Mon adolescent a des TOCS

Publié par Christine Diego  |  Mis à jour le par Barbara Benattasse

Petites manies, rituels incontrôlables, votre adolescent est entré dans un cercle vicieux depuis quelque temps… Même si ce trouble porte un nom barbare, les TOCS (troubles compulsifs et obsessionnels), des solutions existent !

Vous soupçonnez votre enfant, ou votre jeune adolescent d’avoir des Tocs ? Vous ne savez pas vraiment comment l’aider à s’en sortir ? On vous en dit plus !

Trouble compulsif : il est plein de TOCS obsessionnels !

Il se lave les mains 10 fois par jour, il lance ses chaussons avant de se coucher le soir, il faut qu’il vérifie l’étiquette du jus d’orange avant de le consommer, il aligne ses crayons au cordeau, bref sa vie est hantée par des rituels de plus en plus envahissants…

Quelle est la cause des TOCS ? Quand font-ils leur apparition ?

Certains enfants ou adolescents deviennent prisonniers de ces petits rituels de plus en plus tôt et laissent les parents démunis face à ces manies chroniques et envahissantes… Aux départs, invisibles, car noyés dans le développement psychomoteur normal, très vite, après 8 ans, les TOCS s’installent insidieusement dans le quotidien de l’enfant.

Les TOCS débutent dans 50 % des cas pendant l’enfance, volontiers vers 6-7 ans (entrée au CP) et vers 12-13 ans à l’âge de la prébuberté avec souvent une dysmorphophobie (selon l’AFTOC, l’Association française des troubles obsessionnels compulsifs).

On estime à environ 1,9 % le nombre d’enfants et adolescents de moins de vingt ans souffrant d’un TOC (selon Avigal Amar-Tuillier, journaliste et auteur d’un livre sur les TOCS chez l’enfant).

Symptômes : quels sont les différents TOCS ?

Les troubles sont souvent spectaculaires, envahissants et peuvent devenir très vite invalidants. La vie quotidienne est envahie par des moments consacrés à ces rituels allant jusqu’à occuper une à plusieurs heures par jour.
Leur prise en charge précoce semble totalement justifiée car seulement 10 % des TOCS disparaissent spontanément.

Description clinique des TOCS 

Les Tocs peuvent prendre la forme de :

  • des rituels : compter, laver, vérifier, toucher, tout ranger de façon symétrique, ne pas pouvoir s’empêcher d’accomplir certains gestes ou actes
  • une anxiété forte
  • des obsessions avec des idées obsédantes
  • des tics compulsifs (mouvements répétitifs et incontrôlables d’une partie du corps)

La vie en TOC

Un manque de maîtrise de soi, une intolérance aux frustrations, l’impulsivité, les réactions agressives sont habituelles chez l’adolescent et a fortiori chez l’enfant du fait de l’immaturité de leurs instances psychiques. Donc, il n’est point étonnant que la symptomatologie du TOC chez le jeune enfant soit plus " émotionnelle " que cognitive, comme les colères par exemple, plus visibles chez les plus jeunes.
Dans cette classe d’âge, il est caractéristique d’observer l’émergence de la colère lorsque les rituels sont perturbés voire empêchés par un proche. Parfois, l’enfant demande l’aide d’un parent pour l’accomplissement d’un rituel : un refus se traduit alors souvent par une crise, révélant la montée d’angoisse devenant intolérable pour l’enfant ou l’adolescent.

Le quotidien des TOCS

Dans la vie de tous les jours, les parents se rendent vite à l’évidence que leur enfant est en difficulté face à une manie bizarre. Ils regardent souvent leur petit s’enfermer dans un rituel qui envahit rapidement ces journées ou ces nuits.

Comme nous l’explique cette maman, « mon fils de onze ans se claque la tête toutes les nuits non pas pour s’en dormir mais, dans son sommeil. Nous avons tout essayé, mais rien ni fait. Il a besoin de cogner la tête sur quelque chose de dur. Le changer de lit, le faire dormir entouré de coussins ou de couvertures rien n’y fait. Il recherche le contact d’une partie dure ».

