Peur du noir : comment rassurer son bébé ?

L'angoisse, principalement nocturne, de l'obscurité se nomme nyctophobie. Chez l'enfant, l'angoisse du noir apparaît vers ses deux ans. Celui-ci prend conscience de la séparation vis à vis de ses parents à l'heure du coucher. En parallèle, son imagination débordante va développer ses craintes : peur du loup ou des ombres par exemple.

La peur du noir se manifeste généralement par une anxiété ou une appréhension intense associée à l'obscurité. Chez les enfants, cela peut se manifester de différentes manières :

• Refus de dormir seul : Les enfants ayant peur du noir peuvent refuser de dormir seuls dans leur chambre. Ils peuvent demander la présence d'un parent ou avoir besoin d'une veilleuse allumée pour se sentir en sécurité.
• Cauchemars : La peur du noir peut également être associée à des cauchemars. Les enfants peuvent faire des rêves effrayants liés à l'obscurité, ce qui peut renforcer leur anxiété.
• Symptômes physiques : Certains enfants peuvent présenter des symptômes physiques comme des tremblements, des maux de tête, des maux de ventre ou des nausées lorsqu'ils sont confrontés à l'obscurité.
• Comportements d'évitement : Les enfants peuvent éviter les endroits sombres ou refuser de participer à des activités nocturnes, comme des histoires du soir ou des soirées pyjama, de peur d'être dans le noir.
• Dépendance à la lumière : Certains enfants peuvent développer une dépendance à la lumière, demandant constamment à ce que les lumières soient allumées dans la maison, même pendant la nuit.

La peur du noir peut commencer à se manifester chez les bébés dès l'âge de six mois environ, bien que cela puisse varier d'un enfant à l'autre. À cet âge, les bébés commencent à développer une plus grande conscience de leur environnement et peuvent commencer à être sensibles aux changements, y compris l'obscurité. Cependant, la peur du noir devient souvent plus apparente entre 18 mois et 3 ans, lorsque les enfants commencent à développer une imagination plus vive et à comprendre les concepts d'obscurité et de solitude. À mesure que leur imagination se développe, ils peuvent commencer à craindre ce qu'ils ne peuvent pas voir dans l'obscurité, comme des monstres ou des ombres. Il est important pour les parents d'être attentifs aux signes de peur du noir chez leur enfant et de répondre à leurs besoins émotionnels en fournissant un soutien et des stratégies pour surmonter cette peur.

« Si la phobie du noir est partagée par de nombreux enfants, la peur d’être réveillés en sursaut par un “Maman, papa, j’ai peur du noir, je peux dormir avec vous ?” est le lot de plusieurs parents », témoigne Patricia Chalon. L’enfant a peur du noir parce qu’il est seul dans sa chambre, sans ses principaux repères : ses parents. « La peur du noir de l’enfant renvoie à la solitude, à la séparation de ceux qu’on aime et non à la peur de l’obscurité à proprement parler », explique tout d’abord la psychologue. Quand un enfant est dans la chambre de ses parents, dans leur lit et dans le noir, il n’a plus peur. La phobie du noir chez l’enfant cacherait donc autre chose. Explications.

Les parents, depuis la naissance de leur enfant, n’ont qu’un souhait : qu’il dorme paisiblement toute une nuit, et qu’eux-mêmes en fassent autant ! « La peur du noir renvoie à celle de la solitude. Que ressent l’enfant du parent qui le couche ? S’il sent que sa mère est elle-même inquiète ou anxieuse quand elle lui dit bonne nuit, il n’aura de cesse de penser que rester seul, le soir, dans le noir, ce n’est pas si bon que ça », précise Patricia Chalon. Les parents qui redoutent la séparation du soir, pour diverses raisons, font sentir à leur bambin leur stress au moment du coucher. Très souvent, ils reviennent une, deux ou trois fois de suite vérifier si leur enfant dort bien, et par ce fait, ils envoient un message “angoissant” à celui-ci. « L’enfant a besoin d’une certaine stabilité. Si un bambin réclame ses parents plusieurs fois le soir, c’est qu’il veut plus de temps avec eux», indique la psychothérapeute.

« L’enfant qui n’a pas eu son compte de temps passé avec ses parents, va les réclamer au coucher. Câlins, histoires du soir, bisous, cauchemars… tout est prétexte à faire venir un des parents à son chevet. Et il leur dira, à ce moment-là, qu’il a peur du noir, pour les retenir », ajoute la spécialiste. Elle recommande aux parents de tenir compte des demandes de l’enfant et d’anticiper avant le coucher. « Les parents doivent privilégier avant tout la qualité. Etre près de lui, lui raconter une histoire, et surtout ne pas rester près de l’enfant leur téléphone à la main », précise également la psychologue. La peur est une émotion qui fait grandir. L’enfant se forge sa propre expérience sur ses peurs, il va apprendre à la gérer, petit à petit, notamment grâce aux paroles de ses parents.

