Mon enfant est complexé par sa petite taille

Publié par Antoine Blanchet  |  Mis à jour le par Antoine Blanchet

Pas facile de ne pas être « comme tout le monde », encore plus quand on est un enfant ! Avoir une grande différence de taille avec ses petits copains signifie bien souvent affronter les regards et les moqueries déplacés à la récré. Aux parents de trouver les mots qu’il faut pour réconforter…

Enfant complexé par sa petite taille : ce qu’il faut faire...

  • l’encourager à trouver une activité qui le mette en valeur : du basket-ball s’il est grand, du théâtre s’il est petit...
  • le laisser exprimer sa colère ou sa tristesse. Il a besoin de se sentir compris - l’aider à trouver des réponses intelligentes aux réflexions, sans renvoyer la balle à l’autre (« Je suis petit, et alors ? », « Je suis grande, c’est vrai, comme les top models ! »).

Quand il n'a plus confiance en lui : ce qu’il ne faut pas faire...

  • minimiser sa souffrance. Evitez les phrases du type « Ce n’est pas bien grave… » ;
  • multiplier les consultations chez le médecin ou l’endocrinologue, il commencerait à considérer son problème de croissance comme une vraie maladie !

Petite taille, ça se soigne !

Etre trop grand ou trop petit n’est pas une maladie. Pour certains enfants, la différence de taille ne pose aucun problème. Il n’est donc pas toujours utile d’entamer un traitement, souvent long et contraignant.

Dans d’autres situations, ce sont les parents ou le médecin qui s’inquiètent de la taille qu’atteindra l’enfant à l’âge adulte, ou l’enfant lui-même qui exprime un mal-être… un traitement peut être alors suggéré, mais il n’est pas à prendre à la légère ! Les soins s’accompagnent souvent d’un suivi psychologique. « Il faut traiter les petites tailles en fonction des causes. Par exemple, si un enfant manque d’hormones thyroïdiennes ou d’hormones de croissance, il faut lui en donner. S’il souffre d’une maladie digestive, c’est un équilibre nutritionnel qu’il doit retrouver… », explique J-C. Carel.

Et quand ils sont trop grands ?

Certaines hormones, équivalentes à celles qui constituent la pilule contraceptive, peuvent être administrées aux enfants, en cas extrême, vers l’âge de douze ans. Elles déclenchent la puberté (apparition des règles et poussées mammaires chez la jeune fille, début de la pilosité etc), et par la même occasion, freinent la croissance. Mais ne vous réjouissez pas trop vite ! « Ce traitement est globalement abandonné car il existe des problèmes de tolérance assez importants, des risques de phlébite, des risques sur la fertilité qui ne sont pas très bien maîtrisés. A l’heure actuelle, le rapport bénéfices / risques est mauvais », selon J-C. Carel.

Problèmes de croissance : vos témoignages

Caroline, maman de Maxime, 3 ans 1/2, 85 cm « La rentrée à l’école s’est passée sans problèmes si ce n'est une énorme différence de gabarit avec les autres enfants ! Certains, sans arrière-pensées l'appellent "mon petit Maxime"... Là, c'est mignon, mais d'autres, surtout au square le traitent de « minus », « ridicule » etc. Les réflexions au quotidien sont très fréquentes de la part des adultes aussi. Maxime exprime beaucoup en ce moment son désir "de grandir comme papa". Je l’emmène chez le psychologue une fois tous les deux mois. Ensemble, nous commençons à aborder la différence. Jusqu'à présent, je pense que c'est surtout moi qui ai souffert du regard et surtout des réflexions des autres. On m'avait dit qu’un enfant de petite taille compense son petit gabarit en prenant de la place dans l'espace. Je le remarque chez Maxime : il sait se faire comprendre et a un sacré caractère ! »

Bettina, maman d’Etienne, 6 ans, 1m33 « A l'école, tout se passe très bien. Ses copains ne lui ont jamais fait de remarques, bien au contraire, ils lui demandent souvent un coup main pour attraper des choses trop en hauteur. Etienne ne s'est jamais plaint. Il aime bien charrier son frère aîné qui est plus petit que lui (1m29 pour huit ans) ! Attendons l'adolescence… C'est une période difficile, j'en ai moi même fait les frais. J'étais toujours la plus grande, mais je pense que pour un garçon c'est quand même beaucoup plus facile a vivre. »

Isabelle, maman d’Alexandre, 11 ans, 1m35 « Alexandre souffre un peu de sa taille car ce n'est pas toujours facile d'être le plus petit de la classe. Le foot l'aide à être mieux accepté… Être grand n’est pas une obligation pour marquer des buts ! »

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