Exemples de TOCS : autres témoignages sur les forums

« Mon fils de 8 ans a un toc depuis la rentrée scolaire : il se lave les mains tout le temps. C’est dès le réveil jusqu’au soir. Au coucher, il trouve toujours une excuse. Par exemple en disant : j’ai de la poussière aux mains, ou j’ai les mains qui collent etc…. J’essaie de le raisonner, rien n’y fait… », nous confie une autre maman.

Autre témoignage :
« Mon fils de huit ans a des TOCS et des troubles tels qu’aller faire pipi toutes les deux minutes, se laver les mains après chaque contrariété, ou dès qu’il a touché quelque chose, il se coupe les ongles une vingtaine de fois par jour. Tout le dérange, il ne se met jamais assis sur les toilettes, même à la maison et refuse de refermer une porte avec ses mains, mais plutôt avec son coude. Il remet sans arrêt ses ours sur son lit, il a sa façon de ranger qu’il ne faut pas bousculer, il remettra plusieurs fois ses chaussons devant son lit avant de se coucher, enfin bref il a plusieurs manies qui parfois étouffent notre quotidien ! ».

Aide et traitement : comment gérer, soigner et faire disparaître des TOCS chez l’enfant ?

De nombreux parents s’accommodent assez bien de ces rituels ou TOCS, car ils en ont souvent eux-mêmes !
Mais pour d’autres, c’est d’autant plus difficile à accepter qu’ils assistent désespérément au spectacle sans pouvoir intervenir, ni rien y faire !
Souvent les enfants ritualisés passent pour des enfants très durs, capricieux et colériques.
Ces enfants ne font pas exprès de s’entêter et de rendre ainsi leurs parents nerveux. C’est un cercle vicieux où l’enfant et les parents s’usent rapidement, dans un quotidien qui devient infernal pour tous.

L’aide des parents et de l’entourage

Tout d’abord, il semble important de bien expliquer à l’enfant qu’il s’agit d’une maladie.
Les parents doivent insister sur les mots en expliquant à leur enfant qu’ils savent qu’il ne peut s’empêcher de se conduire ainsi, dix ou vingt fois par jour.

Et aux parents d’affirmer à l’enfant qu’ils vont se battre avec lui contre toutes ces fâcheuses manies du quotidien.
Par exemple, au moment du coucher, il faut expliquer à l’enfant que l’on va venir l’aider, une fois, à vérifier le rangement de ses affaires, mais qu’après il doit se coucher pour de bon.
C’est un accompagnement qui rassure l’enfant, il se sentira ainsi compris par ses parents devant l’angoisse du coucher.

Mais si une manie disparaît et réapparaît quelque temps après, il ne faut pas non plus désespérer ! C’est souvent un combat long et difficile, où certaines manies reculent, mais parfois elles reviennent avant de pouvoir disparaître définitivement !

Consulter un psychiatre

Lorsque les troubles sont majeurs et qu’ils empêchent l’enfant d’avoir une vie sociale ou d’aller à l’école, il faut consulter rapidement. Les psychothérapies comportementales sont les plus indiquées pour aider l’enfant à se défaire de ses manies. Elles agissent sur les symptômes des TOCS et peuvent être de courte durée.

Au final, le Trouble Obsessionnel et Compulsif est une maladie lourde et réelle, de par la souffrance engendrée. Il faut que la famille puisse la prendre au sérieux et amener l’enfant à en parler avec un médecin est déjà un grand pas en avant. L’enfant ne reste pas seul devant ses questions et son mal-être liés à ces TOCS, et c’est le plus important !

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le Site Web de l’Association Française des personnes souffrant de TOCS

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il y a 3 mois
Une exposition aux écrans avant 3 ans aura un impact sur la santé de l'enfant. Elle entrave le développement cognitif et moteur de l'enfant, voire mêm...
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11 points
Non
il y a 3 mois
Encore un peu moins de Liberté! Encore une façon de nous dire comment penser, ce qui est bien ou pas pour nos enfants,par contre interdire les pestici...
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