Sommeil : mon bébé se réveille la nuit, que faire ?

Publié par Candice Satara-Bartko  |  Mis à jour le par Marion Bellal

En collaboration avec Frédéric Aussert (Médecin spécialiste des troubles du sommeil au sein du Réseau Morphée) et Lyliane Nemet-Pier (Psychologue)

Une, deux, trois, dix fois par nuit : nos enfants interrompent parfois très souvent notre sommeil. Les raisons ? La peur, la soif, la faim ou, tout simplement, aucune envie d’être seuls. Ces réveils multiples sont une source de stress et de tension pour toute la famille. Comment faire quand bébé se réveille la nuit ? Conseils de spécialistes.

« Mon fils de 3 ans se réveille pratiquement toutes les nuits depuis sa naissance. Jusqu’à présent, il ne sortait pas de son lit : il pleurait et nous appelait. Maintenant, il vient vers 4 heures du matin dans notre chambre, il réclame son lait ou attend qu’on le recouche. On a parfois l’impression qu’il veut juste vérifier qu’on est bien là. » Comme Alicia, de nombreux parents connaissent le calvaire des nuits entrecoupées de cris et de larmes, où bébé se réveille en hurlant. La fatigue s’accumule de jour en jour et l’exaspération grandit inévitablement.

Réveils nocturnes multiples : pourquoi mon enfant se réveille-t-il en pleurant à 3h du matin ?

Les problèmes de sommeil font partie du développement normal d’un enfant. Mais lorsqu’ils deviennent récurrents et entravent la vie familiale et la vie de couple, ils acquièrent une dimension pathologique. En théorie, le sommeil du tout-petit se règle progressivement entre six mois et un an.

Mais certains enfants continuent de s’éveiller plusieurs fois pendant la nuit au-delà de 12 mois, parfois alors qu’ils faisaient bien leurs nuits auparavant. Que faire face aux pleurs de bébé, lorsqu’il réclame à boire, à manger ou se glisse dans le lit des parents toutes les nuits ? Ces derniers sont souvent démunis : « On a tout essayé, rien ne marche. Elle se lève quoi qu’il arrive. J’espère que l’école remettra tout ça dans l’ordre », soupire Émilie, dont la petite Lucie se réveille toutes les nuits à 3 heures du matin.

Pourquoi bébé pleure-t-il beaucoup et se réveille-t-il plusieurs fois, alors qu’il faisait ses nuits ?

Reflux, poussée dentaire, otite… Dans 20 % des cas, les réveils multiples sont liés à une cause organique qui empêche l’enfant de bien dormir. Toutefois, la plupart du temps donc, il s’agit de questions comportementales. Comme les adultes, les enfants se réveillent plusieurs fois pendant la nuit. « Chez les petits, les cycles de sommeil ne dépassent pas 60 minutes, explique le Dr Frédéric Aussert, médecin spécialiste des troubles du sommeil au sein du Réseau Morphée. À la fin de chaque période, ils vont se réveiller très brièvement, puis replonger dans le sommeil. Un enfant qui ne se serait pas endormi tout seul rencontrera beaucoup plus de difficultés face aux réveils nocturnes, puisqu’il aura besoin de l’intervention de l’adulte pour l’aider à se rendormir. »

D’autres facteurs sont susceptibles de provoquer des réveils incessants. Un enfant qui a, par exemple, l’habitude de beaucoup solliciter ses parents tout au long de la journée sera tenté de faire la même chose la nuit. L’aménagement de l’espace joue aussi un rôle important : un lit mal placé, un espace de jeu inexistant… Notre bébé doit être à l’aise dans son environnement pour dormir sereinement. Le cumul de changements dans le quotidien d’un bébé (naissance d’un cadet, déménagement, reprise du travail de la maman après son congé maternité, décès dans la famille, une nouvelle nounou…) peut aussi créer un sentiment d’insécurité chez l’enfant, qui va se répercuter sur son sommeil et occasionner de nombreux réveils en pleine nuit.

Sommeil : que faire quand un bébé de 4, 7 mois, voire 2 ans, se réveille toutes les heures la nuit ?

