Mon enfant est mauvais joueur, comment faire ?

Publié par Véronique Cordier  |  Mis à jour le par Najwa Chaddou

Jeu de l'Oie, Monopoly, la Bonne Paye... À chaque fois que vous essayez d'organiser une partie de jeu avec toute la famille, votre petit dernier pique une colère lorsqu'il perd... Comment gérer votre enfant ? Quel jeu choisir pour éviter le pire ? Comment s'adapter à l'âge de votre enfant ? Parents.fr vous dit tout.

Pourquoi choisir des jeux adaptés à l'âge de mon enfant ?

Il est souvent impossible de faire jouer ensemble trois enfants, soit le petit n’y arrive pas, soit on choisit un jeu facile et les deux grands laissent ostensiblement gagner le plus jeune, ce qui le met généralement dans une colère pas possible. Si vous avez les mêmes à la maison, veillez à ce que le jeu choisi soit bien adapté à son âge. Si tous les joueurs ne sont pas de force égale, suggérez qu’il y ait un handicap pour les joueurs les plus forts ou un avantage pour les plus petits ou les moins expérimentés.

Faire des jeux de coopération

L’avantage de ces jeux, c’est qu’il n’y a ni gagnant ni perdant. Les jeux coopératifs, que l’on joue à partir de 4 ans, amènent ainsi l’enfant à entrer en relation avec les autres. Il apprend l’entraide, la ténacité et le plaisir de jouer à plusieurs pour le même objectif. Les jeux de société, en revanche, poussent les joueurs à entrer en compétition. Le gagnant est valorisé, il a eu plus d’habilité, de chance ou de finesse. Il est donc intéressant d’alterner ces deux types de jeux, voire de laisser de côté ceux qui sont trop compétitifs pendant quelque temps lorsqu’il y a trop de conflits et d’y revenir régulièrement.

Comment faire accepter l'échec à mon enfant ?

Perdre ce n’est pas un drame, on supporte l’échec en fonction de son âge. Très vite un enfant est plongé dans un monde de compétition. Parfois bien trop vite : on mesure chacune de ses habilités dès le plus jeune âge. Même l’âge de la première dent peut-être source de fierté pour les parents. Le jeu est une excellente façon de lui apprendre à perdre, à ne pas toujours être le premier, à accepter que d’autres soient meilleurs tout en prenant plaisir à jouer avec eux.

Ne pas sous-estimer la colère de mon enfant

Souvent pour un enfant perdre = être nul et pour lui, c’est insupportable. Si votre enfant est si mauvais joueur c’est parce qu’il a l’impression de décevoir. Sa frustration reflète son incapacité à bien faire alors qu’il le désire tant. Vous devez juste montrer assez de patience pour l’aider à se calmer. Peu à peu, il va apprendre à supporter ses petits échecs, à se rendre compte que ce n’est pas si grave et arriver à trouver du plaisir en jouant, même s’il ne gagne pas à tous les coups.

Laisser mon enfant exprimer sa colère

Quand il perd, il fait une crise, trépigne et hurle. Les enfants sont fâchés, particulièrement contre eux-mêmes lorsqu’ils perdent. Ce n’est pourtant pas une raison d’éviter les situations qui conduisent à cette colère. La première chose à faire c’est de le laisser se calmer tout seul. On lui explique ensuite qu’il ne peut pas toujours gagner et qu’il a le droit d’être contrarié. A partir du moment où on lui reconnaît ce droit, cela peut être constructif de se confronter à des échecs.

Inculquer le plaisir de participer à mon enfant

En valorisant le plaisir du jeu et non pas seulement sa finalité, on transmet l’idée que l’on joue pour s’amuser. Le plaisir de jouer, c’est de passer un bon moment ensemble, de se découvrir des complicités avec ses partenaires, de rivaliser d’astuce, de rapidité, d’humour. Bref, d’expérimenter toutes sortes de qualités personnelles.

Organiser des soirées « tripot »

Plus un enfant joue et mieux il supporte de perdre. Proposez-lui des soirées jeux, télévision éteinte pour créer une sorte d’évènement. Petit à petit, il ne voudra manquer cette soirée différente pour rien au monde. Surtout pas pour des histoires de mauvaise humeur. Les enfants comprennent très vite à quel point leur énervement peut gâcher la fête et ils se maîtrisent beaucoup mieux quand le rendez-vous est régulier.

Ne pas faire exprès de laisser mon enfant gagner

Si votre enfant perd tout le temps, c’est que le jeu n’est pas adapté à son âge (ou que vous êtes aussi très mauvais perdant !). En le laissant gagner, vous maintenez l’illusion qu’il est le maître du jeu… ou du monde. Or, le jeu de société sert précisément à lui apprendre qu’il n’est pas tout-puissant. Il doit se plier à des règles, accepter vainqueurs et vaincus et apprendre que le monde ne s’effondre pas quand il perd.

Ne pas encourager la compétition à la maison

Au lieu de dire « le premier qui a fini son dîner a gagné », dites plutôt « on va voir si vous arrivez tous à finir votre dîner en dix minutes ». Les inciter à coopérer plutôt que les mettre sans arrêt en compétition, les aide aussi à comprendre l’intérêt et le plaisir d’être ensemble plutôt que gagner individuellement.

Montrer l’exemple

Que ce soit un jeu ou un sport, si vous exprimez une très forte mauvaise humeur à la fin, vos enfants feront pareil à leur niveau. Il y a des gens qui restent mauvais joueurs toute leur vie, mais ce ne sont pas forcément les partenaires les plus recherchés.

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