Règles douloureuses, abondantes ou irrégulières : quand s’inquiéter ?

Publié par Hélène Bour  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Règles douloureuses, abondantes ou irrégulières… À chaque femme son problème de menstruation… On vous explique comment ça fonctionne, et ce que ça peut cacher.

Certaines femmes ressentent de fortes douleurs pendant leurs menstruations quand d’autres souffrent de saignements abondants

Durée et fréquence du flux sanguin : quand parle-t-on de règles abondantes ou ménorragie ? Est-ce grave ?

Les règles sont considérées comme abondantes si la durée excède 7 jours et/ou la quantité totale du flux sanguin est supérieure à 80 ml par jour.

Les règles abondantes peuvent être sans gravité ou la conséquence d’une pathologie à surveiller.

Signification des douleurs liées aux règles abondantes ou hémorragiques (ménorragie) : quand s’inquiéter ? Consulter ?

Des règles fortement douloureuses, qui handicapent au quotidien, par exemple en obligeant à poser des jours de congé ou à s’absenter et manquer des cours doivent pousser à consulter. Car les règles douloureuses sont l’un des premiers symptômes caractéristiques d’une endométriose, maladie gynécologique chronique qui touche au moins une femme sur dix. Elles peuvent aussi être le signe d’un fibrome utérin, qui est une tumeur bénigne de la paroi de l’utérus.

En cas d’abondance ponctuelle et qui ne donne pas lieu de s’inquiéter, on conseille souvent la pilule ou le stérilet pour leur apport en progestérone et leur qualité antihémorragique. Mais quand on saigne trop depuis longtemps, il est de toute façon préférable de consulter un professionnel de santé. Car l’une des premières conséquences possibles est l’anémie, entraînant alors fatigue, chute de cheveux, ongles dédoublés, mais aussi une sensibilité accrue aux infections.

Saignement : qu’est-ce qui cause les règles irrégulières ou abondantes ?

Ces règles abondantes peuvent également être le signe d’un problème plus général de coagulation, que seule une consultation médicale peut déterminer et traiter. Elles peuvent aussi signaler une anomalie de l’ovulation ou un déséquilibre hormonal qui provoquerait un épaississement exagéré de l’endomètre. Il peut également s’agir d’un polype, qu’il faut alors faire retirer, ou d’une adénomyose, endométriose affectant le muscle utérin.

Dans de rares cas, cela peut être dû à des troubles thyroïdiens, le lupus, ou encore une maladie hémorragique héréditaire (telle que la maladie de von Willebrand).

Règles irrégulières, très longues ou absence de règles

La plupart des femmes ont des cycles de 28 jours, mais tant qu’il se situe entre 28 et 35 jours, on considère que le cycle est régulier. Cependant, il existe des cas extrêmes. Les cycles menstruels surviennent alors à peine trois ou quatre fois dans l’année ou, au contraire, deux fois par mois. Dans les deux cas, cela mérite une consultation. On peut en effet découvrir un problème d’ovulation ou hormonal, comme le syndrome des ovaires polykystiques, ou encore la présence d’un polype dans la paroi de l’utérus ou d’un kyste à l’ovaire.

Une exception toutefois : sous contraceptif oral, si on n’a pas de règles, ce n’est ni grave ni dangereux. Comme il n’y a pas eu d’ovulation, le corps n’a pas d’endomètre épais à éliminer. Ainsi, les règles sous pilule ou entre deux plaquettes sont davantage des hémorragies de privation, et non de véritables règles.

Règles douloureuses : quel traitement ?

En se contractant pour détacher la partie superficielle de l’endomètre, l’utérus peut provoquer des douleurs plus ou moins fortes. On parle de dysménorrhée. Heureusement des traitements existent et suffisent généralement à calmer la douleur. Classiquement, tous les antidouleurs à base de paracétamol (Doliprane, Efferalgan) sont efficaces. On évitera l’aspirine (sauf en cas de faibles pertes), qui fait saigner davantage. Les traitements les plus performants restent les anti-inflammatoires non stéroïdiens, à base d’ibuprofène ou de dérivés (Nurofen, Antadys, Ponstyl etc.), qui stoppent la production des prostaglandines, responsables de la douleur. Pour plus d’efficacité, il ne faut pas hésiter à les prendre très rapidement, quitte à anticiper les symptômes, pour en avoir ensuite moins besoin.

Quelles solutions naturelles existent ?

L’un des premiers remèdes naturels est la chaleur sur le ventre avec, par exemple, la traditionnelle bouillotte d’eau chaude qui est le remède de grand-mère par excellence contre les règles douloureuses. On la positionne sur le bas-ventre ou le bas du dos pendant quelques minutes, ou jusqu’à ce qu’elle soit froide.

Attention, l’usage de la bouillotte n’est pas conseillé en cas de règles très abondantes, car la chaleur a tendance à augmenter les saignements puisqu’elle entraîne une dilatation des vaisseaux sanguins (ou vasodilatation) et fluidifie le sang, ce qui permet d’éviter les caillots.

Faire des exercices doux, comme de la marche, de la natation ou du yoga peut diminuer le ressenti douloureux car la pratique d’une activité physique va remettre de la mobilité au niveau du bas-ventre et favoriser l’oxygénation de la zone.

Il est également conseillé de diminuer au maximum les excitants et toxines comme le tabac, alcool et le café, car ils pourraient aggraver les symptômes.

En vidéo : La coupe menstruelle ou cup menstruelle

Sujets associés