Les enfants sont des éponges : ils ressentent les émotions de leurs parents et se sentent parfois responsables de leurs inquiétudes. « Dans nombre de mes consultations, j’ai entendu des parents égrener leurs angoisses et faire remonter des blessures anciennes, observe la psychologue Lyliane Nemet-Pier. Et quelques jours plus tard, l’enfant ne se réveillait plus ainsi, à de multiples reprises, au cours de la nuit ». Il est important de mettre des mots sur les souffrances, surtout quand elles arrivent au sein de la famille. Cette maman de deux enfants, qui préfère rester anonyme, en sait quelque chose. « Notre couple allait mal depuis des mois. Du jour où j’ai découvert que mon mari me trompait et que nous avons pris la décision de nous séparer, notre fils de 16 mois a fait des nuits complètes. »

En outre, il est fréquent que nous rentrions épuisés le soir et ne soyons pas assez disponibles pour nos bambins. Happés par les obligations du quotidien (bain, repas, ménage…), on ne s’accorde aucun moment de répit et de détente avec nos bout-de-choux. Ne manque plus que des pleurs surgissent, et c’est la cata dans le rythme du soir. « Dans cette course effrénée, l’enfant ne rencontre pas ses parents et ne reçoit pas sa dose d’affection, pourtant indispensable avant la longue séparation de la nuit », affirme Lyliane Nemet-Pier.

De la même manière, un enfant mis au lit rapidement sans rituel rassurant au moment du coucher aura plus de difficultés à s’endormir. Le retour à la maison doit donc être un moment entièrement dédié à chacun de ses enfants. « Je conseille aux parents quand ils rentrent de se poser ne serait-ce que 10 minutes pour jouer et échanger avec leur bébé », glisse la psychologue. L’idée n’est donc pas de réfléchir uniquement à ce qu’on peut faire pendant la nuit si notre nourrisson se réveille, en pleurs, de façon régulière, mais aussi à ce qu’on peut adapter en amont du coucher. Les journées et soirées de notre enfant déterminent le bon déroulé de sa nuit.

Respectons également les cycles de sommeil de notre nourrisson : si on sent que ses paupières se font lourdes, qu’il dodeline de la tête, baille, pleure plus et est un peu grincheux… Il est sûrement temps de le mettre au lit !

Combien de fois un bébé se réveille-t-il par nuit ? Pourquoi ne se rendort-il pas seul ?

Il n’y a pas de chemin tout tracé face aux difficultés de la nuit. Mais prendre systématiquement son enfant dans son lit, lui donner un biberon de lait ou se coucher à ses côtés, ne semble résoudre, ni à tous les coups, ni durablement, les problèmes et troubles dans les cycles de sommeil. « En agissant ainsi, on renforce le symptôme et on crée un conditionnement, insiste Lyliane Nemet-Pier. Le bébé se réveillera d’autant plus qu’il sait ce qu’il va obtenir. »

En cas de multiplesréveils nocturnes, soit plus de huit fois par nuit avant trois mois, ou cinq fois par nuit jusqu’à deux ans, « mieux vaut rassurer son enfant, puis lui expliquer que la nuit n’est pas terminée et qu’il faut encore se reposer », suggère la psychologue. Soyons aussi vigilants quant à la possibilité que ces réveils nocturnes, potentiellement avec des cauchemars et des crises de larmes, ne cachent un plus gros problème. Dans le doute, on n’hésite jamais à en parler avec notre pédiatre !

Les troubles du sommeil se règlent mieux, en moyenne, en s’interrogeant sur ce qui se passe le jour. « Un enfant qui a passé une journée active, qui a eu des échanges avec ses parents, acceptera plus facilement de se coucher », souligne Frédéric Aussert. Prendre le repas dans une atmosphère apaisée et un endroit calme, sans télévision peut aider à l’endormissement, car les enfants trop sollicités par des images ont plus de mal à se retrouver par la suite tout seul dans leur lit, dans l’obscurité.

Le rituel du coucher constitue un moment clé, car il permet au petit d’évacuer ses angoisses. Une histoire, un câlin, une lumière tamisée, il n’en faut parfois pas beaucoup plus. « Le rituel ne doit pas être expédié, mais il a un début et une fin », rappelle la psychologue. Et lorsqu’il est terminé, il vaut parfois mieux sortir de la chambre, quitte à revenir si l’enfant nous rappelle. « Plus on reste à côté de lui au moment du coucher, plus on lui transmet comme message que la nuit est terrifiante et qu’il ne peut s’y plonger seul, analyse la spécialiste. En grandissant, l’enfant doit apprendre à affronter cette longue séparation de la nuit, de manière autonome. »

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il y a 2 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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10 points
Non
il y a 2 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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