Diagnostic préimplantatoire, tri des spermatozoïdes… Eclairage sur ces techniques génétiques qui permettent d’obtenir le sexe désiré. Mais qui restent formellement interdites en France.

Le tri des spermatozoïdes avec la méthode Ericsson

Puisque le sexe du bébé est déterminé en fonction du type de spermatozoïde (X ou Y) qui fusionne avec l'ovule, il suffirait d'identifier ceux portant les chromosomes désirés par les parents. En théorie, il est effectivement possible de sélectionner les spermatozoïdes « mâles » et « femelles » grâce à des techniques génétiques. Les spermatozoïdes X possèdent plus d’ADN que les spermatozoïdes Y, ils sont ainsi plus lourds que les Y. On peut donc facilement les trier. C’est la méthode Ericsson, du nom du scientifique qui l’a découverte. Le tri des spermatozoïdes s’opère soit sur des trieurs cellulaires, soit sur des colonnes à gradient de sérum albumine. La précision de cette technique laisse encore à désirer et convient mieux à la sélection de filles. Aux États-Unis, plusieurs dizaines de cliniques spécialisées en PMA proposent la sélection sexuelle prénatale à partir du tri de spermatozoïdes. Les cliniques obtiennent ainsi un sperme uniquement composé de spermatozoïdes X ou de spermatozoïdes Y, et l'injectent dans l'utérus de la femme dans le cadre d'une insémination artificielle.

Le diagnostic préimplantatoire (DPI) pour choisir le sexe de l'enfant

Aujourd’hui, la seule technique fiable à 100 % dans le choix du sexe du bébé est le DPI (diagnostic préimplantatoire). Cette méthode est interdite en Europe lorsqu’il n’y a pas de visée thérapeutique. C’est le cas quand on sélectionne des embryons par pure convenance (choix du sexe de l’enfant). En France, le DPI est strictement encadré par la loi bioéthique de 2011. Il est réservé aux parents risquant de transmettre une maladie génétique grave à leur enfant. En pratique, on recueille les ovocytes de la future maman qui a subi un traitement hormonal. Puis on effectue une fécondation in vitro. Après quelques jours de culture, une cellule de chaque embryon ainsi obtenu est examinée. On sait alors si l’embryon est de sexe féminin ou de sexe masculin et surtout, s’il est sain. Enfin, on implante dans l’utérus de la femme les embryons indemnes de la maladie. Cette méthode est très coûteuse et le taux de grossesses obtenues reste très faible, de l’ordre de 15 %.

On peut aisément comprendre que choisir le sexe du bébé par ce type de pratique pose d'importants problèmes éthiques. Aux Etats-Unis et dans d’autres régions du monde, cette question ne fait pourtant pas polémique. Le diagnostic génétique des embryons réalisé après une FIV est autorisé, quelles que soit les intentions des futurs parents. C’est même devenu un business juteux. En Californie ou au Texas, des cliniques proposent à des couples de choisir le sexe de leur enfant pour environ 25 000 dollars. Le Docteur Steinberg, pionnier dans le domaine, est à la tête du Fertility Institute, situé à Los Angeles. Son établissement attire des Américains venus de tout le continent, mais aussi des Canadiens. Il promet même aujourd’hui de choisir la couleur des yeux de son enfant.

Choisir le sexe de son bébé : l'IVG sélective

Autre méthode très contestable : l’avortement sélectif. En théorie, on peut découvrir si on attend un garçon ou une fille lors de la 2ème échographie, soit aux alentours de la 22e semaine de grossesse. Mais avec les progrès de la génétique, on peut aujourd’hui connaître le sexe grâce à une prise de sang maternel pratiquée dès la 8e semaine de grossesse. Car de l'ADN fœtal est présent en faible quantité dans la circulation sanguine de la future maman. En France, cette technique est réservée uniquement aux futures mamans susceptibles de transmettre une maladie génétique. Que se passerait-il si ces tests génétiques étaient disponibles à grande échelle ? Sur Internet, des sites américains proposent d’envoyer quelques gouttes de sang afin de connaître le sexe de son enfant. Et ensuite ? Faire une IVG si le sexe ne convient pas ?

Notons que toutes ces pratiques sont interdites en France, mais autorisées ailleurs, notamment aux Etats-Unis, où la pratique du "sexing" est très répandue. On parle même de "family balancing" pour désigner le fait de choisir le sexe du futur bébé en amont afin de maintenir un équilibre garçons-filles au sein de la famille.

Choisir le sexe de son futur enfant : les méthodes naturelles autorisées en France

Choisir le sexe du bébé avec un régime alimentaire : la méthode du Docteur Papa

La méthode du Dr Papa, aussi appelée régime Papa, a été découverte par le Pr Stolkowski et rendue célèbre par le Dr François Papa, gynécologue. Elle consiste à privilégier certains aliments et limiter la consommation d'autres types d'aliments pour augmenter ses chances d'avoir une fille ou un garçon. Elle se base sur la modification des sécrétions vaginales et du pH du vagin. Cette méthode met en avant des taux de réussite avoisinant les 80%, bien que les études scientifiques manquent pour attester de ce résultat.

Le calcul de la date d'ovulation pour avoir un garçon ou une fille

Des travaux effectués par le Dr Landrum Shettles ont montré que les spermatozoïdes Y (qui aboutissent à un embryon XY, masculin, puisque l'ovule est X) étaient plus rapides que les spermatozoïdes X (féminins). Les spermatozoïdes X sont plus lents, mais ils survivent plus longtemps dans la cavité utérine. Ainsi, plus on a un rapport sexuel proche de l'ovulation, plus on a de chances d'avoir un garçon. A l'inverse, plus on fait l'amour à distance de l'ovulation, environ 3 à 4 jours avant la date d'ovulation, plus on augmente ses chances d'avoir une fille.

Dans le même ordre d'idée, on trouve la méthode des positions sexuelles. Les spermatozoïdes Y étant plus rapides, un rapport sexuel avec pénétration profonde favoriserait la conception d'un petit garçon, tandis qu'un rapport avec une pénétration peu profonde favoriserait la conception d'une fille.