« L’enfant doit apprendre à s’endormir seul. Cela fait partie de son autonomie. Quand il exprime sa peur du noir, le parent ne doit pas hésiter à lui répondre, en parler avec lui, quel que soit son âge », insiste à ce sujet la psy. Plus il y aura eu un temps d’échanges avant l’endormissement ou au réveil, sur ce qui s’est passé le soir, plus cela va rassurer l’enfant. La peur du noir est “normale” dans la petite enfance.

La psychologue conseille également de faire dessiner les enfants, surtout s’ils évoquent des monstres vus dans le noir. « Une fois que l’enfant a dessiné les terribles monstres qui peuplent ses nuits, on écrase le papier en insistant sur le fait “d’écrabouiller” ces horribles personnages et on explique qu’on va mettre tout ça dans le pire endroit qui soit, pour les anéantir, c’est-à-dire la poubelle ! », raconte Patricia Chalon. « Les parents doivent absolument valoriser leur enfant, à chaque étape de son développement. Quand il va évoquer ses craintes, le parent peut lui demander ce qui lui fait peur précisément. Ensuite, on demande à l’enfant de choisir une solution qui le rassurera, comme mettre une veilleuse, laisser la porte ouverte, allumer le couloir… », détaille la psychologue. Pour elle, si c’est l’enfant qui décide de la meilleure solution pour ne plus avoir peur, alors il prendra le dessus sur sa crainte, et celle-ci aura d’autant plus de chance de disparaître…

Anne-Laure Benattar, autrice de Se reconnecter à son âme grâce à la visualisation et hypnothérapeute auprès d'enfants, propose de recourir à la visualisation afin d'aider nos bouts-de-choux à lutter contre leur peur du noir. Ses conseils en vidéo. 

Aider un enfant qui a peur du noir peut être un défi, mais il existe des stratégies que vous pouvez utiliser pour le réconforter et l'aider à surmonter cette peur. Voici quelques conseils pour gérer la peur du noir chez les enfants :

• Écoutez et validez : Commencez par écouter attentivement votre enfant lorsqu'il exprime sa peur du noir. Validez ses sentiments en les prenant au sérieux, même si vous comprenez que la peur peut sembler irrationnelle.
• Créez un environnement de sommeil rassurant : Assurez-vous que la chambre de votre enfant est confortable, accueillante et bien éclairée avant d'aller dormir. Une veilleuse douce ou une petite lampe de chevet peut être apaisante.
• Établissez une routine du coucher apaisante : Créez une routine du coucher cohérente qui inclut des activités relaxantes comme une histoire, un câlin et une discussion positive pour aider votre enfant à se sentir en sécurité avant de s'endormir.
• Parlez de la peur : Encouragez votre enfant à parler de sa peur du noir. Posez des questions ouvertes pour comprendre ce qui la déclenche, comme s'il a vu un film effrayant ou s'il a entendu une histoire inquiétante.
• Lisez des livres adaptés : Il existe de nombreux livres pour enfants qui abordent la peur du noir de manière douce et rassurante. Lire ces livres ensemble peut aider votre enfant à mieux comprendre sa peur.
• Montrez l'exemple : Soyez un modèle de comportement calme envers l'obscurité. Si vous montrez que vous êtes à l'aise dans le noir, votre enfant peut se sentir plus en sécurité.
• Distraction douce : Offrez à votre enfant un objet réconfortant, comme un doudou ou un jouet préféré, pour qu'il puisse le garder près de lui pendant la nuit.
• La technique des monstres imaginaires : Demandez à votre enfant de vous dire où se trouvent les monstres imaginaires dans la chambre. Une fois qu'il vous les a montrés, dites-lui que vous les avez chassés et qu'ils ne reviendront pas.
• La respiration profonde : Apprenez à votre enfant des exercices de respiration profonde pour l'aider à se détendre. Respirez ensemble lentement et profondément avant de dormir.
• Consultez un professionnel : Si la peur du noir persiste et interfère avec le sommeil de votre enfant ou sa qualité de vie, envisagez de consulter un professionnel de la santé mentale, comme un psychologue ou un thérapeute, qui peut fournir un soutien supplémentaire.

Il est important de prendre la peur du noir au sérieux tout en évitant de dramatiser la situation. Avec de la patience, de la compréhension et des stratégies adaptées, la plupart des enfants finissent par surmonter leur peur du noir à mesure qu'ils grandissent.